Humeur des Fêtes

Survivre… à la paresse

Vrai, il existe probablement autant de raisons de détester que d’adorer les Fêtes. Pour en finir avec ce Grincheux qui sommeille en chacun de nous, nous avons pensé interroger quelques personnes inspirantes et allumées. À lire, conserver, et relire encore et encore…

Bien sûr, il y a les invitations, les soupers, les sorties, et toutes ces activités. Mais les vacances des Fêtes, c’est aussi le moment ou jamais de mettre ce grand oublié (négligé ?) à l’horaire : le farniente. Vous, vous osez ?

« Chez nous, on se met en pyjama le 20 décembre, et on se rhabille le 6 janvier. » Martyne Huot, mère de trois enfants et directrice du réseau Familles d’aujourd’hui, reçoit compulsivement pendant les Fêtes. Mais ironiquement, elle sait aussi drôlement décrocher. Pas à peu près. 

« Contrairement aux vacances d’été, où j’ai souvent le goût de faire plein de choses, à Noël, ne rien faire, je trouve que c’est un très grand et très beau projet. » Entre deux réceptions, des journées où tout le monde reste en pyjama, où les enfants se lèvent tard, où la famille regarde, pourquoi pas, trois films en rafale, « pour moi, c’est le summum ». 

« On a besoin de ça, dit-elle, et les enfants aussi ont besoin de ça : mettre leur cerveau à zéro. Après, quand on reprend la routine, on est nettement moins frustrés de le faire. Et ça nous permet de réaliser à quel point c’est important d’arrêter. » 

Au lieu de vider le lave-vaisselle, de changer les draps ou de laver les uniformes des enfants, bref, s’occuper efficacement, Martyne Huot suggère de temps en temps de se coucher plus tôt, de faire un brin de lecture ou de passer du temps avec les enfants, sans programme et sans recherche de résultat, « pour sortir du tourbillon », résume-t-elle.

Exit la culpabilité

Et surtout, sans culpabiliser, enchaîne Marianne Roberge, consultante en conciliation travail-famille chez Koevä. « On se sent coupables de ne rien faire, déplore la mère de deux enfants, comme si on devait toujours utiliser notre temps pour cuisiner, prendre de l’avance. » 

Vrai, ne rien faire est souvent perçu, à tort, comme une perte de temps. « Mais au contraire, poursuit-elle. Le temps des Fêtes, c’est fait pour ne rien faire. C’est l’hiver, il fait froid, juste de rester en dedans avec un café chaud, on dirait qu’il faut se forcer. Pourtant, se détendre avec une couverte, ça peut être très bénéfique ! » 

Ironiquement, il n’est pas toujours évident de trouver le temps de ne rien faire, justement. Parfois, il est carrément nécessaire de faire un « pacte » familial, suggère la consultante, en s’engageant à ne pas aller skier tous les jours ou à refuser des invitations à dîner. « Il faut se mettre des limites et se prévoir des journées où l’on ne fait rien. C’est le seul moyen d’aller chercher un vrai niveau de détente, qu’autrement dans l’année, avec deux jours la fin de semaine, on n’est pas capable d’atteindre », dit-elle. 

Soit dit en passant, c’est aussi une grande leçon de vie à donner à nos enfants, par ailleurs surstimulés : prendre soin de soi. Rien. Faire. Point.

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