À BIEN Y PENSER

Économies faciles

Pourquoi élisons-nous 125 députés, s’ils peuvent tous avoir un autre emploi à temps complet tout en étant députés ? Réduisons le nombre de représentants à 65. Ce serait suffisant et ça nous permettrait d’économiser beaucoup d’argent.

— Daniel Vallières

OPINION RÉPLIQUE

À propos de la galanterie

« Que fait-on de la galanterie ? », demande Catherine Lemire. Je ne sais pas où l’auteure trouve les hommes mous et insipides qu’elle décrit. Je ne sais pas dans quelle école elle trouve ces fillettes qui disent haut et fort qu’elles sont plus intelligentes que les garçons. Je ne sais pas comment elle peut en arriver à dire que les filles prennent leur place au détriment des garçons, sinon en répétant des clichés qui tiennent plus de la légende urbaine que de l’analyse sociologique.

On nous sert encore une fois l’argument, ô combien éclairant, de la célèbre porte tenue, ou non, par galanterie. On nous rappelle aussi cette chose qu’on a tendance à oublier : que les femmes sont les premières responsables de la misogynie.

Ce tissu de clichés fait malheureusement écho aux arguments masculinistes les plus ordinaires. Il nous rappelle aussi l’épisode allergique dont la France a souffert, au cours des deux dernières années, pendant les débats entourant le mariage pour tous. Une allergie à tout ce qui menace ce socle tant chéri qu’est le binarisme sexuel : l’opposition radicale entre les hommes et les femmes du fait de leur « nature », et la hiérarchie qui s’ensuit. Une hiérarchie qui permet de maintenir la structure qui sous-tend ce beau système : l’hétérosexualité.

DANS LA FORÊT ENCHANTÉE...

Le genre sexué est beaucoup plus qu’une affaire de filles et de garçons, de princesses et de chevaliers. C’est beaucoup plus compliqué et intéressant que ça. D’autre part, s’il y a une chose qui est défendue, au final, c’est le couple hétérosexuel, fils et amoureuse à l’appui. « Tanner les gars ? » « Se languir d’un prince charmant ? » On dirait qu’on vient d’enfiler des bottes de sept lieues pour faire de grands pas vers l’arrière, jusqu’à la forêt enchantée.

On nous enjoint à « penser » aux garçons. J’incite, en retour, à penser plus loin que les clichés qui sont le prêt-à-porter de la pensée. Penser pour imaginer, pour inventer, pour rêver, au lieu de sans cesse enfoncer le même clou.

J’ai une fille de 11 ans. La dernière chose que je compte lui apprendre, c’est de se soucier de ce que « les gars » attendent d’elle. D’ailleurs, la dernière chose que je voudrais qu’elle pense, c’est que dans la société, il y a des garçons et des filles, qu’un gars, c’est un gars et une fille, c’est une fille. Il n’y a rien de moins intéressant que les peaux d’âne de toutes sortes qu’on glisse sur les enfants dans le but de les formater.

Enfin, j’ose espérer que ma maternité ne sera pas aussi « matriarcale » que celle d’une belle-mère qui vilipende la princesse de son chevalier de fils sur la place publique. Les contes de fées, on le sait, manquent cruellement de galanterie !

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