Couple

Moins de souffrance après 50 ans

« J’ai vécu deux divorces, dit Diane Dufresne, une Montréalaise qui n’est pas chanteuse. Le premier à 40 ans et le deuxième, à 53 ans. Honnêtement, il y a de bonnes différences entre les deux. »

Au second divorce, « les choses ont moins traîné en longueur et en souffrance », résume la dame. « À 53 ans, les enfants sont beaucoup moins impliqués et traumatisés, explique-t-elle. Il y a donc eu moins d’émotivité et de culpabilité de ma part. » Grâce à la maturité et à la stabilité émotive acquises au fil du temps, la honte est aussi moins présente passé 50 ans.

Par contre, il est plus difficile de retrouver l’amour à cet âge, constate-t-elle. « Le choix est très limité. Les hommes bien sont mariés, la majorité sont trop jeunes pour être veufs, alors il reste les paumés, les alcoolos, les perdus. »

Par choix, Mme Dufresne profite désormais de ses temps libres pour apprendre à se connaître davantage, voyager, prendre soin de ses proches. « Je m’occupe, tout en énumérant les avantages à être seule : je décide de mes menus, je dépense ou économise mon argent comme bon me semble, je me couche et me lève à l’heure qui me plaît, je n’ai aucune concession à faire sur mes choix de films et de musique, etc. », dit-elle.

« Aujourd’hui, à 57 ans, je réalise qu’il y a beaucoup d’avantages à être seule, souligne-t-elle. Au point où je remets en question mon désir d’être à nouveau en couple. »

DIVORCE LIBÉRATEUR

À 49 ans, Luce Deslauriers a eu un choc. Sa sœur est morte au même âge après une vie bien remplie. « Moi, je trouvais que la liste des choses que j’avais faites était courte, dit-elle. J’étais très malheureuse. »

Mariée à 25 ans, Mme Deslauriers a eu ce qu’elle décrit comme « une vie d’enfer ». La peur la retenait toutefois de quitter son mari. « Je m’étais tellement fait dire que je n’étais pas débrouillarde que j’ai fini par le croire, indique-t-elle. Je ne savais pas où aller. »

« Je savais qu’on était endettés, je n’avais pas d’argent. J’espérais toujours que ça s’arrangerait un jour. » — Luce Deslauriers

Peu après son 49anniversaire, Mme Deslauriers a eu le courage de préparer ses arrières. Elle a rencontré son conseiller bancaire, puis demandé à des gens de l’héberger temporairement. « Je ne pouvais pas m’enlever la vie, je l’aime trop, explique-t-elle. J’ai donc décidé de partir et de tout laisser derrière. Ça a été la meilleure chose de ma vie, parce que maintenant, je peux respirer, je peux vivre. »

C’était il y a six ans. Aujourd’hui divorcée, Mme Deslauriers vit avec un nouveau conjoint, sans attaches officielles. « Il aimerait se marier, mais ça ne me tente pas, tranche-t-elle. Je pense que je suis superstitieuse. »

« Mon plus gros regret, ma plus grosse peine, c’est de ne pas être partie avant, précise-t-elle. Il ne faut pas avoir peur de partir. Il n’est jamais trop tard. »

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