Interdit aux fesses
La Presse
Le projet de photos 1001 fesses (parce que nous en avons toutes), lancé il y a deux ans, pour rendre hommage à toutes les femmes du monde (et surtout à leurs fesses), ne fait visiblement pas le bonheur de tous. La page Facebook du groupe a été fermée.
Motif ? « Violation de nos conditions d’utilisation », ont appris les deux instigatrices, Frédérique Marseille (à la direction artistique) et Émilie Mercier (à la photographie). « Incitations à la haine, menaces et contenus pornographiques ne sont pas tolérés », a écrit Facebook, en fermant le groupe.
C’était au début du mois de décembre. En pleine campagne de sociofinancement, le compte a été fermé alors qu’il venait d’atteindre les quelque 6500 abonnés.
Pour la petite histoire, rappelons que 1001 fesses, sorte d’ « ode à la femme », et surtout à ses fesses, dans toutes ses variétés et surtout sa beauté, compte à ce jour environ 150 photos, toutes plus esthétiques les unes que les autres, publiées sur la plateforme Tumblr. Les deux artistes souhaitent maintenant partir à la conquête des fesses du monde et photographier des postérieurs des quatre coins du monde. D’où l’importance de trouver du financement. D’où, surtout, le drame de la fermeture du compte Facebook, donc.
Précisons que la page Facebook 1001 fesses a reçu une mise en garde avant sa fermeture. En guise de réponse, des cœurs étaient désormais habilement apposés à toutes les photos, pour camoufler certaines rondeurs en beauté. Mais la manœuvre n’a pas suffi. Et depuis le début du mois de décembre, la page n’est plus. Est revenue, à sa place, 1001 fesses project, une nouvelle page, qu’il a fallu relancer de zéro.
« Ce qu’on trouve vraiment dommage, c’est qu’il n’y ait aucune distinction entre un projet artistique et du contenu pornographique. »
— Frédérique Marseille, directrice artistique du projet 1001 fesses
Parfois, la ligne peut être fine entre les deux, n’empêche que certaines décisions prises par Facebook laissent songeur. « Une étoile sur un mamelon, une fille en G-string, ça passe, mais pas nous ? », s’interroge-t-elle.
Selon elle, il est aussi essentiel de dénoncer non seulement cette censure, mais aussi ce double standard. « Pourquoi nous censurer ? Parce que c’est le corps de la femme ? Si c’est le corps d’un homme, ce n’est pas la même chose ? Une femme qui allaite, ça ne passe pas ? Mais une femme qui lave une voiture dans une annonce de bière, c’est correct ? »
Pour en savoir plus sur le projet :
http://1001fesses.tumblr.com/
Visitez la nouvelle page Facebook :
https://www.facebook.com/1001fessesproject/