Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys

Une méthode pédagogique québécoise exportée
dans le monde

Pour promouvoir une méthode pédagogique conçue au Québec, une délégation de 17 membres de la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys, à Montréal, s’est rendue en Afrique ces derniers jours. La CSMB y a lancé un programme pour regrouper les écoles qui suivent cette méthode et en implanter de nouvelles au Québec et dans le monde.

Les 17 membres de la délégation – pour la plupart des directeurs et des enseignants – ont fait un séjour de quatre jours à Cotonou, au Bénin. La CSMB précise que la mission, qui a coûté environ 45 000 $, a été autofinancée par un programme d’échange d’élèves chinois.

La délégation montréalaise a participé au lancement de l’« Organisation internationale des écoles communautaires entrepreneuriales conscientes », une initiative de la CSMB. Elle a également visité une école partenaire à Cotonou et rencontré une cinquantaine de délégués de pays d’Afrique et d’Europe intéressés par le modèle.

« On sentait qu’on avait la responsabilité de contrôler la qualité de ce qui se développe, comme c’est le cas pour les écoles internationales. » 

— Diane Lamarche-Venne, présidente de la CSMB

L’École communautaire entrepreneuriale consciente incite les élèves à lancer des projets en classe pour développer leur autonomie et aiguiser leur conscience sociale et environnementale. Le but : motiver les jeunes… et favoriser leur réussite.

RETIRER DES BIENFAITS
DES ÉCHANGES

À l’automne 2012, la CSMB a implanté la méthode dans 12 de ses écoles, du primaire à l’éducation aux adultes. La méthode est en voie de s’implanter au Maroc, en Belgique, en Suisse et en Floride. Selon la CSMB, plusieurs autres pays songent à obtenir l’accréditation, dont plusieurs en Afrique francophone.

« On veut développer une communauté de pratique et offrir une possibilité d’échanges pour les jeunes et les enseignants », explique Mme Lamarche-Venne. Par exemple, des écoles montréalaises ont offert des ordinateurs à l’école de Cotonou et amassé près de 14 000 $ pour creuser des puits dans les villages avoisinants.

Selon Vickie Viens, directrice de l’école primaire Beau-Séjour, à Saint-Laurent, les écoles d’ici peuvent retirer elles aussi des bienfaits de ces échanges. À Cotonou, souligne-t-elle, l’école partenaire a créé une ferme pédagogique pour fournir des aliments à la communauté et, du coup, motiver les élèves. « Le contexte est différent, on ne va pas ouvrir une ferme à mon école, mais on peut s’inspirer de la façon dont ils ont consulté la communauté », explique Mme Viens, qui était de la mission au Bénin.

Qu’est-ce que l’entrepreneuriat conscient ?

La méthode de l’École communautaire entrepreneuriale consciente a été mise sur pied dans les années 90 par Rino Lévesque, à l’époque directeur de l’école Cœur-Vaillant, à Québec. Par la suite, elle a été introduite dans une centaine d’écoles du Nouveau-Brunswick et dans une école au Bénin. On compte actuellement 18 écoles de ce type au Québec. Les élèves sont invités à lancer des projets d’entrepreneuriat et à les développer dans le cadre de leurs différentes matières. Un exemple : à l’école primaire Beau-Séjour, des jeunes ont créé un catalogue d’objets perdus en ligne et une microbanque pour financer leurs projets.

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