L’arrière-boutique

Le goût du chic 

Il y a à peine trois ans, sa marque faisait ses débuts dans le monde de la mode. Aujourd’hui, Vetvik est reconnue des fashionistas d’ici et d’ailleurs.

Randi Vetvik s’est prise à rêver, quelques instants, que l’un de ses accessoires de maroquinerie se retrouve entre les mains d’une Ellen DeGeneres ou d’une Meryl Streep aux Oscars…

Plusieurs auraient probablement arrêté leur réflexion ici – parce que trop loin, parce que trop gros, parce qu’un brin fou –, mais la femme d’affaires québécoise s’est plutôt dit : pourquoi pas ! C’est ainsi que sa société de maroquinerie s’est mise en lice pour figurer parmi les cadeaux de luxe remis aux nommés de la cérémonie et que son étui pour iPhone s’est glissé dans le convoité sac à surprises « Everyone Wins at the Oscars ». Cet honneur vient évidemment avec une intéressante visibilité. Pas mal pour une société qui en était à ses balbutiements il y a tout juste trois ans !

Il fallait un peu d’audace pour oser cette manœuvre, mais sans un produit de qualité à présenter, l’opération aurait été vaine. Vetvik, qui signe des sacs et des accessoires pour appareils électroniques, est relativement nouvelle sur le marché, mais elle projette une image d’élégance et de maturité. Le raffinement de son produit s’exprime dans la qualité des matériaux utilisés et dans l’attention accordée aux détails : des bijoux faits sur mesure pour chaque création, des coutures solides et régulières, des cuirs d’une grande finesse, un assemblage fait à la main…

Vetvik offre un produit haut de gamme. Il faut prévoir débourser entre 1000 et 1300 $ pour une mallette. À ce prix, on la veut durable. « Notre prix de vente est plus bas que celui des grandes marques comme Vuitton, mais la qualité de nos produits est équivalente, sinon supérieure à la leur. Les gens paient pour ce qui est dans le produit et non pour la marque », précise la fondatrice et PDG de l’entreprise, Randi Vetvik.

Un manque à combler

Quelques années plus tôt, la comptable de formation a flairé une belle occasion d’affaires… Frustrée de ne pas réussir à dégoter un sac pour son portable qui soit à la hauteur de ses attentes, que ce soit ici ou à l’étranger, elle a décidé de le fabriquer elle-même. Le produit devrait être aussi fonctionnel qu’esthétique. Être résistant aussi. Son allure serait classique pour se fondre avec chic dans un contexte de travail, comme hors des zones de 9 à 5.

Après avoir étudié le marché, elle se lance dans l’aventure en 2009, sûre d’être sur une bonne piste et d’avoir ce qu’il faut pour réussir à confectionner le sac « parfait ». Elle a déjà un bon bagage en marketing, une expérience sur le terrain et un indiscutable sens du style.

Pendant les deux premières années, elle fait ses recherches ici et à l’étranger, n’hésitant pas à réduire en pièces une cinquantaine de sacs de luxe pour voir ce qu’ils ont dans le ventre et en extraire la fine fleur. Rapidement, l’idée de créer un sac à portable s’élargit pour englober des étuis à tablette et à iPhone.

La femme d’affaires cible ses fournisseurs et collaborateurs parmi les meilleurs : pour les cuirs, les tanneries les plus réputées de France et, pour la confection, des manufactures d’Espagne où subsiste un savoir-faire artisanal. « J’achète tout moi-même, je sais d’où viennent les choses, je connais leur qualité. Je m’implique à toutes les étapes du processus, de la création jusqu’au produit final », raconte celle qui a donné son nom à la marque. Et il est évident que rien n’échappe à son œil averti.

Le sens du détail

L’idée d’avoir à couper elle-même les peaux pour confectionner ses accessoires lui donne peut-être des frissons, mais elle peut, en revanche, disséquer chaque partie de l’anatomie de ses sacs dans les moindres coutures et les plus petits détails, parlant en long et en large de piquage, de montage, de prêtant et de finissage. Tous ces petits détails où se révèle le raffinement qu’une personne avertie pourra finement déceler.

C’est pour cette cliente exigeante qu’elle crée. Celle qui, comme elle, aime bien paraître et exhiber de belles choses et qui est prête à mettre le prix pour dégoter un produit exclusif de qualité.

La gamme devrait éventuellement s’ouvrir à d’autres appareils électroniques. Comme il s’agit d’un produit de niche, il faudra aussi penser à ouvrir les occasions d’affaires… Et pour cela, Ellen DeGeneres et les Oscars semblent, ma foi, un plutôt bon départ !

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En quelques mots

Nom : Randi Vetvik

Profession : femme d’affaires et présidente de la marque Vetvik.

Source d’inspiration : « Elle peut venir de n’importe où. J’observe beaucoup les gens en classe affaires. Je pense toujours “sac”. »

Trait de personnalité : « Quand je suis dans quelque chose, j’oublie mon temps et je peux être absorbée par un aspect très précis pendant des heures. »

L’ultime consécration : « C’est un honneur qu’Ellen DeGeneres puisse utiliser l’un de mes accessoires, mais le fait que n’importe qui adopte la marque, ça vient vraiment me toucher. »

Le plus beau compliment qu’on puisse vous faire : « Souvent, les gens m’arrêtent pour me dire qu’ils aiment mon sac, sans savoir que c’est de moi. Ça me fait tellement plaisir ! »

Votre griffe en trois mots : fonctionnalité, qualité et design intemporel

Points de vente : www.vetvik.com

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De Montréal aux Oscars

Aux Oscars, même les perdants seront vainqueurs puisque chaque nommé aura la chance de repartir avec un sac-cadeau d’une valeur de 50 000 $ ! Dans ce généreux coffret figureront des services et des produits de luxe, dont l’étui à iPhone Covert de Vetvik, offert dans deux choix de couleurs : Tapis rouge (rubis) ou Mention honorable (argent). Un cuir fin de France tapisse l’extérieur de l’étui, tandis que l’alcantara, un textile italien de qualité s’apparentant au suède, protège l’appareil à l’intérieur.

Vendu 179 $, chez Ogilvy et Holt Renfrew.

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Écrin de charme

« La mise au point de ce produit devait durer trois mois, mais finalement, on y aura mis un an », raconte Randi Vetvik. Plutôt que d’opter, comme bien d’autres, pour une ouverture permettant de dégager le flash de l’appareil, on a privilégié un système de glisse qui permet au téléphone d’être hissé facilement de quelques centimètres hors de l’étui le temps d’une photo. Le design reste ainsi impeccablement épuré.

Vendu 179 $, chez Ogilvy et Holt Renfrew.

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