Montréal

Quatre mesures pour garder les familles à Montréal

« Je reviendrai à Montréal, écouter le vent de la mer… » Cette chanson, Jean-François Lisée, ministre responsable de la région de Montréal, aimerait bien entendre les jeunes familles banlieusardes la fredonner. 

Mais pour assurer la rétention de cette frange de la population, très encline à l’exode, il faudra plus que des paroles. Avant d’allouer prochainement des budgets à cette « priorité », le gouvernement épluchera le rapport d’un comité d’experts, remis hier, qui émet une pléiade de recommandations pour garder les familles dans le giron montréalais.

Le constat : en 2010-2011, plus de 22 200 habitants de l’île ont fait leurs valises pour d’autres régions. Le comité pluridisciplinaire a mis de l’avant pistes et priorités qui seront sérieusement étudiées, et éventuellement mises en place, par le gouvernement. Voici les plus saillantes.

1 – Ça se passe sur le terrain

« Le problème n’est pas tant le coût des bâtiments que celui des terrains », constate le ministre, qui a semblé séduit par l’idée de la création d’une banque de terrains publics à prix abordables, avancée par le comité, et inspirée du succès d’une opération similaire menée dans les années 1980 à Montréal.

Le large bassin de terrains contaminés (plusieurs milliers d’hectares) constituant un frein au développement résidentiel, la recherche de méthodes de décontamination innovantes et moins onéreuses s’avère également une piste prometteuse.

2 – Favoriser l’accessibilité foncière

Bien entendu, les finances restent le nerf de la guerre. « La bonne nouvelle, c’est que dans la majorité des cas, le premier choix des jeunes familles est de rester à Montréal, avance M. Lisée. Mais bien souvent, ils ne peuvent pas réaliser ce souhait, par contrainte financière, et se tournent vers les banlieues. »

Outre la perspective d’une réévaluation des mesures fiscales, le comité suggère de mettre en place des programmes d’emprunt à taux avantageux, sur le modèle du programme Accès Condos.

3 – Un berceau pour les plus petits

Qui dit famille, dit enfants… Le comité les place au cœur des priorités, en proposant notamment de développer de « nouveaux concepts de bâtiments scolaires » intégrant à la fois des écoles, des garderies et des services communautaires annexes.

Autre idée soulevée : assurer un arrimage efficace entre les projets résidentiels et ceux de garderies, afin de simplifier le casse-tête auquel font face de nombreux Montréalais.

4 – Oser l’innovation résidentielle

Le comité propose d’encourager et de multiplier les projets-pilotes favorisant l’aspect familial, évoquant les exemples du site Lavo ou des anciens ateliers du métro Rosemont. Vancouver et Toronto, qui constituent de véritables laboratoires en la matière, pourraient être des sources d’inspiration.

La législation devrait aussi être revue pour inciter les promoteurs, souvent moins enclins à construire des logements plus grands, à changer leur fusil d’épaule.

L’exode familial en chiffres

22 207 : nombre de Montréalais ayant quitté l’île au profit des régions, en 2010-2011.

9437 : nombre d’enfants de moins de 15 ans qui ont quitté Montréal avec leurs parents, en 2010-2011. Seulement 3785 ont fait le chemin inverse.

83,8 % : pourcentage des Montréalais qui quittent l’île pour s’établir dans une région adjacente (Laval, Laurentides, Montérégie).

19,4 % : pourcentage de maisons individuelles au sein du parc résidentiel montréalais. La moyenne est de 66 % au Québec.

Source : Institut de la statistique du Québec

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