TENNIS ROLAND-GARROS

« Je veux y aller un match à la fois »

Désignée comme l’athlète « la plus commercialisable du monde », devant notamment tous les autres champions et championnes présents à Roland-Garros, Eugenie Bouchard s’est pourtant faite discrète cette semaine, à Paris.

On ne l’a pas remarquée à la soirée des joueurs jeudi, à la tour Eiffel, et elle n’était pas davantage en vedette hier, pour la journée des enfants. Assidue à l’entraînement, aussi bien sur les courts de Roland-Garros qu’au gymnase du Racing Club, la Canadienne s’est concentrée sur le tennis.

Bouchard amorce le tournoi du Grand Chelem dans un état d’esprit bien différent qu’en 2014. Elle n’était alors arrivée à Paris qu’à la dernière minute après avoir enlevé son premier titre sur le circuit WTA au tournoi de Nuremberg. La série victorieuse (10 matchs) s’était ensuite poursuivie jusqu’en demi-finale, où elle avait livré une chaude lutte à l’éventuelle championne, Maria Sharapova.

Cette saison, avec une seule victoire dans ses huit derniers matchs, la confiance n’est pas vraiment au rendez-vous, même si Bouchard estime avoir progressé récemment.

« Je suis heureuse d’être de retour à Paris, de jouer à nouveau en Grand Chelem, a-t-elle souligné hier en point de presse. Je n’ai toutefois pas d’attentes pour ce tournoi. Je veux simplement y aller un match à la fois, en faisant de mon mieux.

« C’est une saison plus difficile jusqu’ici, mais je me sens beaucoup mieux sur le court à l’entraînement depuis deux ou trois semaines. Il faut maintenant transposer ça en matchs. Je ne sais pas si ces bons sentiments vont revenir cette semaine, le mois prochain, mais je vais faire de mon mieux et on verra bien. »

— Eugenie Bouchard

Bouchard a répété que la pression était nettement plus forte cette saison, encore plus à l’approche des tournois où elle doit « défendre » plusieurs centaines de points, comme à Roland-Garros cette semaine. Elle a aussi avoué que l’arrivée d’un nouvel entraîneur, Sam Sumyk, avait compliqué les choses, même si elle assure qu’elle apprécie sa collaboration.

« Je dois être patiente, apprendre à accepter les périodes difficiles comme les succès. Je crois d’ailleurs être plus calme sur le court. Je n’aime pas perdre, certes, mais je ne dois pas paniquer chaque fois que les choses ne se passent pas comme prévu. »

Encore sixième du classement mondial, Bouchard risque de perdre quelques places au court des prochaines semaines. Sumyk n’y voit qu’une étape normale dans une la carrière d’une joueuse. « C’est impossible de toujours progresser, de toujours être au sommet, a-t-il rappelé récemment en entrevue. Dans une carrière, il y a nécessairement des périodes de succès et des périodes plus creuses. L’important, c’est de continuer à travailler, c’est de toujours chercher à s’améliorer, et je sais qu’Eugenie ne cesse jamais de le faire. Elle doit simplement retrouver sa confiance et ça, ça vient avec les résultats. »

EN ACTION LUNDI ?

Bouchard devrait jouer son premier match demain, ou peut-être mardi, contre la Française Kristina Mladenovic.

« C’est une grande joueuse qui peut frapper avec beaucoup de puissance, a-t-elle souligné. Elle a eu de bons résultats récemment et c’est certain qu’elle va être très motivée avec l’appui de la foule. Je vais devoir imposer mon jeu, rester agressive et y aller pour mes coups. »

Mladenovic, 54e mondiale, a atteint la finale du tournoi de Strasbourg hier, la première de sa carrière. Elle s’est inclinée en trois manches devant l’Australienne Sam Stosur. « C’est décevant, mais je suis très contente de ma semaine, a-t-elle déclaré après le match. Je ne pouvais pas demander mieux comme préparation avant Roland-Garros. Il va falloir enchaîner maintenant, et ce sera difficile contre Bouchard. »

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