Rangers-Canadien

L’inspiration de 2010

Pour espérer atteindre la grande finale de la Coupe Stanley, le Canadien de Montréal devra réussir quelque chose qu’il ne réussit pas souvent : combler un retard de 1-3 dans une série. Et ça doit commencer par une victoire ce soir au Centre Bell, lors du cinquième match de la finale de l’Est contre les Rangers de New York.

Non, ce genre de retour spectaculaire n’est pas l’apanage du Canadien, qui a réussi à combler un retard de 1-3 seulement deux fois au cours de sa longue et riche histoire : en 2004 contre les Bruins de Boston et en 2010 contre les Capitals de Washington. C’est tout.

Seulement cinq joueurs du Canadien étaient là il y a quatre ans lors de la dernière remontée du genre, devant des Capitals médusés : Brian Gionta, Tomas Plekanec, Andrei Markov,
P.K. Subban et Josh Gorges. Travis Moen y était aussi, mais il n’a pas joué une seule fois contre les Rangers. Et Carey Price est à l’écart du jeu depuis le premier match de la série contre les Rangers, en raison de la blessure au genou droit que
l’on sait.

Les fidèles qui croient au même genre de petit miracle cette fois-ci sont bien peu nombreux, mais dans le groupe, il y a bien sûr Brian Gionta.

« Ceux qui étaient là se souviennent du moment, de ce que l’on ressentait à ce moment-là,
a expliqué le capitaine hier à Brossard, au terme d’un entraînement facultatif. Lors de cette série-là [en 2010], nous n’avions jamais cru un seul instant que c’était terminé pour nous. C’est la même chose cette fois-ci. »

« Nous croyons en l’équipe qui est ici dans ce vestiaire et nous croyons que nous sommes capables de gagner cette série. »

— Brian Gionta

En 2010, la formation montréalaise a pu miser sur un jeune gardien en état de grâce en la personne de Jaroslav Halak, et sur des joueurs qui avaient tous choisi d’être à leur mieux en même temps. Tomas Plekanec croit que c’est encore possible de reprendre la même recette
en 2014.

« La série de 2010, c’est déjà loin pour moi,
a répondu l’attaquant tchèque. Mais je me souviens qu’on avait choisi de relever les défis un à la fois, d’y aller une présence à la fois. Le plus important pour nous sera d’avoir un bon début de match. Si on pouvait marquer en premier, ce serait un gros avantage pour nous. »

En effet. Car le Canadien ne s’est pas souvent offert le luxe d’une avance dans cette série. Depuis le début de cette finale de l’Est, le club montréalais n’a eu l’avance dans un match que pendant… 2 minutes et 50 secondes !

DES CHANGEMENTS À PRÉVOIR ?

En plus de tous ces obstacles, le Canadien n’a pas non plus les statistiques de son côté. Les Rangers ont déjà eu une avance de 3-1 dans une série à
13 reprises lors de leur histoire et ils ont perdu une série à une seule reprise dans ces circonstances – en 2009 contre les Capitals de Washington.

Aucun doute possible : pour les joueurs du Canadien, la côte à remonter est assez abrupte, merci.

« Nous n’allons pas abandonner.
Il faut faire comme au tour précédent contre Boston et voir cette série un match à la fois. Il faut en gagner trois de suite, et ça commence demain [aujourd'hui]. »

— Rene Bourque

Reste à voir si l’entraîneur Michel Therrien voudra apporter des changements à sa formation pour tenter de changer un peu le cours de la série. L’entraînement facultatif d’hier n’a pas permis de prévoir quoi que ce soit en ce sens, mais on peut se demander si le défenseur Alexei Emelin ne serait pas un bon candidat pour un repos forcé, lui dont le jeu a été douloureusement erratique lors de la défaite de dimanche soir à Manhattan.

Michel Therrien n’a pas voulu se prononcer sur le défenseur russe hier.

« On est rendus ici parce qu’on a pu miser sur la contribution de tous, a répété l’entraîneur montréalais. Emelin fait partie de cette recette. C’est un défi différent face aux Rangers, il faut bien jouer autant sur une base individuelle qu’en équipe. »

Rangers-Canadien

Rien de personnel

Michel Therrien a insisté pour dire hier qu’Alain Vigneault et lui demeurent de bons amis, malgré
les mots un peu plus méchants lancés au cours dans les derniers jours. Les deux hommes se sont d’ailleurs croisés avant le match de dimanche soir au MSG
à New York. « Il tente de tout faire pour bien préparer son équipe, et moi aussi, a dit Therrien. Ce n’est rien de personnel. »

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.