Christian Élie, président exécutif du conseil de Pelican International

Toujours le vent dans les voiles

Plus important fabricant de bateaux de matières plastiques au monde, avec notamment une production de plus de 100 000 kayaks par année, Pelican International a beau afficher depuis 1995 un très respectable taux de croissance annuel composé de plus de 20 %, l’entreprise souffre encore de sous-capacité de production, un beau problème qui devrait être réglé avec l’entrée en service au printemps dernier d’une toute nouvelle usine à Valleyfield.

L’usine de Laval, qui a entamé ses activités de moulage de produits en plastique en 1968 et qui a été rachetée, en 1970, par Gérard Élie – héritier de Joseph Élie, huile à chauffage –, a vécu plusieurs agrandissements depuis que Christian Élie s’est joint à l’entreprise du paternel en 1975 avant de la racheter, avec son frère Antoine, en 1995.

« Pelican a été le premier manufacturier à fabriquer un produit de consommation, les pédalos en plastique, à partir du thermoformage. Puis, on s’est lancés dans les canots, les embarcations de pêche et les luges à motoneige.

« En 2001, on a entrepris de fabriquer des kayaks en plastique en cherchant à réaliser un produit de meilleure qualité possible au meilleur coût qui soit », rappelle Christian Élie, dans le bureau de son usine à Laval.

Ultimement, Pelican International souhaitait fabriquer un kayak qu’elle pourrait vendre chez Walmart pour 99 $. Ce qu’elle a réussi à faire avec son kayak pour enfants. Mais de façon générale, le défi a été relevé de façon probante.

Au fil des ans, les kayaks Pelican sont devenus un produit de consommation usuel que l’on retrouve dans les commerces de grande surface nord-américains tels que Canadian Tire, Costco ou Walmart et, bien évidemment, dans les boutiques de sport et de plein air telles que Sports Experts, Atmosphère et les géants américains DICK’S Sporting Goods ou The Sport Authority.

« En haute saison, DICK’S Sporting Goods peut écouler facilement 30 000 kayaks durant un seul week-end. Nous, notre travail, c’est de livrer la marchandise. »

— Christian Élie, président exécutif du conseil de Pelican International

Le secret de la réussite de Pelican International reste sa faculté à livrer le meilleur produit possible au meilleur coût qui soit, soit de 150 $ à 350 $ pour ses kayaks d’entrée de gamme, de 350 $ à 550 $ pour ses Pelican Premium et enfin de 600 $ à 1400 $ pour sa série de kayaks haut de gamme Elie.

Entreprise de logistique

Pelican International exporte plus de 90 % de sa production dans une cinquantaine de pays. Son principal marché reste toutefois les États-Unis, où les activités de plein air ont connu un véritable boum au cours des 20 dernières années.

Pour arriver à fournir ses nombreux clients à haut volume, l’entreprise de Laval a dû développer une expertise pointue en logistique.

« Dans les faits, on est devenus autant une entreprise de logistique que de fabrication. On a ouvert cinq centres de distribution en Amérique du Nord qui couvrent 500 000 pi2. On livre souvent directement de l’usine aux magasins.

« Pour répondre à la demande, notre usine de Laval, qui fait 300 000 pi2 et qui est en fonction 24 h par jour, 7 jours sur 7, ne suffisait pas. On a dû donner des contrats de fabrication en sous-traitance, mais on était toujours en sous-capacité de production.

« C’est pourquoi on a investi cette année 25 millions dans la construction d’une nouvelle usine de 300 000 pi2 à Valleyfield. Elle a entamé ses activités en mars dernier et cet ajout va nous permettre de faire davantage de recherche et de développement à l’usine de Laval », souligne l’entrepreneur.

Malgré ce nouvel ajout de capacité, Christian Élie estime que Pelican International devra éventuellement construire ou acquérir une nouvelle usine, fort probablement du côté des États-Unis.

« Le marché du sud des États-Unis est extrêmement important. C’est beaucoup de frais que de livrer aussi loin qu’en Floride. Ce serait plus avantageux pour nous de fabriquer nos produits dans un site à proximité de ces marchés. »

— Christian Élie

Une opération familiale

Pelican International est restée une entreprise familiale même si le Fonds de solidarité a pris une position minoritaire au capital de l’entreprise, il y a tout juste un an.

« On est approchés chaque mois par des fonds d’investissement américains. Ils veulent investir dans Pelican, mais ils voudraient aussi tout simplement nous acheter.

« Nous, on veut poursuivre le développement et, avec le Fonds de solidarité, on a trouvé un partenaire idéal qui a les poches profondes et qui veut participer à notre développement », insiste Christian Élie.

Lui et son frère Antoine, le PDG de Pelican, ont huit enfants qui pourraient éventuellement se joindre à l’entreprise. Marie-Christine Piedboeuf, la directrice générale du groupe, est aussi actionnaire dans l’entreprise de la famille Élie.

Le groupe réalise des ventes annuelles de plus de 100 millions, emploie près de 600 personnes à ses usines de Laval et de Valleyfield.

Preuve de la grande santé financière de Pelican International, l’entreprise est rentable lorsque le dollar canadien s'échange au pair avec le dollar américain. On peut imaginer que sa marge de profit bénéficie amplement d’un dollar canadien qui vivote aux alentours des 75 cents US.

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