CHRONIQUE
Tina et Amy, pour la vie
La Presse
Est-ce que les drôlissimes Amy Poehler et Tina Fey, deux stars de la télé américaine, pourraient animer tous les galas de 2014, s’il vous plaît ?
Encore hier soir, à la barre des Golden Globes pour la deuxième année consécutive, ces deux amies humoristes ont été brillantes et incisives. Bien dosé, leur numéro d’ouverture renfermait plusieurs blagues juste assez piquantes et délicieusement caustiques.
Tina Fey et Amy Poehler ont été élégantes et parfaites. En plus, Amy Poehler a enfin été saluée pour son talent comique dans
du réseau NBC, battant la favorite Lena Dunham de .La salle de bal du Beverly Hilton a été hyper réceptive à l’humour baveux des deux maîtresses de cérémonie, ce qui a provoqué une cascade de moments rigolos. Le gala des Golden Globes est le plus
de l’année, et toutes les vedettes, autant du cinéma que de la télévision, adorent s’y pointer. Ça trinque au Moët et ça se pique des jasettes d’une table à l’autre. C’est fascinant de voir tout le wattage hollywoodien qui est réuni dans un si petit endroit.Analysons maintenant le palmarès en télévision. Tel que prévu, l’émission
, qui a pris fin de façon définitive cet automne, a surclassé et pour le trophée de la meilleure série dramatique. Beaucoup d’experts croyaient que , un produit de Netflix, brouillerait les cartes. est une bonne série, certes, qui a été légèrement surestimée, je trouve.a tout de même valu à Robin Wright une statuette pour sa superbe performance de femme de politicien sexy, glaciale et manipulatrice. Récompense méritée.
J’aurais bien aimé que l’actrice canadienne Tatiana Maslany de la série
reparte avec un Golden Globe hier soir. Dans cette production canadienne de science-fiction, Tatiana Maslany interprète huit personnages différents, des clones aux personnalités complètement différentes. C’est un tour de force. Je vous parlerai plus en détail d’ dans une future chronique.Dans le triomphe annoncé de
, l’interprète du personnage très complexe de Walter White depuis 2008, Bryan Cranston, est finalement monté sur la scène. C’était la première fois que la presse étrangère de Hollywood lui décernait cette fleur. Bryan Cranston est, par contre, un chouchou aux Emmys.Jon Voight, pour la série
, a écarté du podium l’excellent acteur Aaron Paul, qui incarne Jessie Pinkman dans , le complice de Walter White dans la fabrication de « crystal meth ».Du côté des comédies, la nouveauté automnale
du réseau Fox est sortie du champ gauche pour envoyer au tapis des sitcoms établies et respectées comme etLa tête d’affiche de
, Andy Samberg, un ancien comique de , a aussi été remarqué. Personne n’avait prédit cette victoire étonnante.se déroule dans un commissariat de police de – vous l’aurez deviné – Brooklyn. J’en ai vu quelques épisodes, qui ne m’avaient pas impressionné. J’y retournerai, promis, juré.
Le téléfilm
de Steven Soderbergh a surpassé dans la catégorie téléfilm et minisérie. Déception. vaut vraiment le détour. Michael Douglas, le brillant interprète de l’excentrique pianiste Liberace, a poursuivi sa lignée victorieuse amorcée en 2013.Surprise : Elisabeth Moss, la Peggy de
, a été couronnée pour sa performance de policière dans , une minisérie de la cinéaste Jane Campion ( ) que j’ai trouvée ennuyeuse. Jessica Lange, si extraordinaire dans , aurait dû être choisie à sa place.Parmi les moments cocasses de la soirée, notons celui de Jacqueline Bisset, assise au fond de la salle, qui a mis une éternité avant de se rendre à l’avant et qui a défoncé – plusieurs fois – le temps alloué aux remerciements. L’actrice anglaise, complètement sous le choc, a été récompensée pour son travail dans
, une minisérie de la BBC sur le jazz londonien au début des années 30.Presque tous les vainqueurs ont d’ailleurs été interrompus par la musique de l’orchestre. C’est rare que ça déborde autant.
Parmi les grands oubliés d’hier, la série
, qui avait fait une razzia l’an passé, n’apparaissait nulle part. Ni Claire Danes ni Damian Lewis n’ont été mis en nomination. Aucune sélection non plus pour et la formidable série ( ), qui ont été injustement ignorées par les journalistes étrangers installés à Los Angeles.Comme quoi, aucun gala n’est parfait. Même s’il est chauffé par Amy Poehler et Tina Fey.