Électrostimulation
Testé : Xbody
La Presse
Il n’y a pas que les athlètes qui peuvent bénéficier des effets de l’entraînement par électrostimulation musculaire (ESM). Les Montréalais sont les premiers en Amérique du Nord à avoir accès à la technologie Xbody, offerte chez Studiotec. Notre journaliste a fait le test.
Lorsqu’il a vu pour la première fois un appareil Xbody en Allemagne, d’où il est originaire, Amirah Ehrlich a été charmé par la courte durée de l’entraînement proposé : 20 minutes ! Mais c’est après l’avoir essayé et avoir constaté ses effets bénéfiques qu’il a décidé d’importer cette technologie au Canada. « Ce type d’entraînement permet de tonifier et de grossir ses muscles, de devenir plus fort et flexible et de perdre du poids et de la circonférence de tour de taille ou de cuisse », énumère-t-il
Si Xbody est déjà implanté depuis plusieurs années en Europe et en Asie, c’est la première fois que l’appareil traverse l’océan ; M. Ehrlich a donc dû le faire homologuer et approuver par Santé Canada.
Le propriétaire de Studiotec nous raconte son histoire alors que nous venons de terminer la routine de Xbody, qui dure effectivement 20 minutes, top chrono. Ce qui équivaudrait, selon lui, à environ quatre heures passées au gym (!). Malgré la courte durée de l’entraînement, nous nous sentons particulièrement énergisée, comme après un bon entraînement.
Mais commençons par le début. Le local Studiotec, situé tout près du métro Atwater, surprend par sa petitesse ; c’est qu’on y offre une séance de type semi-privé, avec un entraîneur. Le tout se déroule autour d’un appareil qui accueille au maximum trois personnes à la fois, dans un dispositif circulaire.
Chacune des trois « stations » est équipée d’un écran tactile, d’où pend un fil qui viendra se brancher à une combinaison que nous devrons enfiler. Le design épuré de l’appareil n’est pas sans rappeler l’esthétique d’Apple ; normal, c’est un ancien employé de la multinationale qui est à l’origine de sa création.
Mais avant d’y prendre place, nous nous rendons aux vestiaires pour enfiler un cuissard et un chandail noirs en tissu très mince, idéalement sans sous-vêtements – question de mieux conduire l’électricité, nous explique-t-on. Autrement, tout ce qu’il nous faut, c’est une paire de chaussures de sport.
Une fois de retour dans la salle, l’entraîneuse nous fait enfiler une combinaison assez massive et mouillée – encore là, pour conduire l’électricité – où sont disposées plusieurs électrodes qui viendront donner des impulsions électriques à nos muscles.
Cuisses, hanches, abdomen, torse, bras : l’entraîneuse resserre avec des sangles la combinaison, nous ficelant comme un saucisson. C’est dans cet accoutrement étrange que nous commençons notre entraînement – en nous sentant un peu comme dans un film de science-fiction.
Le concept de l’entraînement est assez simple : sur l’écran tactile, l’entraîneuse choisit le type d’entraînement, dans notre cas, la force musculaire. Ensuite, elle nous donne quelques mouvements assez simples à faire : squats, pliés, tractions des bras, etc. L’important : bien contracter les muscles – que ce soit en joignant nos deux poings à l’avant ou en serrant une barre en bois – lorsque l’impulsion électrique se fait sentir. Plus on contracte, plus la stimulation musculaire est efficace, nous explique-t-on.
« Vous êtes prêts ? » La première impulsion se fait sentir. Très étrange comme impression : elle n’est pas nécessairement douloureuse, mais n’est pas du tout agréable non plus. Elle provoque une vibration dans tout le corps et un picotement intense dans le corps et les membres, surtout aux extrémités.
L’intensité de l’impulsion est contrôlée du bout des doigts par l’entraîneuse sur l’écran tactile, selon ce que nous ressentons, et les parties du corps que nous désirons travailler : le ventre, les cuisses, les bras. Elle s’assure ainsi que le courant n’est ni trop faible ni trop fort, nous explique-t-elle, tout en ajoutant que le corps s’habitue graduellement à la sensation et peut en supporter davantage entraînement après entraînement.
Les phases de contraction et impulsion électrique durent quelques secondes, où nous avons le temps de répéter le mouvement demandé quatre ou cinq fois. Puis, le courant cesse et nous tombons en phase de repos environ 30 secondes, le temps que nous soit expliqué l’enchaînement suivant.
Après quelques minutes, nous commençons à suer et sentons que nos muscles travaillent fortement, mais d’une manière quelque peu étrange, comme si plusieurs muscles fins, rarement sollicités, se réveillaient. À peine le temps de s’habituer à ces impulsions que la séance est déjà terminée. Quelques étirements et hop ! nous sommes tous prêts à continuer notre journée.
Selon M. Ehrlich, beaucoup de clients de son studio, ouvert à l’automne 2013, sont des gens pressés, comme des avocats ou des mères de famille.
Justement, un avocat, client habituel qui termine à son tour un entraînement, nous aborde spontanément : « J’adore ça ! C’est rapide, je viens deux fois par semaine et j’ai vu les résultats sur mon tonus musculaire rapidement. J’ai arrêté complètement d’aller au gym. Je continue de jouer au squash et c’est tout ! », nous explique-t-il avec enthousiasme.
Le propriétaire affirme aussi accueillir des gens en rémission de cancer – qui viennent reconstruire doucement leur tonus musculaire –, d’autres avec des problèmes de dos et même des personnes souffrant d’arthrite, qui ne peuvent supporter des entraînements avec des chocs ou des sauts.
De notre côté, nous avons senti en fin de soirée que notre corps était fatigué, comme après un entraînement intense. Et comme prédit par M. Ehrlich, nous étions fortement courbaturée le lendemain matin. « Cet entraînement n’a rien à voir avec les machins qu’ils vendent à la télévision et qui sont censés nous faire perdre du poids. Ce n’est pas une blague, c’est du sérieux ! », conclut-il.
Studiotec, 1, square Westmount, local C-305
Sur réservation seulement
Séance d’essai 20 $/Une séance 49 $/390 $ pour 10 séances/Location du vêtement d’entraînement 3 $
Visitez le site web de Studiotec (www.studiotec.ca)
« La stimulation électrique est utilisée durant l’exercice, ce qui est une bonne nouvelle ; cela permet d’intégrer la contraction dans le mouvement et c’est beaucoup plus riche. Ils sont donc sur une piste intéressante. Le fait qu’ils utilisent des contractions courtes suivies de repos permet aussi d’être dans un contexte d’entraînement que le corps peut assimiler. »
« Il faut faire attention [à ce qui est promis], car selon mes expérimentations, l’électrostimulation n’a aucun effet sur le système cardio-vasculaire, l’endurance et l’aérobie. Par contre, du point de vue du renforcement et de la tonification musculaires, c’est très bien. »