CONCIERGERIE

Une journée au quotidien

Isabelle de Palma est adjointe professionnelle depuis sept ans. Nous avons passé une journée avec elle pour voir de quoi peut bien avoir l’air son quotidien. Ce qui est absurde, évidemment. Parce que, bien sûr, son quotidien est tout sauf… quotidien. De l’organisation d’une fête de triplés à la recherche de bons billets pour le hockey en passant par le brunch de Pâques ou le transport de chenilles à neige (oui, oui, des chenilles !), disons que ses journées sont loin de se ressembler.

4 h 30 Réveil 

Oui, la jeune femme est matinale. Dès qu’elle ouvre l’œil, elle vérifie ses courriels pour s’assurer qu’il n’y a pas d’urgence au programme (un client dont le passeport du fils serait expiré, par exemple, à quelques heures du départ…).

5 h Café, douche, déjeuner

6 h 30 Départ pour ses bureaux 

Elle s’arrête quelques minutes pour revérifier ses courriels, ramasser ses dossiers de la journée. Généralement, elle est « sur la route » dès 7 h 30.

« Je cherche, je fouine, je n’ai jamais vraiment l’impression de travailler! »

9 h 30 Un job de bras 

Lors de notre passage, la journée a commencé par un voyage chez un « fournisseur » pour aller ramasser des emballages cadeaux. Elle entre, prend trois grosses caisses de bouteilles de vin joliment emballées, note au passage la finesse du point d’une nappe ou un arrangement floral intéressant et ressort aussi vite. Et malgré son look impeccable, Isabelle de Palma fait un sacré job « de bras », finalement. Car il faut les porter (et les livrer!), toutes ces caisses!

10 h Rendez-vous dans un café

Les cadeaux resteront une petite heure dans l’auto. Elle a un rendez-vous avec un client dans un café. Sur la route, elle fait quelques appels, règle des dossiers avec ses adjointes et parle un peu du métier.

« J’ai une dizaine de clients pour qui je gère la liste d’anniversaires de toute la famille. Des parents, des enfants, j’organise même le brunch de la fête des Mères! »

Arrivée au café, elle s’assoit avec son client, qui mange un croissant. Ils parlent de tout et de rien, de sa fillette, des rénovations de son restaurant. Et finalement du sujet principal : l’organisation d’un tournoi de golf.

« Si Isabelle n’était pas là? Probablement que j’en prendrais plus sur mes épaules. Oui, je serais capable, signale le client en soupirant, mais ça me prendrait beaucoup, beaucoup de temps! »

Il y a quelques années, elle a même organisé la fête d’anniversaire de sa fille. Pour ses 3 ans, elle lui a trouvé une princesse, en chair et en os. « Que ce soit son père ou moi qui trouve la princesse, la petite, elle, elle ne le sait pas », commente Isabelle de Palma.

11 h Direction Saint-Sauveur

Départ du café. Direction : Saint-Sauveur, pour aller porter les boîtes cadeaux dans une agence de voyages.

« Oui, je suis sur la route les trois quarts du temps. »

11 h 30 Livraison des boîtes

« Pourquoi je fais affaire avec une adjointe? Pour me décharger! Les cadeaux, pour moi, c’est un fardeau, je n’ai pas le temps de faire ça », explique la cliente.

11 h 45 Retour au « bureau »

Retour en voiture, qu’elle a affectueusement, et pour cause, baptisé son « bureau ». En passant devant une boutique, elle fait un arrêt express. « J’ai vu quelque chose, il faut que j’arrête. » Elle entre, pose deux ou trois questions à la vendeuse, puis ressort. Une magasineuse professionnelle, vous dites?

12 h Lunch express

De retour en voiture. Direction : Rosemère, pour ramasser une autre série de cadeaux d’entreprise, joliment emballés. Son coffre est plein à craquer.

On s’arrête quelques minutes pour prendre une bouchée et parler du métier.

« J’ai déjà eu un client qui me demandait tous les vendredis de commander, pour sa blonde et lui, son sushi, raconte-t-elle en riant. Jusqu’au jour où mon chum a lancé : non, mais, écris-lui donc sa commande! »

13 h Repérage

De retour sur la route, pour du « repérage » de Saint-Valentin. L’après-midi y sera consacré. Elle entre dans une boutique et, en 30 secondes, elle a fait le tour. « Tiens, une assiette en cœur, ça pourra servir, si jamais quelqu’un a une invitation à mettre dessus… »

Une autre boutique plus loin, elle fait le tour en quelques minutes et ressort bredouille. « Moi, je cherche vraiment l’effet wow. »

15 h Paperasse

Retour au bureau, le vrai, cette fois. Isabelle de Palma répond à ses messages, courriels et autres urgences. Une dame a appelé pour organiser un party de Noël (!) avec un magicien, comme en décembre dernier.

« Je ne sais pas trop où on s’en va avec tout ça. Quelque part, c’est un non-sens. Les gens ont des agendas très chargés. Ils délèguent de plus en plus. Mais en même temps, ils veulent que tout soit très personnalisé… »

16 h Fausse fin de journée

Retour à la maison, pour un temps sacré en famille.

18 h à?

Retour sur la route, pour aller à tous les rendez-vous qu’elle ne peut pas gérer de jour.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.