Vie privée sur le web

Internet et médias sociaux 
sur les bancs d’école

Une bonne partie de la vie sociale des jeunes se déroule sur la Toile. Mais ils manquent cruellement de balises pour évoluer dans cet univers. 

« Il faudrait de toute urgence un cours de l’internet 101 au secondaire », lance Vincent Gautrais, professeur à l’Université de Montréal et spécialiste du droit électronique, qui a lui-même des enfants au primaire. « Il faut accompagner les jeunes sur le web, surtout pour les éduquer aux usages sociaux. »

En ce moment, quand on parle du web aux enfants, c’est seulement pour les mettre en garde face à l’intimidation en ligne ou à la cyberpédophilie, déplore le professeur. « C’est la police qui leur en parle plutôt que les éducateurs. Oui, il y a des saloperies sur le web, mais il ne faut pas uniquement démoniser cet outil. Il faut plutôt leur apprendre à bien s’en servir. »

S’il croit que c’est le rôle de l’école de s’occuper d’éducation numérique, M. Gautrais souligne aussi que les parents doivent s’y intéresser. Interdire Facebook n’est pas la solution, selon lui. « Une mère que je connais a dit à son fils de 10 ans : "Tu peux ouvrir un compte Facebook, mais tu m’acceptes comme amie." Ça lui permet de voir comment l’enfant se comporte dans cet univers. »

L’Association sur l’accès et la protection de l’information (AAPI) offre aux écoles et aux parents un guide gratuit pour aider les jeunes de 11 à 14 ans à comprendre les codes du web. Il a été distribué à 64 écoles jusqu’à maintenant. « Il ne faut pas restreindre l’accès des jeunes à cet outil, mais les sensibiliser aux comportements à risque, au savoir-vivre et à l’éthique », explique la directrice de l’association, Linda Girard.

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