mort d’un coureur au marathon international de Montréal

Les organisateurs se défendent

Au lendemain de la mort d’un jeune coureur au marathon de Montréal, les organisateurs de l’événement ont assuré, hier, que toutes les mesures de sécurité et ressources médicales nécessaires étaient en place lors de cette course d’envergure.

« Le recrutement de personnel, la planification et la préparation liées au soutien médical pour l’événement sont en cours depuis près d’un an, et toutes les ressources étaient en place de manière appropriée le jour de la course, dont plus de 50 défibrillateurs et plus de 80 professionnels de la santé sur le parcours, ainsi que 8 ambulances dédiées à l’événement », ont écrit les organisateurs dans un communiqué publié hier après-midi.

Hier matin, La Presse a présenté le témoignage de deux personnes qui disaient avoir tenté de sauver Patrick Neely, 24 ans, qui s’est écroulé à environ 2 kilomètres de l’arrivée de la course de 21,1 km. Le jeune homme est mort hier matin au CHUM, a confirmé le Bureau du coroner, qui a ouvert une enquête.

Longs délais

Dans leurs témoignages, Andrée-Anne Gagné, médecin résidente en psychiatrie, et Cécile Lagoutte rapportaient que les secours avaient mis « une éternité » à arriver. « On a eu le temps d’effectuer plusieurs cycles [de RCR] », a répété hier Mme Lagoutte, qui a une formation en secourisme.

Nancy Pelletier était elle aussi présente au bord du parcours lorsque le jeune homme s’est effondré. Accompagnée de ses fils, elle venait encourager sa belle-sœur qui courait le demi-marathon. « J’ai vu le lapin de 1 h 50 passer. Puis j’ai vu un coureur tituber. Il est tombé par terre », dit-elle.

Au moins deux personnes se sont portées au secours du coureur, de même qu’au moins un policier. Mme Pelletier transportait une gourde et dit avoir offert de l’eau, qu’on a versée sur la tête du jeune homme.

Peu de temps après, un coureur dans la cinquantaine s’est aussi effondré près de Patrick Neely. « Je me suis plus occupé de lui », raconte Mme Pelletier.

Même si elle reconnaît que la perception du temps peut être trompeuse dans ces événements, elle estime qu’il s’est écoulé environ 15 minutes avant que les pompiers arrivent sur les lieux. « J’ai trouvé que ça a pris du temps », dit Mme Pelletier, elle-même coureuse. L’homme dans la cinquantaine s’en est finalement tiré avec un coup de chaleur.

Sept minutes de délai

Dans leur communiqué, les organisateurs du marathon de Montréal se sont dits « profondément attristés » par la mort du jeune coureur. Ils ont affirmé qu’un bon samaritain lui a rapidement porté secours. « Tandis que le bon samaritain fournissait la RCR, un appel a été passé aux services d’urgence 911, qui, en liaison avec le centre de commande de course de l’événement, ont alors envoyé une ambulance », est-il écrit.

Selon les estimations des organisateurs, le personnel médical serait arrivé sur les lieux dans les huit minutes suivant l’appel.

Porte-parole chez Urgences-santé, Stéphane Smith confirme que l’appel pour venir en aide au jeune Patrick Neely a été reçu à 9 h 56 et que l’ambulance est arrivée sur les lieux à 10 h 03. « Les premiers répondants, les pompiers, étaient déjà sur place », dit-il. La victime a été transportée à l’hôpital Notre-Dame, comme le stipulait l’entente de services avec le marathon de Montréal, affirme M. Smith.

En tout, les services de 8 ambulances et de 16 techniciens ambulanciers (« paramédics ») avaient été achetés par l’organisation du marathon de Montréal pour l’événement, auquel participaient 11 000 coureurs, affirme M. Smith. L’an dernier, 10 ambulances avaient ainsi été « achetées », mais on comptait alors 17 000 coureurs, ajoute le porte-parole.

Au SPVM, on n’a pas voulu commenter les événements, renvoyant les questions à Urgences-santé.

Selon les organisateurs, « tous les rapports reliant le départ différé de la course à cet incident [le décès de Patrick Neely] sont inexacts ». Rappelons que pour des raisons de manque d’effectifs, le départ du marathon a été retardé de près d’une heure, dimanche matin.

Une application pour trouver un défibrillateur

À la suite de la mort d’un coureur au marathon de Montréal dimanche, plusieurs lecteurs ont souligné à La Presse l’existence de l’application DEA-Québec, qui peut être téléchargée sur n’importe quel téléphone intelligent. « Cette application permet de voir rapidement autour de nous où on peut trouver un défibrillateur. Ça peut être dans un gym, dans un cabinet de dentiste… Des fois, on peut arriver à trouver l’appareil et à l’utiliser avant l’arrivée des premiers répondants », explique Jean-Philippe Larose, porte-parole de la Fondation Jacques-de Champlain, instigatrice du projet. « Dans ce genre d’événement, chaque minute compte », souligne M. Larose.

Procès pour meurtres d’Ugo Fredette

Preuve close pour la Couronne, au tour de la défense jeudi

Saint-Jérôme — Onze jours et vingt-quatre témoins plus tard, la Couronne a terminé la présentation de sa preuve, hier, au procès d’Ugo Fredette pour les meurtres au premier degré de sa conjointe Véronique Barbe et d’Yvon Lacasse. Le deuxième acte du procès s’amorce dès jeudi avec la présentation de la défense de l’homme de 43 ans.

« Je vais effectivement présenter une défense », a lâché au jury Me Louis-Alexandre Martin. Le criminaliste n’a toutefois donné aucun détail sur la nature de la défense ou sur les témoins qui seront entendus. On ignore ainsi si Ugo Fredette, studieux et attentif depuis le début du procès, s’amènera à la barre des témoins pour raconter sa version des faits aux 12 jurés.

Dernier témoin du ministère public, la biologiste judiciaire Maria Fiorillo a apporté hier un nouvel éclairage sur les circonstances de la mort d’Yvon Lacasse. Selon l’experte, l’homme de 71 ans a été battu à l’extérieur de son véhicule Honda CR-V, puis a saigné abondamment à l’intérieur, entre le siège du conducteur et celui du passager.

« Yvon Lacasse a reçu au moins un impact alors qu’il saigne et qu’il est près du sol à côté du véhicule, non loin de la portière passager arrière », a conclu l’experte en projection de sang en observant des gouttelettes de sang à l’extérieur du véhicule. « Au moment où il se fait frapper au sol, M. Lacasse saigne déjà », a-t-elle précisé au jury.

La biologiste judiciaire relève aussi la présence d’une « mare de sang » entre les deux sièges avant. Cette accumulation de sang suggère qu’« Yvon Lacasse a séjourné dans le véhicule à l’avant côté passager, en position basse, alors qu’il saigne », conclut Maria Fiorillo dans son rapport.

L’experte n’a trouvé aucune preuve qu’Yvon Lacasse a été frappé à l’intérieur du véhicule. Autre élément notable, une personne « tachée de sang » a touché aux poignées des quatre portes du véhicule, selon Mme Fiorillo.

Théories de la poursuite

Selon la théorie de la poursuite, Ugo Fredette a tué Yvon Lacasse à la halte routière de Lachute pour lui voler son véhicule, une heure après avoir poignardé à mort sa conjointe Véronique Barbe, le 14 septembre 2017. L’accusé a ensuite utilisé le Honda CR-V d’Yvon Lacasse pendant sa cavale d’une journée avec un enfant jusqu’en Ontario. Le corps du septuagénaire a été retrouvé quelques jours plus tard dans un bois des Laurentides.

Yvon Lacasse est mort des suites d’un « traumatisme facial contondant sévère », a conclu le pathologiste judiciaire André Bourgault. Selon une hypothèse de l’expert, Yvon Lacasse a pu se faire « écraser le visage contre le sol ».

Le pathologiste a aussi relevé plusieurs fractures à la tête et au dos sur le corps, suggérant ainsi que le coup serait venu « à l’arrière » de la victime. Une blessure à une main suggère également une « plaie de défense », alors qu’Yvon Lacasse tentait « de se protéger ».

Véronique Barbe a été poignardée à 17 reprises dans la résidence du couple à Saint-Eustache, le 14 septembre 2017. Son sang a été retrouvé sur le balcon arrière, dans plusieurs pièces de la maison et sur deux couteaux de cuisine retrouvés sur les lieux. Ugo Fredette n’acceptait pas sa séparation d’avec sa conjointe, selon la théorie de la poursuite.

Étude

L’efficacité des vaccins peut varier selon l’heure

Les vaccins n’ont pas la même efficacité selon le moment de la journée où ils sont administrés, selon une nouvelle étude montréalaise. Cela pourrait aider à mettre au point des vaccins pour des maladies comme le sida ou la malaria, et améliorer la protection contre la grippe des personnes âgées.

Rythme circadien

Chez la souris, un vaccin est de deux à quatre fois plus efficace selon qu’il est administré le jour ou la nuit, d’après l’étude publiée le lundi 16 septembre dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS). « Le vaccin est un antigène utilisé en recherche qui active une classe de cellules du système immunitaire, des lymphocytes T CD8 », explique l’auteur principal de l’étude, Nicolas Cermakian, du centre de recherche Douglas de l’Université McGill. « Une semaine plus tard, on vérifie s’il y a des lymphocytes T pour cet antigène-là. » La notion voulant que le rythme circadien, la variation du métabolisme entre la nuit et le jour, ait une influence sur le système immunitaire est récente, datant d’au plus 10 à 15 ans, selon M. Cermakian, qui dirige le laboratoire de chronobiologie moléculaire au Douglas.

14 ans de recherches

Le biologiste du Douglas a commencé à collaborer sur la question avec Nathalie Labrecque, une microbiologiste du centre de recherche de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, en 2005. « Nous avons été les premiers au monde à montrer, en 2017, que les infections parasitaires avaient lieu à des moments précis de la journée », soutient M. Cermakian.

Le travail sur les vaccins a commencé en 2013. La prochaine étape est de comprendre les mécanismes en jeu et d’étudier d’autres soldats du système immunitaire, les macrophages. « Les souris ont une activité nocturne et le vaccin est plus actif le jour. Quand on fait une analyse poussée de ces cellules T, tout semble être mis en œuvre le jour pour qu’elles soient prêtes à répondre de manière efficace, alors que la nuit il y a un frein à la réponse immunitaire. » Comme la souris est nocturne, le vaccin semble plus efficace quand elle dort. Est-il possible que cela vise à éviter une réponse immunitaire à un antigène bénin rencontré lors de l’activité nocturne ? « C’est peut-être une manière d’éviter des problèmes d’auto-immunité ou d’allergie, oui », répond M. Cermakian. Est-ce qu’il serait plus efficace de vacciner les humains la nuit ? Non, l’important est de savoir qu’il y a des différences importantes selon le rythme circadien, répond M. Cermakian.

VIH et personnes âgées

L’avancée pourrait-elle améliorer la vaccination contre la grippe ? « Pas nécessairement, parce que dans ce cas, il faut prévoir les souches de grippe à l’avance », assure M. Cermakian. Si ce ne sont pas les bonnes souches, on ne peut pas améliorer l’efficacité du vaccin. «  Mme Labrecque me dit que pour plusieurs maladies infectieuses [par exemple le VIH, la malaria, la tuberculose], il n’y a pas de vaccin qui fonctionne. De plus, les vaccins fonctionnent généralement moins bien chez les personnes âgées, ce qui est problématique en particulier pour la grippe et lors de l’émergence de nouveaux pathogènes », a-t-il précisé après avoir consulté sa collègue.

Cancer

L’influence du rythme circadien est davantage étudiée en oncologie. « Les médicaments anti-cancer, particulièrement l’immunothérapie, ont des effets secondaires négatifs plus ou moins forts selon le moment de la journée », explique M. Cernakian. On appelle cela la chronothérapie du cancer. »

Hydro et la Régie de l’énergie

Pas d’amendements pour le projet de loi 54

Le gouvernement Legault n’a pas l’intention d’amender son projet de loi 54 qui fera en sorte que les demandes tarifaires d’Hydro-Québec seront examinées tous les cinq ans plutôt qu’annuellement par la Régie de l’énergie. Québec a fait savoir qu’après une année de gel, il appliquerait l’inflation pour tenir compte des coûts absorbés par la société d’État. Un regard sur ce qui est survenu depuis 20 ans, avec la surveillance de la Régie, montre que la moyenne des augmentations a suivi de près l’inflation. Des sources proches du dossier expliquent que la décision de procéder aux audiences tous les cinq ans plutôt qu’annuellement a un impact financier important pour la douzaine d’associations qui interviennent chaque année. Les frais associés à leurs interventions – recherche et frais juridiques essentiellement – représentaient en 2018 une facture de 3 millions. Comme la Régie demandait systématiquement à Hydro d’assumer la note de ces intervenants, ces groupes perdront une source de revenus avec un rendez-vous tous les cinq ans seulement. En outre, Hydro doit dépenser chaque année entre 15 et 20 millions pour préparer les réponses aux questions des groupes – ils en posent chaque année entre 1000 et 1500.

— Denis Lessard, La Presse

Aides aux Commerces du Plateau-Mont-Royal

Les candidats à la mairie proposent leurs solutions

Les trois candidats à la mairie du Plateau-Mont-Royal ont débattu de leurs plans pour venir en aide aux commerces de l’arrondissement, à l’heure du midi. La question du taux d’inoccupation élevé (12,13 %) n’a pas tardé à émerger. Luc Rabouin, de Projet Montréal, a notamment promis de « s’attaquer » aux spéculateurs financiers. M. Rabouin propose de créer un programme d’accès à la propriété pour les commerces indépendants, pour leur permettre d’éviter de faire affaire avec des propriétaires prédateurs. Dans la même veine, il a suggéré que les sociétés de développement pourraient se doter d’un bras immobilier, mais n’en a pas dit plus. Tous se sont entendus pour dire que la charge fiscale des commerces était trop élevée. Jean-Pierre Szaraz, candidat d’Ensemble Montréal, baisserait les taxes. Il a aussi proposé la modulation des tarifs de parcomètres pour favoriser la venue de la clientèle se déplaçant en voiture. Sinon, il a défendu la création d’un registre de locaux vacants. Ces locaux seraient taxés de manière progressive, dès le deuxième mois d’inoccupation. De la même façon, Marc-Antoine Desjardins de Vrai changement pour Montréal a proposé une baisse des taxes pour les commerçants, tout en plaidant pour une augmentation chez les propriétaires qui laissent leurs locaux vacants. Il a aussi proposé un changement de réglementation qui faciliterait l’établissement de projets artistiques et sociaux temporaires dans les locaux inutilisés.

— Raphaël Pirro, La Presse

allégations de mauvaises conditions de séjour

Une action collective autorisée contre les CHSLD

Une vaste action collective vient d’être autorisée contre des centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) du Québec pour les allégations de mauvaises conditions de séjour de leurs résidants, qui ne recevraient pas les soins et les services auxquels ils ont droit. Le juge Donald Bisson, de la Cour supérieure, a donné le feu vert à cette action par un jugement rendu hier. Les allégations de la poursuite devront toutefois être prouvées devant un juge au cours d’un procès. Le montant de l’indemnisation pourrait atteindre quelques centaines de millions, calcule le Conseil pour la protection des malades, qui avait déposé cette demande d’action collective en 2018. Il y réclamait des dommages compensatoires et des dommages punitifs pour tous les résidants de ces CHSLD, depuis le 9 juillet 2015, ainsi que le remboursement des sommes payées pour obtenir certains services. L’action collective vise le gouvernement du Québec et 22 CISSS et CIUSSS qui exploitent des CHSLD un peu partout au Québec. — La Presse canadienne

San Francisco

Air Canada aurait forcé une ado à retirer son hijab

Des employés d’Air Canada auraient forcé une jeune fille de 12 ans à retirer son hijab à l’aéroport de San Francisco le mois dernier, selon un groupe de défense des droits des musulmans. Fatima Abdelrahman, qui joue pour l’équipe nationale junior de squash des États-Unis, attendait son vol à destination de Toronto, le 1er août, lorsqu’un agent d’Air Canada s’est approché et lui a demandé de retirer son foulard, rapporte le Conseil des relations américano-islamiques. La jeune musulmane a expliqué au personnel d’Air Canada son choix de se couvrir la tête pour des motifs religieux. Elle a demandé une zone de contrôle privée avec « la présence exclusive d’employées féminines d’Air Canada » – ce qu’on lui a refusé, l’escortant plutôt dans un tunnel à proximité où elle a dû retirer son hijab publiquement, selon la plainte déposée vendredi par l’organisme. Après l’incident, Air Canada a mis à jour ses procédures d’embarquement pour établir que les contrôles de sûreté n’exigent pas le retrait des couvre-chefs et que la vérification de l’identité doit être effectuée dans un espace privé, a reconnu le conseil dans sa lettre.

— La Presse canadienne

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.