À BIEN Y PENSER

Bon voyage !

Guy Laliberté s’est payé un « trip » dans l’espace. Pour PKP, c’est probablement aussi un « trip », mais « organisé ». Qui embarquera ?

— Mathieu Lavallée

OPINION

Revoir le congé parental

Le désir du gouvernement actuel d’équilibrer notre budget amène plusieurs changements dans nos programmes sociaux. À cet effet, il serait pertinent de revoir le fonctionnement du congé parental.

Comme société, nous avons choisi de permettre aux enfants de vivre leurs premiers mois à la maison avec maman ou papa, en accordant un revenu aux nouveaux parents pendant une période donnée. Considérant que l’établissement d’un lien d’attachement sécurisant entre un enfant et ses parents est un facteur important pour un meilleur développement, ce choix est tout à fait justifié.

Par contre, le fonctionnement actuel des services de garde empêche plusieurs familles de profiter pleinement des avantages familiaux de ce congé.

Les parents qui ont un deuxième ou un troisième enfant demeurent à la maison avec le nouveau bébé, mais doivent aller porter les enfants plus vieux à la garderie afin de conserver leur place, alors que ces enfants bénéficieraient également d’une présence plus longue à la maison avec leur famille.

D’un point de vue budgétaire, le coût de ces familles qui bénéficient à la fois d’un congé parental et de subventions de frais de garde pour leurs enfants plus vieux est très important. Un enfant qui est en garderie bénéficie d’un montant de 50 $ par jour environ. Une famille qui a deux enfants à la garderie coûte 500 $ hebdomadairement, et ce, sans compter le coût du congé parental.

CONGÉ PARENTAL… SANS ENFANT

De plus, lorsqu’une place se libère pour le nouveau bébé au cours du congé parental, certains parents, afin de ne pas perdre cette place, se voient contraints d’aller porter leur bébé à la garderie et se retrouvent en congé parental, sans enfant à la maison… situation totalement absurde.

Nous pourrions établir que lorsqu’un parent est en congé parental, la subvention pour les enfants en milieu de garde est arrêtée pendant cette période afin de permettre à ces parents de garder leurs enfants à la maison. Par contre, leur place en milieu de garde au retour au travail serait conservée. Le roulement entre les enfants qui quittent la garderie pour la durée du congé parental et ceux qui reviennent permettrait de libérer des places de façon régulière.

Cette gestion serait certainement plus complexe, mais certaines mesures pourraient en faciliter l’application. La suggestion des milieux de garde d’accueillir trois ou quatre enfants de plus de façon systématique sans subvention du gouvernement afin de combler les absences va dans ce sens. Il serait aussi possible qu’il y ait des éducatrices occasionnelles en cas de dépassement du ratio pour une courte période, en attendant les prochains départs.

Bref, nous pouvons faire des ajustements qui permettraient d’économiser plusieurs millions de dollars tout en favorisant les familles, ce que peu des mesures présentées actuellement peuvent se targuer de faire.

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