Ils seront environ 45 à s’envoler pour Paris. Ils visiteront la cathédrale Notre-Dame, les jardins du Luxembourg et l’église de La Madeleine, puis mettront le cap sur l’Allemagne, où ils découvriront trois lieux saints d’Hambourg.

La visite de ces endroits célèbres peut paraître normale, voire banale, pour quiconque fait un voyage en Europe. Pourtant, il ne s’agit pas ici d’un circuit organisé pour des gens qui se promènent dans un autocar climatisé. Le séjour de ce groupe de voyageurs qui se connaissent et se côtoient sort de l’ordinaire. Dans ces endroits, ils ne se contenteront pas de déambuler, guide touristique à la main. 

Ils iront chanter.

Ainsi, ils découvriront une partie de la France et de l’Allemagne à travers les églises et le chant choral. « Ils », ce sont les chanteurs du Chœur de l’Outaouais. Ce voyage, prévu en mai dans le cadre du 30e anniversaire de l’ensemble, est un projet qui mûrit depuis plusieurs années. Là-bas, les membres du Chœur – formé de gens pour qui le chant est beaucoup plus qu’un passe-temps – feront la connaissance d’une chorale allemande avec qui ils se produiront. 

« Ce qu’on leur propose, c’est un voyage de découverte basé sur leur passion, explique la directrice artistique du Chœur de l’Outaouais, Tiphaine Legrand. Ils vont visiter l’acoustique. »

« Ce qui motive le voyage, c’est d’aller chanter dans d’autres lieux. La musique est vraiment à la base de tout ça. »

— Tiphaine Legrand, directrice artistique, Chœur de l’Outaouais

La grande majorité des membres de la chorale a déjà voyagé. Mais pour la plupart, ce type de séjour, d’une durée de 12 jours, est une première. En plus de découvrir les hauts lieux du chant, ils en apprendront davantage sur certains compositeurs tels que Camille Saint-Saëns, qui a notamment été organiste à l’église de La Madeleine entre 1857 et 1877. Entre les répétitions et les concerts, il restera peu de temps pour la tour Eiffel et les Champs-Élysées; c’est plutôt au sein des églises qu’ils découvriront la France et l’Allemagne.  

DU VÉLO À L’AIDE HUMANITAIRE

À l’instar du Chœur de l’Outaouais, Daniel Périgny, ancien champion cycliste, organise lui aussi ses voyages en fonction de ses passions. Un peu comme si chaque séjour représentait le périple d’une vie… jusqu’au moment où il boucle ses valises de nouveau.

Le vélo, le kitesurf, le yoga et bientôt l’aide humanitaire sont autant d’éléments qui se sont retrouvés au centre de ses projets de voyage uniques. Lorsqu’il faisait du cyclisme de compétition, le sportif, aujourd’hui âgé de 59 ans, a été à maintes reprises en Europe pour préparer sa saison. Puis, il a découvert le kitesurf. Il a donc abondamment fréquenté les plages pour s’adonner à ce sport. Il s’est d’ailleurs récemment rendu au Brésil.

Mais voilà que le yoga fait aussi partie de sa vie. Et c’est pourquoi l’homme débarque tout juste de l’Inde, où il a passé un mois avec un yogi.

« Le voyage, c’est comme une évolution », affirme-t-il pour expliquer le choix de ses destinations. S’il n’aime pas faire beaucoup de planification, Daniel Périgny a déjà une idée de ce qu’il fera la prochaine fois. « Je suis allé en Afrique, en Inde et je m’aperçois qu’il y a beaucoup de pauvreté. » Le voyageur va donc arrêter son choix sur une destination où il pourra faire de l’aide humanitaire… et un peu de yoga.

DÉCOUVRIR L’ORIENT... À 87 ANS

Le voyage d’une vie peut aussi être celui que l’on considère comme étant le dernier. C’est le cas d’un client de Robert Bérubé, propriétaire de l’agence Les Routes du monde. L’homme à qui il fait référence est âgé de 87 ans. Il prépare actuellement une croisière de trois mois en Asie. « C’est une façon pour lui de voir l’Orient comme s’il était dans un condo », raconte M. Bérubé. Une dernière occasion de découvrir le monde.

« Avant, les gens voulaient faire le même voyage que leur beau-frère ou leur voisin. Maintenant, ils veulent faire un voyage différent de ce que les autres ont fait », affirme Germain Bélanger, conseiller en voyage pour l’agence Esprit d’aventure. 

Beaucoup de ses clients le consultent pour qu’il les aide à organiser ce que l’on peut appeler « le voyage d’une vie » : des anniversaires, le dernier périple avec les enfants qui ne voudront bientôt plus suivre… ou encore pour prendre du recul après une séparation, un deuil.

« Nous, on ne travaille pas avec des brochures, mais avec des cartes géographiques, illustre M. Bélanger. La plupart des gens qui viennent nous voir n’ont pas trouvé ce qu’ils cherchent dans les dépliants. »

L’entreprise pour laquelle il travaille  – fondée il y a trois ans par Ariane Arpin-Delorme – se spécialise en effet dans le voyage « sur mesure ».

« Les gens ont envie de sentir qu’ils font un voyage personnalisé, explique Mme Arpin-Delorme. Par exemple, certains partent en Inde avec beaucoup de questions et espèrent revenir avec des réponses. Les voyageurs souhaitent vivre une expérience qui leur ressemble, selon leur état d’esprit. » 

« On essaie de sortir du voyage traditionnel, comme le 15 jours au Viêtnam, par exemple, ajoute pour sa part Isabelle Éon, vice-présidente de Dessine-moi un voyage,  agence qui élabore également des plans de séjour selon les intérêts de ses clients. Ce sont souvent des gens qui veulent connaître le pays autrement que par les monuments. »