La docteure répond

Herbe à puce : comment traiter les démangeaisons ?

Ma première hypothèse est que vous avez côtoyé de l’herbe à puce, cette plante que nous craignons tous ! 

Il est certainement plus facile d’éviter tout contact avec l’herbe à puce plutôt que de traiter la dermatite, une inflammation importante de la peau causant de la démangeaison et de la rougeur. Certains sentiers sont balisés et vous informent de la présence d’herbe à puce. Cherchez à reconnaître la plante à trois feuilles et, dans le doute, tenez-vous loin. Portez des vêtements longs si vous circulez dans des endroits que vous jugez risqués.

Si, par malheur, vous pensez avoir été en contact avec l’herbe à puce, lavez-vous le plus rapidement possible. Un petit ruisseau peut s’avérer suffisant avant de trouver mieux. Utilisez de l’eau froide, ce qui diluera la sève, fermera les pores de la peau et évitera ainsi une trop grande absorption du produit. Rapidement, lavez à plusieurs reprises les vêtements à l’eau chaude en les manipulant soigneusement avec des gants de caoutchouc.

Traiter l’inflammation

La dermatite commence en général de 24 à 48 heures après l’exposition et dure de quelques jours à quelques semaines… Aucun traitement n’existe pour guérir l’inflammation. Par contre, certains trucs simples vous aideront en attendant que le temps fasse son œuvre.  

• Des compresses froides appliquées régulièrement diminueront l’inconfort. 

• Des produits astringents, tels le bicarbonate de soude, l’oxyde de zinc ou les préparations à base d’avoine, appliqués sur les rougeurs, aideront à diminuer la démangeaison. Ils diminuent les sécrétions de la peau. Certains de ces produits sont offerts en vente libre (Calamine, Aveeno). 

• Un anti-inflammatoire, tel l’ibuprofène, et un antihistaminique complètent le traitement.  Si, malgré cette recette, les inconforts sont intolérables, consultez votre médecin de famille.

•  Il faut éviter de gratter la peau de façon excessive. Cela pourrait occasionner des infections. Le cas échéant, rendez-vous aux urgences.

Ne vous inquiétez pas, les lésions partiront sans séquelles. Et surtout, vous n’aurez d’autres épisodes que si vous êtes de nouveau en contact avec la plante. La dermatite ne se réactive pas d’année en année contrairement à la légende populaire.

Comment reconnaître l’herbe à puce ?

La plante pousse dans toutes les provinces canadiennes, sauf à Terre-Neuve, ainsi que dans presque toutes les régions du Québec. Les feuilles pointues, en grappe de trois, sont rougeâtres au printemps puis tournent au vert foncé en été. L’automne venu, elles se colorent de jaune, de rouge ou d’orangé. 

Pourquoi est-elle irritante ?

Cette plante produit de l’urushiol, une sève huileuse, toxique, très irritante pour la peau et les muqueuses (intérieur de la bouche, des yeux, de la région génitale).

En contact avec la peau, l’urushiol peut provoquer une dermatite. La caractéristique principale de cette dermatite, outre la grande démangeaison, est qu’elle s’accompagne de vésicules, des petites bulles de liquide clair. Le contenu des vésicules n’est pas contagieux. Il n’y a souvent pas de réaction à la suite d’une première exposition à cette plante, mais 85 % des gens auront une réaction de la peau lors d’un deuxième contact, même des années plus tard. Un petit groupe de chanceux ne réagiront jamais lorsqu’exposés.

L’urushiol se retrouve dans toutes les parties de la plante, de la racine jusqu’aux feuilles. Il suffit d’être en contact avec l’herbe à puce pour déclencher une réaction. Un contact indirect, par l'entremise de votre animal domestique ou de vêtements souillés par la sève, peut également provoquer une réaction. Seul le pollen de la plante n’est pas toxique. La dermatite ne s’attrape donc pas si on le respire. La plante est nocive toute l’année. 

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