Élections municipales

Tour d’horizon des nouvelles liées aux élections municipales qui auront lieu partout au Québec le 5 novembre

projet immobilier à Pierrefonds-Ouest

« Un problème majeur d’acceptabilité sociale »

Un projet de la métropole prévoyant un important développement immobilier à Pierrefonds-Ouest se heurte à « un problème majeur d’acceptabilité sociale », conclut l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) dans un rapport qui risque d’alimenter la campagne électorale.

La Ville de Montréal avait confié en décembre un mandat à l’OCPM afin de tâter le pouls de la population sur l’avenir du plus vaste espace vert encore disponible dans l’île. La métropole propose de protéger la moitié de ces 455 hectares, soit 12 fois la superficie du parc La Fontaine, tandis que le reste accueillerait un ensemble résidentiel de 5500 logements.

Or, l’OCPM constate que la consultation s’est déroulée dans des « conditions difficiles ». Signe des tensions provoquées par le projet, l’OCPM note que la consultation a suscité un engouement inhabituel. Plus de 400 personnes ont pris part aux rencontres publiques et pas moins de 272 mémoires ont été reçus. Au terme de l’exercice, l’Office note que 87 % des participants se sont prononcés contre la vision de la Ville pour le développement du secteur, ceux-ci réclamant sa préservation intégrale.

Fait particulier, tant les promoteurs immobiliers et les propriétaires de terrains que les citoyens se sont dits insatisfaits de l’exercice lancé par la Ville. De leur côté, propriétaires et promoteurs ont été déçus que les plans sur lesquels ils travaillaient depuis 2005 – et dont 22 versions différentes ont été produites – n’aient pas même été soumis en consultation publique. De l’autre, les citoyens se sont montrés méfiants devant cette absence, craignant que les dés ne soient pipés. 

« La Commission questionne le manque de transparence apparent du processus de planification mené dans la dernière décennie. »

— Extrait du rapport de l’OCPM

L’OCPM estime que présenter ces plans devant façonner l’avenir du site « aurait calmé les suspicions et permis à certains citoyens de contribuer au débat et à la recherche de solutions plutôt que de se camper sur des positions de principes ».

De « nombreuses inconnues »

Parmi les écueils rencontrés, l’OCPM note que de « nombreuses inconnues » demeurent à ce jour et rendent l’exercice de consultation incomplet. L’Office note que la Ville n’a pas encore évalué l’impact qu’aurait sur les transports l’ajout de 5500 logements. Le réseau routier étant lourdement congestionné, les commissaires doutent que la seule arrivée du Réseau électrique métropolitain soulagera le secteur.

Autre inconnue, l’OCPM note que Montréal n’a toujours pas évalué le risque d’inondation dans ce secteur durement touché par la crue survenue le printemps dernier, événement qui a d’ailleurs perturbé le calendrier de la consultation publique.

Le rapport invite la Ville de Montréal à poursuivre ses efforts auprès des citoyens afin de les impliquer dans l’avenir de ce projet. Sa publication en pleine campagne électorale promet de faire des vagues, le sujet du développement de Pierrefonds-Ouest étant un enjeu chaud dans cette partie de l’île.

Élections municipales 2017

Les cyclistes s’invitent dans la campagne

Le « vote à deux roues » s’organise en vue du 5 novembre. Un peu partout au Québec, des cyclistes s’invitent dans les élections municipales pour réclamer une meilleure place pour le vélo dans l’ensemble des villes de la province. La Presse s’est entretenue avec des cyclistes de plusieurs municipalités pour comprendre pourquoi ils tenaient à se faire entendre.

Campagne provinciale de Vélo Québec

Au début de septembre, l’organisme Vélo Québec a mis en ligne le site JeVoteVélo.com pour permettre aux cyclistes de se faire entendre pendant la campagne électorale. Une piste cyclable ici. Davantage d’espace pour garer son vélo là. Plus de 300 propositions ont été faites depuis le lancement de la plateforme. « À chaque élection, on fait une opération pour sensibiliser les élus à la place du vélo, mais on s’est dit que ce serait intéressant d’avoir une plateforme pour permettre aux citoyens d’exprimer leurs idées », explique Jean-François Pronovost, vice-président de Vélo Québec. Alors que de nombreux sujets seront soulevés en campagne, l’organisme voulait ainsi s’assurer que le développement du réseau cyclable soit au menu à travers la province. Et ainsi pousser les candidats à s’engager. « C’est rare, les gens qui se disent contre le vélo, mais il y a des endroits où ça ne bouge pas très vite », constate M. Pronovost.

« Vote à prendre »

En soumettant des idées pour améliorer le réseau de Sherbrooke, Jupiter Nakhla veut envoyer un message aux candidats à l’élection du 5 novembre : « Mon vote est à prendre et je vais regarder les propositions pour le vélo », résume-t-il. Le Sherbrookois juge insuffisants les efforts déployés par sa ville pour faciliter la vie aux cyclistes. « Je trouve qu’actuellement, on n’investit pas assez dans les réseaux cyclables. À Sherbrooke, on développe beaucoup de voies routières et on oublie de faire des voies cyclables. C’est surprenant en 2017 », se désole M. Nakhla.

Masse critique

Le Montréalais Ronald Houde, qui habite l’arrondissement de Saint-Laurent, espère que les cyclistes seront nombreux à se faire entendre pour lancer un message aux élus. « Pour que les promesses se convertissent en action, il faut une masse critique. Il faut que les gens portés au pouvoir sachent que l’électorat les regarde et ils doivent passer à l’action. Mais présentement, cette masse critique est vouée à l’automobile. » Ronald Houde, qui s’est défait de sa voiture il y a 10 ans, aimerait que le Québec s’inspire davantage de l’Europe. « Les Hollandais ne se perçoivent pas comme des cyclistes : ils se voient comme des gens qui ont besoin de se déplacer et le vélo est le mode de transport le plus commode », résume-t-il. Pour assurer la cohabitation sur les routes, le cycliste aimerait que le Québec mette sur pied des cours aux jeunes, comme cela se fait dans certaines villes européennes, dont Lyon, en France.

« Pas juste de la peinture »

Claire Desforges, de Saint-Lambert, trouve aussi que la question du vélo n’est pas assez débattue en campagne. « Une tranche de la population en parle, mais il n’y a pas de grand débat. Ce n’est pas un sujet très haut dans les priorités », déplore la citoyenne, qui a fondé un groupe citoyen, Réseau écocitoyen de Saint-Lambert. Elle espère que cette campagne poussera sa ville à en faire plus. « Souvent, on se contente juste d’un coup de peinture sur la chaussée. Mais si on veut vraiment faire une meilleure place au vélo, il faut que le financement suive », dit Claire Desforges. La Lambertoise aimerait notamment qu’une piste cyclable soit aménagée sur le pont Victoria pour faciliter les déplacements vers Montréal. « En ce moment, quand un bateau passe aux écluses, on est obligés d’attendre de 30 à 45 minutes », dénonce-t-elle.

Asphalter les voies d’accotement

Jean-Denis Boillat, de Québec, aimerait que les besoins des cyclistes soient pris en compte lorsque des routes sont refaites. « En Europe, le vélo est un critère dans la conception des routes au même titre que les trottoirs ou les voies pour les automobilistes. Je pense qu’on est rendus là, vu le nombre croissant d’usagers », dit le cycliste. Ne se considérant pas comme quelqu’un de « radical », il assure qu’il ne veut pas enlever de l’espace aux voitures, mais simplement en donner au vélo. Jean-Denis Boillat aimerait que les voies d’accotement soient asphaltées pour permettre aux cyclistes d’y rouler en sécurité. « Pourquoi on ne prévoit pas un accotement ? Du moment que la place est là, pourquoi ne pas mettre trois ou quatre pouces d’asphalte pour acheter la paix entre cyclistes et automobilistes ? »

Finis les réseaux en gruyère

Jacinthe Caron, de Sherbrooke, en a assez des réseaux cyclables qui ressemblent par endroits à du fromage gruyère. « On se retrouve des fois avec des voies cyclables non continues. Pour des gens qui ne sont pas à l’aise, avoir juste un petit tronçon qui ne mène nulle part, c’est équivalent à ne pas en avoir », dit-elle. La cycliste dit souhaiter plusieurs améliorations à Sherbrooke. Elle veut plus de marquage au sol pour bien délimiter où les vélos peuvent circuler. « Oui, ça s’efface et c’est toujours à refaire, mais ça ne coûte pas très cher annuellement », évalue-t-elle. Surtout, Jacinthe Caron estime que la campagne électorale municipale est le moment tout indiqué pour que les cyclistes se fassent entendre. « Si on veut que nos infrastructures soient améliorées, il faut que ce soit une priorité pour nos élus. C’est un enjeu municipal important. »

Élections municipales

Un seul débat des candidats à la mairie de Montréal

Denis Coderre et Valérie Plante croiseront le fer le 19 octobre prochain dans ce qui s’annonce comme le seul débat en français de la course à la mairie de Montréal. Le débat, organisé par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, sera animé par François Cardinal, éditorialiste en chef et directeur de la section Débats de La Presse. Seuls les deux principaux candidats à la mairie, Denis Coderre et Valérie Plante, respectivement candidats d’Équipe Coderre et de Projet Montréal, ont été invités.

— Pierre-André Normandin, La Presse

montréal

Valérie Plante veut accélérer le virage numérique

Le virage numérique amorcé par la Ville de Montréal est trop lent, déplore la candidate à la mairie Valérie Plante, qui estime que les Montréalais devraient pouvoir demander des permis en ligne pour éviter des visites inutiles dans les bureaux de la métropole. Équipe Coderre a vivement réagi en disant que Projet Montréal n’avait pas de leçons à donner en matière de bureaucratie.

— Pierre-André Normandin, La Presse

coalition montréal

Luis Miranda appuie Jean Fortier

Le dernier candidat à faire son entrée dans la mairie, Jean Fortier, récolte un premier appui hors de son parti. Luis Miranda, maire d’Anjou, invite les citoyens de son arrondissement à voter pour l’ex-bras droit de Pierre Bourque, candidat à la mairie de Coalition Montréal, le 5 novembre. « Les électeurs d’Anjou [...] cherchent une solution de rechange raisonnable et pragmatique et Jean Fortier est ce choix », a indiqué M. Miranda dans un communiqué.

— Pierre-André Normandin, La Presse

Laval

Personnalité culturelle à définir, selon Action Laval

« Nous ne voulons pas jouer à la grenouille qui veut devenir plus grosse que le bœuf et nous laissons aux autres les grands projets de prestige. » C’est ainsi que Jean-Claude Gobé, candidat à la mairie sous la bannière d’Action Laval, propose de développer la personnalité culturelle de Laval. M. Gobé dit vouloir miser sur une offre culturelle de proximité plutôt que de « gaspiller des ressources » à faire concurrence à Montréal. En juin dernier, l’administration Demers a tenu un premier sommet de la culture afin d’élaborer un plan d’action, ce qu’avait décrié M. Gobé.

— Kathleen Lévesque, La Presse

Laval

Étude sur le prolongement de la ligne orange

Avec son chapeau de maire sortant de Laval, Marc Demers a annoncé hier avoir obtenu que l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) relance les études sur le prolongement de la ligne orange du métro dans l’île Jésus. Vérification faite auprès de l’ARTM, il s’agit plutôt de la volonté exprimée par le conseil d’administration dont a pris acte le nouvel organisme gouvernemental. « Ça ne se fera pas à court terme », a précisé la responsable des communications, Fanie St-Pierre.

— Kathleen Lévesque, La Presse

Brossard

Doreen Assaad veut un poste de police supplémentaire

La croissance de la population de Brossard et l’arrivée du Réseau électrique métropolitain sur le territoire nécessitent l’ajout d’un poste de police pour accroître la sécurité, estime la candidate à la mairie Doreen Assaad. La chef de Brossard Ensemble s’engage à faire les démarches nécessaires auprès de l’agglomération de Longueuil. « Les citoyens de Brossard transfèrent une grande partie de leurs taxes à l’agglomération ; il est donc normal qu’ils aient un niveau de service approprié », a-t-elle déclaré dans un communiqué.

— Kathleen Lévesque, La Presse

Longueuil

Longueuil Citoyen mise sur l’électrification des transports

Le parti Longueuil Citoyen vise la réduction de l’« empreinte carbone de 20 % d’ici 2021 » si l’équipe de Josée Latendresse est portée au pouvoir le 5 novembre prochain. Pour y parvenir, la candidate à la mairie entend miser notamment sur l’électrification des transports. Cela impliquerait la conversion électrique du parc de véhicules de la municipalité. De plus, tous les édifices municipaux seront dotés de bornes électriques d’ici quatre ans, incitant ce type d’installations dans les nouveaux projets immobiliers.

— Kathleen Lévesque, La Presse

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