Charles Dutoit et l’OSM

Les dessous de la rupture

Le 10 avril 2002. Charles Dutoit démissionne de l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM). Le départ-surprise de celui qui a hissé l’OSM parmi les grands survient deux jours après que la Guilde des musiciens du Québec eut dénoncé un climat de travail insupportable pour les musiciens. La Presse a recueilli les confidences d’une quinzaine de musiciens qui lèvent le voile sur les allégations de harcèlement psychologique et d’intimidation qui ont conduit à ce retentissant divorce.

Une enquête de Fanny Lévesque, Véronique Lauzon et Katia Gagnon

Charles Dutoit et l’OSM

Un sombre portrait

« J’étais à un téléphone de démissionner. J’écrivais ma lettre de démission. Je n’étais plus capable. J’étais brisé. » Jean Fortin joue dans les rangs convoités de l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM) depuis 1989. Il est l’un de ceux qui affirment avoir subi les foudres de Charles Dutoit pendant de trop nombreuses années. « Il essayait d’avoir ma peau. »

Le harcèlement psychologique dont le musicien dit avoir été victime a atteint son sommet en 1997. Un jour, Charles Dutoit convoque M. Fortin à sa loge. L’homme choisit de s’y rendre, mais accompagné de deux autres collègues, qui resteront près de la porte. « La conversation commence et tu ne dis pas un mot, relate-t-il. Lui, il part dans une tirade de mots, il est en train de hurler. »

« Quand le ton est devenu carrément… » M. Fortin s’arrête puis reprend. « Disons, très menaçant, que ça dépassait les bornes de loin, je lui ai dit que j’allais devoir partir parce que je ne pouvais pas accepter ça. Et là, il m’a agrippé pour m’empêcher de sortir de sa loge […]. Il m’a arraché le manteau à moitié de sur le dos », ajoute celui qui a aussi présidé le comité de négociations pour les musiciens de l’entente collective de 1998.

Quinze musiciens ont brossé à La Presse le portrait d’un chef d’orchestre intransigeant et méprisant envers certains musiciens, qu’il pouvait harceler et humilier pendant des mois, voire des années. Départ à la retraite précipité, harcèlement psychologique, climat de travail malsain ; la tension était palpable sous la direction de Charles Dutoit. Le maestro de 81 ans, avec qui huit orchestres ont rompu leurs liens depuis décembre dans la foulée d’allégations d’inconduite sexuelle, n’a pas donné suite aux courriels envoyés par La Presse.

Jean-Luc Gagnon, trompettiste à l’OSM, affirme avoir subi du harcèlement psychologique de la part de Charles Dutoit de 1990 à 2002. « Je dirais que pendant 12 ans, j’ai dû me protéger psychologiquement. C’était tellement rendu la norme de se faire harceler que je me répétais tous les jours : “Viens, mon maudit, je t’attends” », a-t-il raconté à La Presse.

« Quand ça arrivait, puisque je m’y attendais et que j’étais préparé, je me protégeais. Je m’étais formé une carapace », poursuit le musicien, qui est toujours dans les rangs de l’OSM. Il se souvient de l’entracte d’un concert en 1991 pendant laquelle M. Dutoit s’en est particulièrement pris à lui, dit-il. 

« Lorsque je suis monté sur scène, j’étais en larmes, j’étais démoli. Je n’ai pas été capable de jouer du reste de la soirée. »

— Jean-Luc Gagnon, trompettiste à l’OSM

La relation de travail entre le chef d’orchestre et lui s’envenime au point que le musicien sera suspendu sans solde pendant cinq mois, quelques semaines plus tard. C’en est trop. Jean-Luc Gagnon, appuyé par la Guilde des musiciens du Québec, intente des poursuites judiciaires en 1991 contre l’administration de l’OSM et Charles Dutoit. L’affaire sera réglée à l’amiable, affirme M. Gagnon.

Alors à l’aube de la retraite, Louis Charbonneau, lui, en a eu assez un soir de 1998. « [Dutoit] m’a personnellement injurié à l’église Notre-Dame. On faisait des répétitions devant public. Je n’ai pas répondu et je n’ai pas fait d’histoires, mais j’ai décidé que je partais, explique le timbalier. Il arrive un moment où il y a des choses que tu n’as plus envie de tolérer. »

Selon plusieurs musiciens interrogés par La Presse, Charles Dutoit pouvait cibler un musicien jusqu’à ce qu’il craque. « Mettons qu’il s’en prenait à un musicien, ça ne finissait pas. Il recommençait et recommençait. À un moment donné, le type en question n’était même plus capable de jouer. C’est grave. On n’oublie jamais ça », témoigne Jean-Louis Chatel, trompettiste à l’OSM de 1959 à 2000.

La violoniste Eva Svensson, maintenant à la retraite, se rappelle très bien un concert en tournée où elle a vu et entendu Charles Dutoit qui « criait » après une soliste à vent pendant l’entracte, dans les coulisses. 

« Il était complètement furieux. Il lui disait des choses inacceptables. Je ne me souviens pas de tous les mots, mais c’était en criant. »

— Eva Svensson, violoniste à la retraite

« Si vous saviez le courage qu’il fallait pour réussir à jouer ces pièces difficiles dans de pareilles circonstances », ajoute-t-elle. Même si elle n’a personnellement pas été la cible de M. Dutoit, Mme Svensson affirme que son comportement affectait tous les musiciens. « Tu deviens extrêmement fâché quand tu vois ce genre de choses parce qu’il pouvait faire ça souvent. »

Pétition accusatrice

C’est après l’altercation impliquant Jean Fortin et Charles Dutoit dans sa loge en 1997 que le comité des musiciens fait circuler une pétition. Le document, qui n’avait pas été rendu public à l’époque et que La Presse a pu consulter, parle de « régime abusif » dont les musiciens se disent victimes. Ils y soutiennent que « depuis plusieurs années », le directeur musical donne dans « l’intimidation, le harcèlement et la violence verbale ».

La pétition datée du 11 novembre est adressée aux membres de l’administration de l’OSM, dont la directrice générale de l’époque, Michelle Courchesne, et du conseil exécutif. « Le climat de tension et de peur qui règne maintenant au sein de l’orchestre ne nous permet plus de garder sous silence une situation qui déborde largement du cadre de l’autorité ou de la pseudo-poigne que peut exercer un directeur musical sur ses musiciens », est-il indiqué.

« Il est très destructeur de se faire démolir et insulter devant tous les membres de l’orchestre (ou en privé dans son bureau). […] Dans notre société, il n’y a plus de place pour ce genre d’attitude malsaine, abusive et nocive », peut-on lire.

Au moment du dépôt de la pétition, il est écrit que « plus de 55 % des musiciens » ont signé le document. Le comité réclame la tenue d’une rencontre en présence de son avocat avec l’administration de l’OSM. Ce qui n’aura jamais lieu, apprend-on dans le procès-verbal d’une réunion du conseil d’administration de la Guilde des musiciens, daté de 2002. La pétition affirme également que certains musiciens ont dû subir des thérapies à cause du climat de travail difficile.

« Des enfants gâtés »

À cette époque, les membres du conseil exécutif de l’OSM ont abordé plusieurs fois cet enjeu délicat avec le chef. On l’a « mis en garde », dit une source proche de l’OSM lors de cette période. « On lui a dit qu’il y avait de la grogne et qu’il devait changer d’attitude. Il réagissait violemment. Pour lui, ça n’existait pas. Les musiciens étaient des enfants gâtés. »

Lors de ces discussions, poursuit notre source, le chef faisait constamment valoir le rôle prédominant qu’il occupait à l’OSM. 

« Il était très conscient de son rôle de personne indispensable à l’orchestre. Il était l’icône du milieu culturel. Il se disait que sans lui, l’OSM n’était plus l’OSM. »

— Une source proche de l’OSM

Ce témoin de l’époque se rappelle que le chef d’orchestre ne ciblait pas que les musiciens : à au moins une occasion, il s’en est pris durement à Michelle Courchesne, directrice générale de l’ensemble, après la négociation d’une convention collective qui ne lui plaisait pas. Dutoit l’a « injuriée » devant des membres du conseil exécutif, soutient ce témoin. L’attitude de M. Dutoit à son endroit – et à l’endroit des musiciens – n’est d’ailleurs pas étrangère à son départ, estime-t-il.

Jointe par La Presse, Michelle Courchesne, qui a occupé le poste de directrice générale de 1995 à 1999, a décliné notre demande d’entrevue. Elle nous a fait parvenir une déclaration qui résume sa position (voir dernier onglet).

Une clause « message »

À cette époque, de difficiles négociations se déroulaient pour le renouvellement de la convention collective, qui a culminé avec une grève de trois semaines des musiciens. Le contrat de travail a finalement été signé en octobre 1998. Charles Dutoit avait d’ailleurs publiquement pris position en faveur des musiciens, qui réclamaient entre autres des augmentations salariales.

Mais c’est aussi dans ce contrat de travail que le comité de négociation est parvenu à faire ajouter une clause stipulant que l’OSM et la Guilde, le syndicat qui représente les musiciens de l’Orchestre, s’engagent « à agir de bonne foi, de façon non arbitraire et avec équité » pour trouver « des solutions rapides et satisfaisantes aux problèmes soulevés ».

« Les parties, leurs membres, leurs employés et leurs représentants doivent agir, en tout temps, avec courtoisie et professionnalisme », stipule le passage. À mots couverts, le message était destiné à Charles Dutoit, affirme le violoniste Marc Béliveau, qui s’impliquait à l’époque dans la cause syndicale. « On voulait mettre des cadenas », explique-t-il.

« On les a mis parce qu’on s’est dit que ça pouvait le freiner [Dutoit]. On a pensé que de l’avoir noir sur blanc, ça le porterait à réfléchir davantage, mais dans les faits, ça n’a pas eu d’effet. » Marc Béliveau, premier violon pour l’OSM, allègue lui aussi avoir été victime de harcèlement psychologique de la part de Charles Dutoit « pendant des années ».

M. Béliveau, qui a accepté de revenir sur les événements 16 ans plus tard, est d’ailleurs l’un des deux musiciens visés par une démarche de congédiement, entreprise par Charles Dutoit au début de 2002, la goutte qui avait fait déborder le vase dans la foulée de la sortie médiatique de l’ex-président de la Guilde Émile Subirana. Deux jours plus tard, le directeur musical remettait sa démission.

« Quand j’ai reçu la lettre [avis de non-renouvellement de contrat] de M. Dutoit, je me suis mis à faire de la haute pression, raconte Marc Béliveau. J’étais dans la trentaine. Je suis resté à la maison pendant deux semaines, en arrêt de travail. M. Dutoit est parti pendant ce temps. Je ne lui ai plus jamais adressé la parole. »

Charles Dutoit et l’OSM

Le début de la fin

L’automne précédant le départ du maestro, le comité des musiciens de l’OSM demande à l’ex-président de la Guilde des musiciens du Québec Émile Subirana de s’en mêler. « Les musiciens voulaient que la Guilde fasse quelque chose pour mettre fin au harcèlement et changer le comportement de Dutoit », raconte Émile Subirana, rencontré par La Presse il y a quelques jours.

« Les musiciens, en majorité, étaient d’accord pour qu’on fasse quelque chose », poursuit celui qui a été président de la Guilde de 1997 à 2003. M. Subirana écrit alors une lettre à Madeleine Careau, chef de la direction de l’OSM depuis 2000. La lettre, que La Presse a obtenue, remet en question « la conduite » de Charles Dutoit, « qui a pris une tournure aussi inacceptable qu’intolérable ». On y affirme que les musiciens « éprouvent un stress important ».

Émile Subirana réclame sans délai une rencontre avec Mme Careau. Mais il assure que sa missive est demeurée lettre morte.

« Ces musiciens-là avaient tellement peur, ils étaient tellement sous l’influence néfaste de Dutoit qu’ils avaient peur d’agir. »

— Émile Subirana

M. Subirana rend l’affaire publique le 8 avril 2002, lorsqu’il apprend que deux musiciens de l’OSM sont visés par des procédures de congédiement. Deux jours plus tard, Charles Dutoit, qui allait célébrer cette même année ses 25 ans à la barre de l’orchestre, envoie sa lettre de démission des États-Unis, citant « les propos hostiles » de M. Subirana.

L’histoire fait l’effet d’une bombe. L’ex-premier ministre du Québec Lucien Bouchard (qui deviendra président du conseil d’administration de l’OSM en 2004) réclame même, dans une lettre publiée dans La Presse, que Charles Dutoit soit réintégré. Certains musiciens déplorent également la sortie médiatique fracassante d’Émile Subirana.

« D’autres pensaient peut-être qu’on exagérait, que ce n’était pas la bonne façon de faire. Mais on a essayé d’autres manières et il y avait deux musiciens qui allaient payer de leur carrière. Pour moi, c’était le temps de rendre ça public pour qu’on puisse en discuter, justifie encore aujourd’hui M. Subirana. En un sens, ça a réglé le problème. C’est dommage que ça se soit déroulé ainsi. »

Retour controversé en 2016

En 2016, le retour de Charles Dutoit à Montréal fait la manchette. Le chef d’orchestre suisse dirigera deux concerts de l’Orchestre symphonique de Montréal à l’initiative du festival Montréal en lumière. Si, publiquement, l’on salue ce retour, dans les coulisses, il suscite un malaise chez certains musiciens.

La direction exprime clairement qu’elle respectera le choix de ceux qui décideront de ne pas jouer et qu’ils pourront toucher leur salaire malgré leur absence. Ils seront finalement six à s’abstenir, dont Marc Béliveau, Jean Fortin, Jean-Luc Gagnon et Myriam Pellerin. Violoniste à l’OSM depuis 1982, cette dernière explique avoir choisi de ne pas jouer par solidarité avec les musiciens et musiciennes qui s’étaient plaints de harcèlement de la part de Charles Dutoit. « Il s’acharnait sur des musiciens en répétition. Il leur disait qu’ils n’étaient pas bons et il nous demandait de recommencer et recommencer à cause d’eux. Il leur disait que nos enregistrements n’étaient pas bons à cause d’eux. Quand ça fait six mois ou un an qu’il s’acharne comme ça sur une personne devant tout l’orchestre, tout le temps, et bien la personne devient dépressive, insécure et incapable de jouer », lance-t-elle.

À la défense de Dutoit

Si les dernières années de Charles Dutoit aux commandes de l’OSM ont été particulièrement éprouvantes pour des musiciens, certains d’entre eux, interrogés par La Presse, ont aussi tenu à souligner l’apport du directeur musical, qui a contribué à placer l’orchestre montréalais sur la carte du monde en le faisait jouer partout sur la planète.

« Les colères du maestro ne m’ont jamais dérangé », a assuré l’altiste Charles Meinen.

« Ce n’est pas bien, ce qu’il a fait subir à quelques personnes, mais pour bien des musiciens, ses colères ne nous dérangeaient pas. »

— Charles Meinen, altiste

L’Orchestre symphonique de Montréal a fait un grand nombre de tournées nationales et internationales sous la direction de Charles Dutoit, dont sept en Europe, autant en Asie et quatre en Amérique du Sud. C’est aussi avec le maestro suisse que l’Orchestre a réalisé plus de 75 enregistrements sous l’étiquette Decca/London. Ces disques ont remporté plus de 40 grands prix.

Même si Louis Charbonneau a donné sa démission en partie en raison du comportement du chef d’orchestre, il reconnaît qu’il avait aussi de bons côtés. « Dutoit est arrivé ici avec un projet de faire des disques, des tournées, de faire ceci, de faire cela. Je dois dire qu’il a réalisé ses promesses et ses projets », a précisé le musicien.

Charles Dutoit et l’OSM

L’OSM savait

Dès le milieu des années 90, le conseil exécutif et le conseil d’administration de l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM) ont été informés à de nombreuses reprises de l’attitude de Charles Dutoit à l’endroit des musiciens et du personnel de l’orchestre.

« On en a parlé abondamment à l’exécutif. Ils l’ont vu. Ils ont parfois été témoins. Mais à l’époque, on n’était pas conscients de la portée de ces gestes-là », dit une source proche de l’OSM. Et surtout, le conseil d’administration voulait à tout prix éviter que Dutoit quitte l’orchestre.

L’OSM était, dans les années 90 et 2000, dans une situation précaire sur le plan financier. « Pour eux, Dutoit, c’était la fin du monde. L’OSM était le seul porte-étendard de Montréal. Ça avait une grande valeur pour tout le monde. »

La directrice générale de l’Orchestre symphonique de Montréal, Madeleine Careau, était « bien consciente » du climat de tension qui régnait entre les musiciens et Charles Dutoit lorsqu’elle est arrivée en poste en 2000, reconnaît l’OSM.

La direction de l’OSM, qui a refusé d’accorder une entrevue à La Presse, a aussi confirmé par écrit avoir reçu la lettre envoyée par l’ex-président de la Guilde des musiciens Émile Subirana, à l’automne 2001. Le document dénonçait la conduite « inacceptable » et « intolérable » de M. Dutoit envers l’orchestre.

La missive a « renforcé les convictions » de la directrice générale « qu’il fallait lancer les négociations pour le renouvellement de l’entente collective le plus rapidement possible », écrit l’OSM. Mme Careau a ainsi « pris l’initiative » de faire la proposition au syndicat des musiciens, « de façon à dissiper le climat de tension qui régnait à ce moment-là », en décembre 2001.

L’OSM ne précise pas pourquoi la directrice générale n’a pas répondu à la lettre de M. Subirana. L’organisation n’a pas non plus souhaité commenter les faits allégués par les musiciens interrogés par La Presse ni les événements avant l’arrivée de la présente direction, dont le dépôt de la pétition en 1997. Mme Careau confirme néanmoins avoir pris connaissance de la pétition « pour la première fois » en 2016 « dans le contexte du retour de Charles Dutoit ».

L’OSM soutient par ailleurs qu’un « certain nombre de musiciens étaient réticents » à rejouer sous la direction du chef d’orchestre et que la direction « a exprimé clairement qu’elle respecterait le choix de ceux qui s’abstiendraient, précisant qu’ils toucheraient quand même leurs honoraires ».

Une notion de harcèlement « pas aussi définie »

L’ex-ministre Michelle Courchesne, qui a occupé la direction générale de l’OSM de 1995 à 1999, a aussi décliné nos demandes d’entrevue. Mme Courchesne, par l’entremise de l’OSM, a fait parvenir à La Presse une déclaration officielle assurant que la pétition de 1997 « a été prise au sérieux et traitée en fonction des obligations et des paramètres de l’époque ».

Mme Courchesne écrit que la « notion de harcèlement psychologique » n’était pas « à l’époque aussi définie et précise qu’elle l’est aujourd’hui ». L’OSM et Mme Courchesne soulignent que des dispositions relatives au harcèlement psychologique au travail ont été ajoutées en 2004 dans la Loi sur les normes du travail. L’entente collective des musiciens les intègre depuis 2005.

Pour sa part, Charles Dutoit n’a pas donné suite aux courriels envoyés par La Presse.

Enquête indépendante

L’Orchestre symphonique de Montréal n’accorde aucune entrevue depuis le déclenchement, en décembre, d’une enquête externe indépendante relativement au harcèlement sexuel. Cette enquête a été déclenchée dans la foulée de la publication par l’agence Associated Press du témoignage de dix femmes, dont deux Montréalaises, qui allèguent avoir été victimes d’inconduite sexuelle de la part de M. Dutoit.

Le chef d’orchestre a nié en bloc ces allégations qui n’ont pas été prouvées en cour. Huit orchestres ont rompu depuis décembre leurs liens avec M. Dutoit. D’une décision commune, il s’est aussi retiré plus tôt que prévu de ses fonctions de directeur artistique et chef d’orchestre principal du Royal Philharmonic Orchestra de Londres, en janvier.

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