Jeu de société

On a testé

Attablés dans un café pour l’entrevue, Jade Tremblay, Tessa Paradis et Carol Rancourt nous ont proposé de nous faire essayer le jeu. Tour à tour, ils nous ont donc énuméré une foule de compliments, en expliquant, chaque fois, leur choix. Non, il n’est pas évident de recevoir tant de fleurs. C’est limite gênant. On s’est même un peu senti tout nu. Mais en fin de compte ? Ça ne fait pas de mal. C’est même loin d’être désagréable.

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L'avis de la psy

Mireille Joussemet est professeure de psychologie à l’Université de Montréal. Spécialiste en motivation humaine, elle met en garde contre les « compliments étiquettes » qui « se collent et se décollent. » D’où l’importance, ici, au-delà de l’énumération des compliments, d’enchaîner avec le « pourquoi » et surtout le « quand » et le « comment ». « Justifier, c’est la partie la plus importante, dit-elle. C’est pratiquement un exercice de gratitude. » Et la gratitude, c’est prouvé et reconnu, ça fait du bien. « Susciter des émotions positives, cela favorise le bien-être », dit-elle. Mais surprise : « La recherche nous dit que c’est surtout en donnant [des actes de gentillesse], et moins en recevant, qu’on favorise le bien-être ! »

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Un totem pour dire « je t’aime »

Imaginez une soirée où tous vos amis, tour à tour, débattraient de vos plus belles forces, de vos plus grandes qualités. Imaginez si, à votre tour, vous deviez complimenter tous ceux que vous aimez. Voici Totem, un nouveau jeu québécois, qui se veut exactement ça : des tas de compliments, jamais suivis de « mais », « sauf que » ou « en revanche ». Du bon, encore et encore. Ça change, non ?

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Le jeu

« Ce que j’aime de toi, c’est que tu réussis toujours à percer là où bien d’autres baisseraient les bras. » « Tu ensoleilles nos journées par ta personnalité colorée. » Les trois concepteurs du jeu Totem avaient envie de créer un exercice ludique pour « tourner le regard vers le positif ». Ils viennent de lancer Totem, un jeu de 160 cartes qui se résume à ça : énumérer les qualités des différents joueurs. Et expliquer pourquoi, quand, comment chacun est particulièrement « généreux », « persuasif » ou « attentionné ». « On voulait créer un prétexte pour s’arrêter et souligner ce qu’on apprécie les uns des autres », résume Carol Rancourt, l’un des trois créateurs.

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L'intérêt

« Plus tu vois le beau, plus cela te donne de la force, résume Jade Tremblay. L’idée, c’est de sentir qu’on a de la valeur en tout temps. » Non, les concepteurs n’ont pas de formation en psychologie. S’ils sont atteints du syndrome de l’imposteur ? « Nous, on a fait ça de manière spontanée ! C’est ludique », répondent-ils. Mais ils ne cachent pas leur intérêt pour le développement personnel. Le jeu relève donc plutôt de la psycho-pop qui s’assume. « C’est un jeu qui fait du bien. » Et cela peut se jouer dans différents contextes : en classe, en famille, même en milieu de travail. Les concepteurs ont d’ailleurs prévu une trousse à cet effet.

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Comment ça marche ?

Le jeu est composé de 80 cartes « animal » (ours, chat, pingouin) et 80 cartes « qualité » (optimiste, ferme, vif). Les premières représentent « ce que tu fais », les secondes, « ce que tu es ». À tour de rôle, chacun choisit une carte à attribuer à un joueur donné, dans le but de défendre ce choix, et de débattre, en groupe, de la carte qui décrit le mieux la personne en question. « Faire ce genre d’exercice, ça n’arrive jamais ! » Vous l’aurez deviné, il n’y a pas ici de perdants. Tout le monde gagne. Quoi ? Un totem, précisément : « Scarabée vif », « Coccinelle fidèle ».

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