66 Festival de Cannes
Chloé préfère la Croisette
La Presse
À 25 ans, Chloé Robichaud est déjà une « habituée » de la Croisette. En 2010 et 2011, deux de ses courts métrages furent présentés à Cannes dans le cadre du Short Film Corner au Marché du film, événement dans le cadre duquel Téléfilm Canada propose une sélection de courts métrages. L’an dernier, l’auteure-cinéaste a fait son entrée dans les ligues majeures en participant à la compétition officielle des courts métrages – ils sont aussi en lice pour une Palme d’or – avec .
Voilà que Chloé Robichaud est invitée à retourner sur la Croisette cette année, cette fois avec sous le bras son premier long métrage. est sélectionné à Un certain regard, une section officielle du Festival de Cannes.
La cinéaste était bien entendu ravie de la nouvelle. Interrogée hier lors d’une rencontre de presse, Chloé Robichaud, flanquée de sa fidèle productrice Fanny Malo, ne cachait pas son enthousiasme.
« On nous a prévenus il y a quelques jours, mais tant que Thierry Frémaux n’en fait pas l’annonce lui-même lors de la conférence de presse, on sait que rien n’est encore définitif », faisait remarquer la cinéaste. Forte de son expérience cannoise, la jeune femme envisage les choses avec une « relative » sérénité.
« Je me sens prête, même si je sais que ça se passera probablement à un autre niveau maintenant, dit-elle. L’an dernier, on a déjà pu voir ce que ça implique et comment ça fonctionne là-bas. De cette façon, je peux envisager ce qui s’en vient en essayant de garder mon calme ! »
Mettant en vedette un personnage féminin ne correspondant pas au stéréotype habituel de l’héroïne de cinéma (« c’est rare », dit-elle), est un film que l’auteure-cinéaste revendique pleinement, même si le budget (1,2 million de dollars) fut à l’arrivée moins important que celui prévu au départ.
« Je suis fière du film que j’ai fait, déclare-t-elle. Je ne l’ai pas conçu du tout en fonction d’une éventuelle sélection à Cannes. Si je l’avais fait avec cette intention-là, je crois que nous ne serions pas ici aujourd’hui. »
D’à peine deux ans l’aînée de Xavier Dolan, dont les trois premiers films furent aussi lancés à Cannes, Chloé Robichaud célèbre l’effervescence du jeune cinéma québécois.
« Je ne sais s’il s’agit d’une nouvelle vague, mais il se passe assurément quelque chose du côté des jeunes qui veulent faire du cinéma, fait-elle remarquer. Je crois que la vitalité du court métrage québécois y contribue. Il y a une relève à tous les postes, tant du côté de la production que de celui des artisans. Tous des gens de 24-25 ans. On se bâtit des équipes. Par exemple, j’avais 17 ans quand j’ai rencontré Jessica Lee Gagné, qui signe la direction photo ! »
Distribué par Les Films Séville, prendra l’affiche le 7 juin au Québec.