Extrait

Sous le radar, de Pierre Breton

« On pourrait s’étonner de ma docilité à jouer les Sancho Panza auprès de cet Irlandais déjanté. Au village, Simon Drouin n’était pas le seul à me traiter de chien de poche et de suiveux. Mais ça ne me dérangeait pas trop parce que je savais que, malgré sa brusquerie et ses airs de supériorité qui m’énervaient souvent, Tom Higgins se serait jeté dans le feu pour moi. C’est le gars que j’aurais voulu avoir à côté de moi en cas de guerre atomique, même si c’est probablement lui qui l’aurait déclenchée. Et surtout, surtout, sa compagnie rendait les choses pas mal plus excitantes. »

Biblio

Les 400 coups en Beauce

Sous le radar

Pierre Breton

Boréal, 295 pages

3 étoiles et demie

C’est une histoire de ti-culs beaucerons qui font les 400 coups sous le regard du « radar » de la base militaire qui va bientôt fermer, emportant des centaines d'emplois. À moins que ce ne soit l’histoire d’un journaliste-devenu-écrivain, Pierre Breton, jusqu’ici passé sous le radar des maisons d’édition. Probablement les deux. C’est truculent, c’est bien tourné et amusant. On est quelque part au début de la Révolution tranquille dans un village de Beauce. Claudine Côté est belle comme un cœur. Les Beatles jouent à la radio. La mémère poquée va mourir et les torgnoles pleuvent sur le jeune narrateur et son ami Tom Higgins. Peu importe, les deux enfants trafiqueront l’élection municipale, recevront leur premier baiser et fuiront en Ontario pour aller cueillir le tabac et la « grosse argent ». Sous le radar, c’est une route débordante de personnages abracadabrants et de situations loufoques où l’invraisemblable croise l’émouvant et la langue vernaculaire se mêle au français de France. Bref, on en ressort avec deux fois rien, un sac de chips et un Pepsi, un peu de nostalgie et un sourire bien senti. Ce n’est pas rien. — Mario Cloutier, La Presse

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