Opinions Faut-il revoir le congé parental ?
Courrier
La garderie forcée
Nous vivons exactement la situation décrite dans le texte de M
Dugré. Nous avons Damien, deux ans, et Marianne, quatre mois. En plus, ma copine est éducatrice en garderie et a donc été placée en arrêt de travail obligatoire.Bref, Damien avait environ un an, et nous n’avions pas le choix de l’envoyer au CPE pour qu’il conserve sa place. Et ce, même si ma copine est en arrêt de travail. Encore aujourd’hui, elle est à la maison avec Marianne, et Damien se doit d’aller faire son tour à la garderie, sans quoi il ne pourra plus y aller.
Nous avons été avertis de l’envoyer régulièrement, sans quoi il allait être remplacé automatiquement. Nous envoyons donc Damien deux à trois jours par semaine (une journée complète et deux avant-midi) en changeant les journées pour couvrir plusieurs plages horaires. Depuis l’adoption de cette stratégie, nous n’avons pas eu de retour négatif du CPE, il faut donc croire qu’ils acceptent cette situation.
— Philippe Yergeau
Indécent
Je trouve indécent de voir des parents en congé parental reconduire leurs enfants à la garderie. Même en retrait préventif, ils envoient leurs enfants à la garderie. Ce retrait préventif est prévu pour éliminer le risque d’attraper une maladie, mais leur enfant qui va à la garderie leur apportera cette maladie ! Il serait temps de revoir les conditions de ces congés.
— Angele Bouffard
Et les plus pauvres ?
Et pendant ce temps, de pauvres parents au seuil de la pauvreté demeurent sur les listes d’attente...
— Rachel Boyer
Neuf ans d’attente !
Il y a maintenant plus de neuf ans que nous sommes inscrits sur la liste « d’attente » de trois CPE de notre quartier et nous n’avons jamais reçu un seul appel de leur part. Donc, même si l’idée de subventionner seulement le congé ou la garderie semble bonne, il serait impossible à appliquer sur le terrain : les CPE ne choisiraient tout simplement pas les familles qui auraient besoin de ce congé, puisque ce ne serait pas rentable.
— Katherine Bruno
La raison d’être du congé parental
Mon conjoint et moi avons cette même vision, ce qui fait que nous avons retiré notre aînée de la garderie lors de la venue de notre deuxième enfant. On a pris le risque de perdre notre place en garderie. Avoir mes deux enfants avec moi pendant ce congé parental était beaucoup plus important à mes yeux. Je ne pouvais m’imaginer expliquer à mon enfant de trois ans que je l’amène à la garderie pendant que je passe de précieux moments avec sa sœur. Le temps passé avec les parents et la fratrie est essentiel au développement des enfants. N’est-ce pas pour cette raison que le congé parental existe ?
— Sophie St-Onge
Difficile à croire
Il est effectivement difficile de croire qu’il est impossible pour les CPE de gérer des places libres, quitte à ce qu’elles le soient temporairement. C’est d’autant plus inacceptable comme situation qu’il y a au même moment des parents qui ne trouvent pas de place en garderie. Aussi, si tous les enfants vont à la garderie, pourquoi continuons-nous de payer pour le congé parental ?
Mais tous ne placent pas bébé numéro 1 à la garderie par obligation. Certains parents le font par choix. J’ai côtoyé des mamans qui disaient le faire parce que ça donne l’opportunité de se reposer et n’avoir que bébé numéro 2 avec elles le jour.
— Thérèse Trépanier
Avons-nous les moyens ?
Il faut aussi revoir les priorités de ceux qui bénéficient du système de garderie. Des parents qui ne travaillent pas et qui ont accès à ces services ne devraient pas y avoir droit. L’intention de départ était excellente, mais comme toujours, il y a ceux qui profitent du système. Ce dernier est d’ailleurs devenu trop lourd à gérer et représente beaucoup d’argent pour les payeurs de taxes. Avons-nous les moyens de maintenir de tels services ?
— Micheline Viens
Sur mesure
Il y aurait lieu aussi d’offrir un service de garde sur mesure pour les enseignants qui n’ont pas besoin du service pendant les vacances scolaires. Ils doivent payer quand même et envoyer les enfants au service de garde ou créer des places fantômes...
— Sylvia Turgeon