Les ondes

Les radiofréquences dans nos foyers

À quel niveau de radiofréquences sommes-nous exposés dans nos propres maisons ? Les normes y sont-elles respectées ? La Presse a voulu le savoir.

Grâce à un analyseur de spectre NARDA SRM-3006, nous nous sommes rendus dans un appartement situé dans La Petite-Patrie, à Montréal, et avons mesuré la densité de puissance émise par les appareils qu’on y trouve. L’analyseur de spectre a été emprunté à Hydro-Québec, mais la prise de mesures et l’analyse des données ont été confiées à des spécialistes de Polytechnique Montréal.

Densité de puissance totale

Au milieu de la cuisine, nous avons capté la densité de puissance émise par toutes les sources de radiofréquences environnantes. Surprise : ce ne sont pas les appareils à l’intérieur de la maison qui dominent, mais bien les ondes provenant des tours de télévision et de radio FM de l’extérieur.

Densité de puissance totale mesurée : 434 microwatts par mètre carré (μW/m2).

Sources dominantes :

Ondes télé (237 μW/m2)

Ondes radio (42 μW/m2)

WiFi (26 μW/m2)

Cellulaire (9,3 μW/m2)

Limite d’exposition maximale : 2 000 000 μW/m2.

La densité de puissance mesurée est donc 4600 fois plus faible que la norme canadienne.

Compteur intelligent d’Hydro-Québec à 1 m de distance


Densité de puissance mesurée : 10 μW/m2, avec de très brefs pics atteignant 10 000 μW/m2.

Limite d’exposition maximale : 6 000 000 μW/m2.

Densité de puissance 60 000 fois plus faible que les normes. Même les très brefs pics sont 600 fois plus faibles que les normes.

NOTE : Les électrosensibles s’inquiètent des pics d’émission des compteurs intelligents. À ce sujet, il faut savoir qu’à peu près tous les appareils (cellulaires, antennes, etc.) émettent des pics d’émission. Ceux du compteur surviennent moins souvent que la plupart des autres appareils (en tout, le compteur émet des ondes moins d’une minute et demie par jour). Ce fait, aux yeux de Thomas Gervais, de Polytechnique Montréal, devrait rassurer les gens au lieu de provoquer l’inquiétude.

« Même si les compteurs étaient détraqués et émettaient 100 % du temps à leur puissance maximale, on serait encore sous les normes, même si on se collait la tête sur le compteur toute la journée », souligne-t-il.

M. Gervais explique que le chauffage provoqué par les radiofréquences dépend de la puissance émise… et du temps pendant lequel cette puissance est émise.

« Dans ce cas, une onde intermittente est nécessairement moins “dangereuse” qu’une onde émise en continu », dit-il.

Four à micro-ondes à 50 cm de distance

Densité de puissance mesurée : 76 000 μW/m2

Limite d’exposition maximale : 10 000 000 μW/m2

Densité de puissance 132 fois plus faible que les normes.

Routeur WiFi à moins de 1 m de distance

En fonctionnement normal

Densité de puissance mesurée : 90 μW/m2

En plein téléchargement

Densité de puissance mesurée : 350 μW/m2

Limite d’exposition maximale : 10 000 000 μW/m2

Densité de puissance 111 000 fois plus faible que les normes en fonctionnement normal, et 26 500 fois plus faible en plein téléchargement.

En comparaison

Au sommet du mont Royal, à quelques mètres des tours d’émission de radio et de télé

Densité de puissance mesurée : 165 000 μW/m2

Limite d’exposition maximale : 2 000 000 μW/m2

La densité de puissance mesurée est donc 12 fois plus faible que la norme.

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