Mon clin d’œil

Avant, en France, quand tu avais une panne de voiture, tu mettais ton gilet jaune et tu attendais la police. Maintenant, tu mets ton gilet jaune et la police t’attend.

Opinion

SOINS DE FIN DE VIE
Disons bienvenue à la clarté juridique !

Monsieur le Premier Ministre Trudeau, je vous accuse de manquer de compassion.

Je vous accuse de discriminer les personnes rendues à la fin de leur vie.

Je vous accuse de les empêcher d’avoir accès à l’aide médicale à mourir, si librement choisie, si elles ne veulent plus vivre à tout prix et contre leur volonté.

Je vous accuse de les forcer à faire le périple en Cour supérieure, en Cour d’appel, à la Cour suprême.

Je vous accuse de leur imposer ce parcours des plus pénibles, cruels et inhumains.

Je vous accuse de dépenser inutilement des millions en frais juridiques et en énergies professionnelles. Honte à vous et à votre gouvernement !

Hier commençait, au palais de justice de Montréal, le procès de deux personnes lourdement handicapées. Elles ne sont pas en fin de vie, mais elles sont rendues à la fin de leur vie. Elles contestent spécifiquement la loi C-14 sur l’aide médicale à mourir. Avec raison.

Selon la Cour suprême du Canada, dans l’arrêt Carter (février 2015), ces deux personnes seraient admissibles à l’aide médicale à mourir. Cela, nous le savons. Cela, vous le savez. Tout ce procès pourrait être suspendu si vous, premier ministre, et votre gouvernement demandiez maintenant à la Cour suprême son avis sur cette loi.

Confidence : cet avis est plus que prêt. Et tout cela ne coûterait rien, sur tous les plans. Il arriverait avant le 6 février, jour du quatrième anniversaire de cet arrêt Carter.

L’avis reçu, disparaîtrait le flou juridique qui épuise, décourage, insécurise et désérénise soignés, proches et soignants.

Ce serait dire bienvenue à la clarté juridique, avec son lot de sécurité et de sérénité cliniques pour tous.

Et nos lois québécoise et fédérale sur les soins de fin de vie pourraient enfin se mettre à jour, s’harmonisant avec le jugement unanime de la Cour suprême du Canada (arrêt Carter). Règnerait enfin la clarté juridique optimale alimentant notre humanité et notre solidarité collectives.

Toute la population vous adresserait tout plein de gratitude. Et j’en serais.

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