Sondage CROP-La Presse

Le Parti québécois a le champ libre

QUÉBEC

 — Sur le tableau de bord de Pauline Marois, tous les voyants sont au vert. Elle peut sans hésiter appuyer sur l’accélérateur pour déclencher des élections générales. Le Parti québécois est propulsé en tête dans les intentions de vote et aurait décroché une victoire décisive si des élections avaient eu lieu cette semaine.

Et, selon les sources de La Presse, tout est désormais en place pour un déclenchement le 11 mars pour un scrutin le 14 avril, juste avant Pâques. L’Assemblée nationale suspendra ses travaux jeudi, avec le dépôt du budget pour deux semaines de relâche scolaire. Déjà, on avait éliminé un déclenchement le 26 février à cause d’une annonce de Mme Marois dans l’Outaouais. Le mercredi suivant, le 5 mars pose aussi des problèmes à l’organisation péquiste. En reportant d’une semaine on évite, en prime, de perturber les semaines de relâche scolaire.

Logiquement, le décret devrait tomber le mercredi suivant, le 12. Pour éviter de revenir à l’Assemblée nationale, Mme Marois passera, la veille, visiter le lieutenant-gouverneur pour lui demander de dissoudre la législature. Avec une campagne de 34 jours, les Québécois passeraient aux urnes le 14 avril, a-t-on appris de source péquiste.

Dans son dernier coup de sonde réalisé auprès de 1000 internautes du 13 au 16 février, la maison CROP constate que 40 % des Québécois ont l’intention de voter pour le Parti québécois, une augmentation de 5 % en un mois. Pendant ce temps, le PLQ baisse d’un cran et passe de 35 à 34 %.

Ex aequo en janvier, les deux partis sont désormais clairement départagés : le parti de Pauline Marois a acquis six points d’avance, ce qui l’amène en territoire majoritaire, constate Youri Rivest, le vice-président de CROP.

Seul bémol, le PQ est allé chercher beaucoup de ces nouveaux appuis chez les indécis, un électorat moins politisé, plus susceptible de ne pas voter. Au brut, les indécis baissent de 4 points, à 14 %, tandis que Québec solidaire cède 2 points. Le PQ profite de l’essentiel de ces déplacements avec une remontée de 5 points, au brut, de 29 à 34 %.

« Le PQ n’a pas pris de votes aux libéraux ou à la Coalition avenir Québec. Les indécis, c’est plus fragile. Souvent, ce sont des gens qui sentent le vent, observent que cela va bien pour Mme Marois actuellement », explique M. Rivest.

La CAQ piétine

Pendant ce temps, la Coalition avenir Québec de François Legault piétine à 16 %, le même score que le mois dernier. Québec solidaire, stable à 10 % depuis trois mois, baisse subitement à 7 %, contribuant à l’impulsion du Parti québécois.

Les autres constats de l’enquête de CROP vont tous dans le même sens. Pauline Marois gagne subitement cinq points comme « meilleure première ministre », un constat qui, selon Youri Rivest, pèse aussi lourd pour le PQ que la montée dans l’intention de vote. Avec 30 % des gens qui la voient comme meilleure première ministre, elle devance maintenant de huit points son rival Couillard. Le mois dernier, les deux étaient ex aequo à 25 %. Avec 30 %, Mme Marois fait son meilleur score depuis son élection. François Legault est en queue de peloton et marque le pas avec 13 %, un recul de 2 %.

Politique

Méthodologie

CROP a mené son sondage à partir d’un panel web, du 13 au 16 février. Au total, 1000 internautes ont rempli le questionnaire. Les résultats ont été pondérés en fonction du sexe, de l’âge, de la région, de la langue maternelle et du niveau de scolarité.

CROP ajoute des questions tirées de son étude annuelle sur les valeurs des Québécois, qui servent aussi à pondérer l’échantillon de l’enquête, à partir d’un échantillon probabiliste. Comme d’habitude, un sondage internet ne permet pas d’établir de marge d’erreur.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.