L'héritage d'Albert Millaire

Le hockey dans les gènes 

« J’ai à peine connu mon père. Il est mort happé par une voiture en 1935 alors que j’étais aux couches. C’est bien plus tard, le 8 janvier 1950, que j’ai appris qu’il avait joué pour le Canadien», raconte le comédien Albert Millaire.

«Mon demi-frère Émilien est venu me rendre visite avec une copie du Petit Journal qui disait que le Canadien allait rendre hommage aux membres fondateurs de l’équipe ce soir-là. La photo de mon oncle Édouard ornait la page. Émilien m’a raconté que mon père aussi faisait partie de l’équipe de réserve », poursuit le comédien. « J’ai questionné ma mère à propos de cette découverte et elle m’a montré une pleine valise de photos de sa carrière sportive. » 

« Sur une photo publiée le 16 décembre 1910 dans La Presse, j’ai appris que mon père pratiquait aux côtés des Newsy Lalonde, Eugène Payan et Ed Décarie à la première séance d’entraînement de la deuxième saison de l’équipe », nous raconte le comédien. Non seulement Albert Millaire père avait pris part au deuxième camp d’entraînement de l’équipe, mais il a aussi été de la première équipe du Canadien. 

Une équipe pour les francophones

En 1909, le populaire hockeyeur Jack Laviolette avait eu pour mission de former une nouvelle équipe pour rallier la ferveur des amateurs francophones de Montréal. Il avait fait appel à Newsy Lalonde et Didier Pitre, deux grandes vedettes francophones de l’époque pour attirer les foules, mais la base de l’équipe était composée de joueurs locaux avec lesquels il avait joué précédemment.

Parmi eux, les deux frères Édouard et Albert Millaire père avaient signé un contrat avec le CH le 10 décembre 1909 et ils ont tenté leur chance au camp de la nouvelle équipe. Albert Millaire a finalement joué la saison avec le National, le grand rival francophone du Canadien dans une autre ligue. 

Albert Millaire est demeuré joueur substitut du Canadien durant toute la saison 1910-1911, mais il n’a finalement jamais obtenu le privilège de disputer un match officiel dans la grande ligue. Il a tenté sa chance à nouveau l’année suivante sans réussir à obtenir un poste régulier, se contentant de faire partie de l’équipe de pratique du CH. 

Son frère Édouard a eu la chance de disputer un match avec le Canadien au cours duquel il a obtenu trois minutes de pénalités. Il faut spécifier qu’à cette époque les joueurs de la formation partante ne quittaient habituellement pas la patinoire, laissant peu de place aux remplaçants. Édouard Millaire a persévéré plus longtemps qu’Albert et il est demeuré joueur substitut durant trois saisons avec le Canadien. 

Sources : Canadien de Montréal, The Gazette, La Presse

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