Design
Mise à jour glamour pour un club historique
COLLABORATION SPÉCIALE
Autrefois club privé réservé à l’élite, le Mount Stephen renaîtra de ses cendres en 2015. L’institution montréalaise sera transformée en hôtel-boutique résolument moderne, tout en faisant écho au passé victorien de l’endroit.
C’est tout un défi qui attendait la firme d’architectes Lemay, qui a reçu le mandat de transformer le bâtiment victorien. Érigée rue Drummond, au cœur du Mille carré doré, jadis le quartier le plus riche du Canada, la maison George-Stephen porte une histoire. Le club, qui a ouvert ses portes en 1926, aussi.
La princesse Benedikte de Danemark, Brian Mulroney, Pierre Elliot Trudeau et de nombreux dignitaires ont foulé le sol luxueux de l’institution. Signe des temps — on ne brasse plus des affaires comme au XIX
siècle —, l’établissement a fermé ses portes en 2011.« Le bâtiment et ses intérieurs victoriens ont été une grande source d’inspiration pour notre équipe. Nous avons décidé de construire un hôtel discret », explique Michel Lauzon, associé principal création chez Lemay. D’ailleurs, si vous vous tenez en face du complexe, ne cherchez pas le nouveau bâtiment de 11 étages qui abrite l’hôtel, vous ne le trouverez pas.
Grâce à sa conception en angle, celui-ci est caché lorsqu’on se tient directement face au Mount Stephen, et il ne peut être vu que de côté.
La façade pixelisée de l’hôtel, qui se dresse à l’arrière, fait écho aux tapisseries et aux dentelles du Mount Stephen. Le tout est néanmoins fait de matériaux contemporains, en verre et en composite de pierre et de fibre de verre.
Leur inspiration, l’architecte et son équipe l’ont aussi puisée du côté du musée Guggenheim de New York, qui a également été agrandi avec un bâtiment en arrière-scène.
Pour accéder à l’hôtel, les visiteurs franchiront les portes de l’ancien Mount Stephen. À l’intérieur, les salles de réception d’origine seront toujours là. « Tout a été conservé », précise Michel Lauzon. Les salles flexibles pourront notamment être utilisées pour des réunions ou des réceptions.
« Le basilaire fait le tour du bâtiment et relie l’ancien édifice et le nouveau. On y retrouvera la réception de l’hôtel, des salles de banquet pour 500 convives et un café-bar », explique Michel Lauzon.
Les clients auront aussi accès à un restaurant doté d’une cave à vin, à un spa et à un centre sportif. Un stationnement de 96 places occupera les 4 étages du sous-sol.
Même si le Mount Stephen a été construit entre 1880 et 1883, l’aménagement intérieur du complexe sera très contemporain. « Nous voulons rivaliser avec les autres grands hôtels de Montréal, comme le Ritz Carlton ou le St-James », dit M. Lauzon.
Contrairement à la plupart des nouveaux hôtels où toutes les chambres sont des copies conformes, les clients auront l’embarras du choix au Mount Stephen. « Les 90 chambres sont adaptées aux différents types de clients. Le modèle pour les gens d’affaires est axé sur l’espace bureau, avec une chambre plus petite. La Romantique met plutôt l’accent sur la salle de bains, qui est au centre de la pièce, et sur la chambre », illustre l’architecte.
Ce dernier espère ainsi donner plus de caractère au complexe.
En tout, près d’une dizaine de modèles seront disponibles, comme la Nomade et la Rock Star. Le dernier étage sera entièrement occupé par le
, qui jouira non pas d’une, mais bien de deux terrasses privées.« Une autre terrasse, mi-végétale, mi-minérale, sera accessible sur le toit au-dessus du rez-de-chaussée », ajoute Michel Lauzon.
L’ouverture est prévue pour 2015 et le projet a déjà raflé l'Award of Merit du magazine
. Reste à voir si le prestige victorien saura rejaillir, plus d’un siècle plus tard.Nom du projet : Complexe hôtelier Mount Stephen
Firme d’architectes : Lemay
Mission : transformer un bâtiment patrimonial en hôtel boutique de 90 chambres
Coût du projet : 30 millions
Entrepreneur et propriétaire : Groupe Tidan
Début de la construction : hiver 2013
Livraison : fin 2014
Ouverture prévue : début 2015