CUISINE

Max Lavoie, gourou québécois du gril

Il parcourt Kansas City, Las Vegas et Memphis dans les plus grands concours de barbecue. En plus d’ouvrir sa deuxième succursale de BBQ Québec à Boucherville sur la Rive-Sud, Max Lavoie vient de lancer son premier livre de recettes, BBQ au Max. Ce nouveau gourou québécois du gril est complètement en feu !

Max Lavoie, originaire de Québec où il a ouvert sa première boutique il y a deux ans, n’a pas la prétention de vouloir supplanter celui connu comme le maître du gril, Steven Raichlen. Au contraire, grâce à leur passion commune pour la cuisson sur le feu, les deux hommes ont noué une belle amitié.

« Steven Raichlen, c’est mon mentor, c’est un ami. Il me dit souvent que je suis un jeune Steven Raichlen. Quand on est ensemble avec d’autres gens, c’est du moins comme ça qu’il me présente. Comme il est considéré comme le Wayne Gretzky du barbecue, c’est très flatteur », raconte le jeune verbomoteur.

Le style de Max Lavoie et celui de l’Américain francophile Steven Raichlen sont pourtant bien différents. Le cadet aime pratiquer la cuisine fusion. Il récupère par exemple la viande de son poulet cuit sur une canette de bière pour la sauter dans un wok japonais et il réalise un mille-feuille sucré-salé au bacon, tout cela sur le barbecue. Avec son ami Jason Savage du restaurant Barbacoa à Lévis, ils ont même remporté le World Food Championships à Las Vegas avec un plat de fèves au lard. La recette mariant le sirop d’érable québécois et le « piquant texan » s’est méritée les grands honneurs dans la catégorie plat d’accompagnement.

LE CHARBON A LA COTE 

Pour Max Lavoie, la cuisine a bien peu de limites tout comme les appareils qu’il vend dans ses boutiques ou dans les quelques points de vente autorisés. Le prix de ceux-ci varie de 59 $… à l’infini.

L’entrepreneur de 31 ans, qui a commencé à assembler des barbecues à l’âge de 12 ans pour la quincaillerie de ses parents, sent qu’il y a un réel engouement pour la cuisson sur le feu. Les côtes levées et le porc effiloché, qui nécessitent une cuisson lente, sont hyper populaires ces temps-ci, affirme-t-il.

« Il y a beaucoup, beaucoup de monde qui se tournent vers le barbecue au charbon. Ça, ça implique des cuissons lentes comme le porc effiloché. Moi, je prends une épaule de porc, je l’injecte de bourbon et de sirop d’érable et je l’enrobe d’une marinade sèche, bien comme il faut », explique-t-il.

« On a aussi un nouveau support pour fumer les côtes levées pendant deux heures et demie sur un barbecue au gaz, poursuit-il. Les côtes levées sur un barbecue au propane, ce n’est jamais bon, mais avec ce support-là, ça marche. Quand on a fait le test, je capotais. »

SANS PRÉTENTION 

Avec un chapitre qui s’intitule « It’s party time dude », une salade de steak et de bacon « destinée aux mâles » et un poulet sur cannette de bière « à boire avec vos chums », le premier livre de Max Lavoie est tout ce qu’il y a de plus viril !

« Ce livre est fait pour que les gars cuisinent pour leur blonde. Plus vous allez cuisiner pour votre blonde, plus elle va être contente parce qu’elle va pouvoir faire autre chose pendant ce temps-là. » — Max Lavoie

La quinzaine d’années d’expérience qu’il détient à vendre des barbecues, pour la quincaillerie familiale et maintenant pour ses propres boutiques, tend d’ailleurs à lui démontrer que le stéréotype voulant que les hommes cuisinent davantage que les femmes sur le gril est réalité.

« De plus en plus, les hommes prennent leur place dans la cuisine et font taire les clichés. Par contre, pour ce qui est des barbecues, on dirait que les stéréotypes perdurent. Il y a beaucoup de femmes qui cuisinent sur le gril, mais j’en entends quand même souvent qui me disent qu’elles ont peur d’ouvrir le gaz de leur barbecue », remarque-t-il.

Pour plaire à la clientèle féminine, la blonde de Max Lavoie, qui occupe aussi le rôle de comptable pour l’entreprise, a conçu une dizaine de recettes réunies dans un chapitre. En fait, son livre s’adresse à tout le monde, dit Max Lavoie, sauf aux chefs.

« Je ne vise pas un public en particulier. Les seuls que je ne vise pas, ce sont les chefs puisque je ne prétends pas en être un. Je n’ai pas de formation en cuisine. Un chef qui va me dire que tel et tel ingrédient ça ne va pas ensemble, eh bien tant pis ! Moi, je vais continuer à les mettre ensemble. On fait ça pour le fun et surtout, sans prétention. »

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.