ÉTATS-UNIS

Un vaste terrain de jeu

CARRABASSETT VALLEY, MAINE – Dans la dernière ligne droite de la route qui mène à Sugarloaf, on aperçoit finalement la montagne dans toute sa splendeur. Ce qui frappe le plus, c’est son sommet tout blanc, juché à près de 1300 m d’altitude. Un géant qui a bien des atouts pour séduire les amateurs de ski.

Whiteface, dans l’État de New York, offre un panorama semblable à celui de Sugarloaf, en moins impressionnant. En fait, Sugarloaf est la seule station dans l’est de l’Amérique du Nord où la remontée mécanique se rend au-dessus de la ligne des arbres. À Whiteface, il faut monter à pied pour atteindre le sommet dégarni.

Whiteface et Killington, au Vermont, offrent des dénivelés un peu plus importants que Sugarloaf. Mais pour le nombre de pistes, le géant du Maine a désormais dépassé Killington.

C’est grâce à ses vastes sous-bois, développés ces dernières années, que Sugarloaf a réussi cet exploit. Le Brackett Basin, ouvert en 2011, est la zone la plus facilement accessible. Quand la neige est abondante, comme elle l’est cette année, il offre une expérience de ski extraordinaire. Dans le vaste territoire, d’une superficie de plus de 1 km2, on peut facilement avoir l’impression de se perdre. Le niveau de difficulté est plutôt élevé, surtout dans la partie supérieure, qui est abrupte et où les arbres sont rapprochés.

Seul hic : si l’on s’aventure dans la partie est du Brackett Basin, il faudra en « ramer » un bon coup pour retourner à la remontée Whiffletree. Bien sûr, cela ne rebutera pas les plus endurcis. Ceux-ci voudront assurément s’aventurer dans Burnt Mountain, aux confins de Sugarloaf. Pour y parvenir, il faut suer encore plus : une partie de l’ascension se fait à pied ou à l’aide de peaux de phoques placées sous ses skis.

DE TOUT POUR TOUS

Pour les skieurs plus conventionnels, Sugarloaf a également beaucoup à offrir. Il est possible de descendre du sommet jusqu’à la base par des pistes faciles, ce qui est assez rare pour une montagne de cette envergure. Les débutants apprécieront aussi les zones desservies par les télésièges Snubber et Double Runner East. Pour sa part, la principale remontée de la station, le Sugarloaf SuperQuad (débrayable), donne accès à de belles pistes intermédiaires, dont la fameuse Tote Road.

Pour les amateurs de vitesse, la vedette incontestable est la Narrow Gauge, seule piste de l’est du continent approuvée par la Fédération internationale de ski pour la tenue des quatre principales disciplines alpines : slalom, slalom géant, super-G et descente. Les champions olympiques Bode Miller et Seth Wescott s’y sont entraînés. D’ailleurs, Sugarloaf accueille régulièrement des compétitions de l’équipe nationale américaine.

Les « Snowfields », au sommet de Sugarloaf, comprennent une quinzaine de pistes doubles noires qui offrent une vue imprenable sur toute la région. Mais attention : aucune remontée ne dessert celles situées sur le versant arrière. Tenter de garder le contrôle dans ces pistes escarpées, séparées par des conifères rabougris, donne une bonne dose d’adrénaline. Par contre, le secteur est souvent fermé à cause du mauvais temps.

N’en doutez pas : Sugarloaf fait partie des plus fabuleuses montagnes de ski de l’est des États-Unis. C’est pourquoi Pierre Pinsonnault s’y rend au moins une fois par année, préférablement après une grosse bordée. Il part de Trois-Rivières à 5 h, fait une pause dans le village de Stratton pour déjeuner, puis skie de 8 h 30 à 16 h sans arrêt, avant de prendre le chemin du retour.

« L’important, c’est de faire plus de ski que de route », lance-t-il. Fort bien. Mais un long week-end dans cette station qui offre tant de possibilités n’est pas une mauvaise idée non plus !

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