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Les dossiers de santé virtuels dans tout le Québec cet été

Sept ans après son lancement officiel, le Dossier Santé Québec (DSQ), qui vise à relier à un même réseau informatique les hôpitaux, les cliniques et les pharmacies, sera déployé dans toute la province cet été.

Le ministère de la Santé lance du même coup une campagne d’information afin notamment de signifier aux citoyens qu’ils ont le droit de ne pas participer au DSQ. « Le système est très sécuritaire. Autant, sinon plus que les systèmes bancaires », a promis le ministre de la Santé Réjean Hébert, en s’adressant aux gens qui hésiteraient à laisser inscrire leur nom et leurs informations médicales et personnelles dans le dossier. « Le consentement est implicite, alors ceux qui ne désirent pas en faire partie doivent se manifester. »

Un succès mitigé

Le Dossier Santé Québec, annoncé en 2006 par le ministre de la Santé de l’époque, Philippe Couillard, était déjà accessible dans quatre régions, soit Montréal (depuis 2012), l’Estrie et Lanaudière (depuis 2011), et Québec (depuis 2010) à titre de projet d’expérimentation. À ce jour, la moitié des pharmacies (400 sur 800) sont branchées au réseau, ainsi que la presque totalité des résultats de tests d’imagerie médicale, 45 groupes de médecine familiale et 6 salles d’urgence. Si le ministre de la Santé se dit entièrement satisfait de cette progression, plusieurs professionnels de la santé trouvent l’implantation trop lente. Dans une entrevue accordée à la fin d’avril à Radio-Canada, Louis Godin, président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec, déplorait que mis à part dans la région de la Capitale-Nationale, le DSQ n’est « presque pas disponible ».

Des objectifs ambitieux

Seulement la moitié des pharmacies des quatre régions où est déployé le DSQ sont actuellement branchées au réseau. Le ministre Hébert souhaite cependant y relier toutes les pharmacies du Québec d’ici juin 2014 avec l’élargissement du programme au reste de la province. Il dit avoir atteint un rythme de 45 nouvelles pharmacies par mois. Québec vise aussi le branchement de 50 laboratoires d’établissements publics et 100 % des imageries médicales d’ici la fin de 2013. « Les échéanciers sont respectés, a martelé le politicien lors d’un point de presse, hier matin. Je suis très satisfait de là où l’on en est rendu. »

Plus d’un milliard investi

En 2006, on évaluait les coûts du programme à 563 millions. On estime aujourd’hui que le déploiement du DSQ sur tout le réseau de la santé coûtera environ 1,6 milliard. Les coûts avaient à l’époque été sous-estimés, note le ministre Hébert. « On a investi beaucoup d’argent, mais le dossier sera interopérable. Il sera compatible partout », dit le Dr Hébert, promettant que les budgets actuels seront respectés.

Des professionnels satisfaits

Les professionnels qui utilisent déjà le système s’en disent satisfaits. « Si j’ai un patient qui arrive sans rendez-vous et qu’il est client d’une pharmacie participante, ça me permet d’avoir rapidement accès à la liste de médicaments qu’il prend », explique le Dr Daniel Léveillé, qui pratique à la Polyclinique Terrebonne. Il donne aussi l’exemple de l'une de ses patientes qui est venue le consulter trois jours après avoir subi un accident de voiture. « Elle était allée à l’urgence de l’hôpital entre-temps. J’ai eu accès à ses radiographies. »

Des informations précieuses

Seront inscrites au DSQ les informations suivantes : les médicaments prescrits et obtenus en pharmacie, les résultats d’analyses en laboratoire, les résultats d’imagerie médicale, les vaccins reçus, le sommaire rédigé par un médecin après une hospitalisation.

Une campagne de sensibilisation

Les Québécois ont le droit de se retirer du Dossier Santé Québec. Dans les régions pilotes, moins de 1 % des citoyens ont décidé de se retirer. Québec entame cet été une vaste campagne d’information afin de faire connaître ses droits à la population. La télévision, le web et la radio diffuseront le message du gouvernement, et des brochures seront distribuées à l’échelle nationale.

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