Taux de chômage

Le Québec perd 30 000 emplois en juillet

Des quelque 40 000 emplois nets perdus au Canada en juillet, les trois quarts l’ont été au Québec. Le secteur public est l’autre perdant du relevé publié par Statistique Canada hier : il affiche un recul de pas moins de 74 000 emplois, un record.

AU QUÉBEC

Taux de chômage au Québec en juillet : 8,2 % (+ 0,3 % par rapport à juin)

Perte nette de 30 400 emplois

– 22 500 emplois à temps plein

– 52 700 emplois dans le secteur des services

Au cours des 12 derniers mois, toutefois, il s’est créé 45 600 emplois.

Le chômage dans les principales villes, en pourcentage (le chiffre du mois précédent figure entre parenthèses) :

Saguenay 7,7 (7,5)

Québec 4,8 (4,8)

Sherbrooke 7,7 (7,4)

Trois-Rivières 9,9 (9,2)

Montréal 8,2 (8,2)

Gatineau 6,3 (5,8)

La hausse du taux de chômage a fait réagir les partis d’opposition à Québec.

« C’est une catastrophe. Depuis janvier, c’est 40 000 emplois qui se sont perdus au Québec. Mais dans le reste du Canada, il s’est créé plus de 80 000 emplois. On dépasse le 8 % de chômage, c’est symbolique. C’est plus haut qu’en Ontario et au Canada. Le bilan économique du gouvernement, c’est une catastrophe. Il y a des annonces de fermeture d’usine, des investissements bloqués. Dans le dernier budget, ils ont créé un crédit d’impôt pour les investissements de 300 millions et plus, mais aucun projet n’a été accepté. Ça ne marche pas. »

— Sam Hamad, député libéral et porte-parole en matière de développement économique

« La tendance est inquiétante. Depuis l’arrivée du Parti québécois en septembre 2012, seulement 800 emplois ont été créés au Québec, 100 fois moins qu’en Ontario. On a maintenant dépassé 8 % de chômage. C’est un seuil psychologique qu’on n’avait pas vu depuis des années. Le gouvernement taxe de plus en plus et ne crée pas un environnement propice à l’investissement. Alors, ça ne va pas dans la bonne direction. »

— Christian Dubé, député caquiste et porte-parole en matière de finances

Le gouvernement a nuancé les données de Statistique Canada.

« Ce sont des nouvelles inquiétantes, mais il faut les mettre en contexte. Ce sont des données mensuelles, c’est fait par sondage, et les résultats sont volatils. Au cours des sept derniers mois, l’emploi a progressé de 70 400, dont 57 400 à temps plein. Quand on compare juillet 2012 à juillet 2013, il y a 45 600 emplois de plus au Québec. Il ne faut pas être alarmiste. […] On soutient l’investissement privé et on a fait 400 millions d’octrois pour des projets. On devrait présenter cet automne une politique économique. »

— Élaine Zakaïb, ministre déléguée à la Politique industrielle et à la Banque de développement économique du Québec

AU CANADA

Taux de chômage au Canada en juillet : 7,2 % (+ 0,1 % par rapport à juin)

Perte nette de 39 400 emplois

Le taux de chômage dans les provinces du pays, en pourcentage (le chiffre du mois précédent figure entre parenthèses) :

Terre-Neuve-et-Labrador 11,4 (10,9)

Île-du-Prince-Édouard 11,8 (10,9)

Nouvelle-Écosse 9,0 (9,0)

Nouveau-Brunswick 10,2 (11,2)

Québec 8,2 (7,9)

74 000 : Le secteur public perd 74 000 emplois, un record, à la grande surprise des économistes. Doug Porter, économiste principal à la Banque de Montréal, a dit avoir du mal à croire que « tout cela se soit passé véritablement en un mois ».

Néanmoins, Doug Porter n’avait pas de misère à croire au ralentissement général présenté dans le rapport. Il est en phase avec une économie en difficulté qui n’a pas encore trouvé un nouveau souffle.

« Je crois que le portrait global est que la croissance de l’emploi est, au mieux, modérée », a-t-il fait valoir.

— Tommy Chouinard et Hugo Fontaine avec La Presse Canadienne

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