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Patrice Bernier et l’héritage haïtien
La Presse
Patrice Bernier ne connaît Haïti que par les récits de ses parents et notamment de son père qui est arrivé au Québec pour étudier à l’École des hautes études commerciales de Montréal (HEC), en 1971. Malgré la distance, un certain lien s’est développé entre le milieu de terrain de l’Impact et le pays de ses ancêtres.
« Je connais la culture haïtienne même si je connais encore mieux la culture québécoise puisque je suis né ici. Mais il y a toujours ce sentiment d’affection et d’attachement même si je n’ai jamais mis les pieds en Haïti », a expliqué Bernier.
L’idée est encore embryonnaire, mais Bernier caresse le projet d’aller en Haïti un jour afin de mieux comprendre son héritage et celui de ses parents. Sa mère est originaire de Port-au-Prince tandis que son père vient de Miragoâne, un village à 90 kilomètres à l’ouest de la capitale.
« J’ai croisé quelqu’un qui aimerait faire un périple là-bas. Ce serait bien d’y aller, car j’ai des images virtuelles par rapport à ce que mon père m’a dit et je ne connais mes racines qu’à travers les mots.»
« Mon père a passé 35 ans, si ce n’est pas 40 ans, avant d’y retourner, poursuit le numéro 8 de l’Impact. Moi, je sais où je suis né et d’où je viens en terme d’héritage, mais c’est encore mieux de voir où cela a commencé en allant dans la région de mes grands-parents et de mon père. »
Bernier et sa famille s’impliquent auprès des Haïtiens en envoyant de l’équipement dans l’île. Avec ses différents clubs, le joueur a souvent récupéré du matériel qui n’était pas utilisé pour ensuite le donner à son père. « Avec ses liens, il s’assure que cela se rend bien à ceux qui en ont réellement besoin. J’envoie ce que je peux, mais ce n’est pas toujours évident. Il y a beaucoup de choses expédiées qui n’arrivent pas toujours à destination. »
La sélection haïtienne, qualifiée pour la Gold Cup 2013, a récemment obtenu de bons résultats contre l’Espagne et l’Italie dans le cadre de matchs amicaux. Elle a le potentiel pour devenir un formidable vecteur d’espoir dans un pays qui peine à relever la tête économiquement. D’août 2010 à juin 2013, les Grenadiers ont notamment gagné 68 positions au classement FIFA.
« Les gens peuvent rêver à travers la sélection haïtienne qui a beaucoup de talent, mais qui a toujours eu du mal à le démontrer. Il y a des joueurs d’origine haïtienne qui évoluent ici, en France, en Amérique du Sud ou dans la MLS. Il y a beaucoup d’investissements qui ont été faits récemment pour que la sélection haïtienne soit mieux préparée » s’est réjoui Bernier.