Immobilier 

L’intelligence artificielle remplace le textile dans le Mile-Ex

Les 160 chercheurs de l’Institut des algorithmes d’apprentissage de Montréal (MILA), sous la direction du professeur Yoshua Bengio, s’installeront dans une ancienne usine de textile du quartier Mile-Ex, à proximité du futur complexe des sciences de l’Université de Montréal, au campus d’Outremont.

C’est maintenant officiel. MILA occupera 80 000 pi2, incluant les options, au 6650-6666, rue Saint-Urbain, propriété du promoteur immobilier TGTA.

La confirmation de son arrivée dans le Mile-Ex ne constitue guère une surprise. Le coprésident du comité d’orientation pour la création de la grappe québécoise en intelligence artificielle, Pierre Boivin, avait parlé de l’émergence d’un centre d’excellence mondial dans la rue Saint-Urbain à l’occasion du Forum stratégique sur l’intelligence artificielle (IA) le 15 janvier dernier.

Construit dans les années 60, le complexe qui était occupé par la société Tricots Main jusqu’à sa fermeture en 2008 regroupe deux bâtiments reliés par une passerelle pour une superficie totale de 400 000 pi2.

« Avec l’arrivée de MILA, on devient la plus grande concentration de cerveaux en intelligence artificielle au Canada », soutenu Martin Galarneau, associé chez TGTA, dans un entretien téléphonique hier.

Outre MILA, la propriété de la rue Saint-Urbain hébergera Element AI (65 000 pi2), le labo en IA de Thales (20 000 pi2), l’Institut de valorisation des données IVADO (8000 pi2) et Borealis AI (7000 pi2), division IA de la Banque Royale.

Au total, la moitié de l’immeuble sera occupée par des firmes gravitant dans le monde de l’intelligence artificielle, soit une superficie assez vaste pour loger 400 travailleurs et chercheurs.

Investissement de 60 millions

TGTA a acheté l’immeuble en 2014 pour 17 millions. Il a converti le bâtiment industriel en lofts-bureaux en injectant 27 millions. En ajoutant à cette somme les améliorations locatives des occupants, on obtient un investissement total de 60 millions. L’investissement a été réalisé par TGTA et ses partenaires institutionnels : Fondaction, les caisses de retraite de la STM et de la Ville de Québec.

« Au moment de la conception du projet, nous avions en [ligne de] mire les entreprises des secteurs en croissance des TI, des jeux vidéo et le culturel créatif pour remplir l’immeuble, indique M. Galarneau. Pour être bien honnête, à ce moment-là, on commençait à entendre parler d’intelligence artificielle, mais on ne soupçonnait pas l’ampleur que ça pourrait avoir. »

Pratiquement complet

Le 6650-6666 Saint-Urbain affiche désormais pratiquement complet. Outre les firmes en IA, la société de jeux vidéo Behavior, la division du Cirque du Soleil 4U2C et Rogue Research figurent parmi les locataires.

Un parc, un enclos à vélos au rez-de-chaussée, des poufs remplis de billes dans le hall, une garderie, un resto du chef Martin Juneau du Pastaga sont les attraits du site. Le bas coût de location des bureaux, comparativement aux meilleurs immeubles du centre-ville, est aussi un facteur d’attraction.

TGTA, qui a porté dans le passé les noms de TMS et de TMSA, existe depuis 1989. Actif ces derniers temps à Montréal et en Floride, le promoteur se spécialise dans la requalification de sites. On lui doit notamment la transformation de l’Institution des sourds-muets, du boulevard Saint-Laurent, en copropriétés résidentielles.

Technologies de l'information

Google ouvre son centre de données à Montréal

Jamais deux sans trois. Après son laboratoire de recherche en intelligence artificielle et un bureau de sa filiale DeepMind, Google a inauguré hier son centre de données à Montréal, la 15e infrastructure de ce type dans le monde et la première au Canada.

« C’est vraiment une très bonne nouvelle : nos entrepreneurs vont avoir accès à la même technologie que celle qu’utilise Google, a déclaré la mairesse Valérie Plante. Montréal profite d’un momentum incroyable, et on va l’entretenir. »

Pour la mairesse, cette inauguration, en plus des investissements des dernières années, montre que « Google est maintenant partie intégrante du paysage montréalais ». Plus tôt, le directeur de Google Cloud Canada, James Lambe, avait évoqué l’implication de son entreprise au Canada, « qui est devenu un véritable pôle de l’apprentissage machine ». La taille de son équipe au pays va d’ailleurs quadrupler d’ici un an.

Pour M. Lambe, un centre de données comme celui qui a été inauguré hier « donne la capacité de construire et d’innover localement, et de se déployer internationalement ».

Un milliard par trimestre

La formule des centres de stockage de données de Google peut paraître déroutante. Il s’agit en fait de ce que l’entreprise appelle une « région » de sa plateforme infonuagique. Les serveurs de Google ne seront pas installés dans un nouvel édifice, mais intégrés à un centre de données déjà existant, sur lequel on n’a pas donné de détails.

Comme Alphabet, la maison mère de Google, l’a précisé hier lors de la présentation des résultats trimestriels, l’infonuagique est devenue une activité importante du groupe, générant des revenus de 1 milliard de dollars par trimestre. Google est le troisième acteur en importance sur ce marché, après Amazon et Microsoft.

Un des avantages pour les clients d’avoir un centre de données à proximité est la réduction du « délai de latence », précise en entrevue David Beauchemin, directeur régional pour Google Clouds. « Ça permet un accès plus rapide pour entrer dans le réseau Google. »

Dans les faits, ce centre de données est ouvert depuis le 10 janvier, indique-t-il. Il s’agit du « fruit de beaucoup de travail et d’investissements », a-t-il déclaré, sans cependant avancer de somme ou de nombre d’emplois qui y sont associés.

Il rappelle également que certaines entreprises et organisations, notamment dans le secteur bancaire et l’administration publique, sont tenues par la loi d’utiliser des serveurs hébergés au Canada. « C’est même une des raisons principales qui font que ces entreprises choisissent tel ou tel centre de données », dit M. Beauchemin.

Proximité du support

Déjà cliente de Google, Ubisoft a notamment utilisé la plateforme Dialog Flow pour concevoir son assistant intelligent Sam. Ce « chatbot » permet aux joueurs d’obtenir des conseils, des informations personnalisées sur les jeux Ubisoft ou tout simplement de jaser de tout et de rien. Il est offert uniquement au Canada depuis le 24 janvier.

Le producteur chez Ubisoft associé au projet Sam, Thomas Belmont, se réjouit de la venue du centre de données dans la région montréalaise. « J’ai une équipe de développement à côté de moi. C’est important, la proximité du support pour un service live qui doit fonctionner sept jours sur sept, 24 heures sur 24. »

Encore un problème d’iPhone pour Apple

Apple fait plus d’argent que jamais, mais cela ne semble plus suffire. Le géant de l’informatique est maintenant aux prises avec des théories conspirationnistes au sujet du ralentissement secret de ses plus anciens modèles de téléphones tandis qu’une certaine incertitude entoure son plus récent modèle, l’iPhone X, le plus cher de sa gamme. Il s’agit d’un difficile retour sur Terre pour une entreprise habituée à une loyauté aveugle de la part de sa base de consommateurs. Apple s’attendait à ce que les consommateurs adoptent l’iPhone X comme un appareil dont le caractère révolutionnaire justifiait son prix de 1000 $US. Apple a affiché hier, après la fermeture des marchés, un bénéfice trimestriel de 20,07 milliards US. Le bénéfice par action de la société de Cupertino, en Californie, s’est établi à 3,89 $US. Ce résultat était supérieur à celui attendu par les analystes de Wall Street. Le fabricant des appareils iPhone, des tablettes iPad et d’autres produits informatiques a affiché des revenus de 88,29 milliards US au cours du plus récent trimestre.

— The Associated Press

Perte nette pour Alphabet

Alphabet, la maison mère de Google, a vu ses chiffres d’affaires annuel et trimestriel augmenter nettement, mais a subi une perte nette sur les trois derniers mois et a vu ses coûts croître de manière marquée. Le chiffre d’affaires du dernier trimestre est en hausse de 24 % à 32,3 milliards, mieux que prévu, et il atteint 110,9 milliards sur l’année entière (+ 23 %), un peu au-dessus des attentes des analystes, a indiqué le groupe hier. Mais le groupe a subi une perte nette de 3,02 milliards en fin d’année en raison de la réforme fiscale américaine, qui entraîne une charge exceptionnelle pour impôts de plus de 10 milliards de dollars au dernier trimestre. Alphabet a aussi vu ses « coûts d’acquisition » de trafic (TAC), élément très observé, bondir de 31 %, à 6,45 milliards sur le trimestre. Ces coûts représentent 24 % de ses recettes publicitaires (contre 22 % fin 2016). La marge opérationnelle s’est contractée à 24 % sur le dernier trimestre. Les recettes publicitaires de Google ont crû au dernier trimestre, à 27,2 milliards, contre 22,4 milliards fin 2016.

— Agence France-Presse

Amazon double son bénéfice

Le géant de la distribution en ligne Amazon a plus que doublé son bénéfice au quatrième trimestre et vu son chiffre d’affaires bondir de 38 % grâce notamment au succès de son assistant vocal Alexa. « Nos prévisions pour Alexa étaient déjà très optimistes, mais nous les avons largement dépassées. Nous n’avons pas souvent des surprises de cette taille », a souligné le PDG du groupe Jeff Bezos, cité dans le communiqué. « Nous avons atteint une étape importante où les autres groupes et développeurs accélèrent leur adoption d’Alexa », a-t-il ajouté. Le bénéfice net a atteint 1,856 milliard contre 749 millions sur la même période, il y a un an, et le chiffre d’affaires, 60,45 milliards, soit 16,7 milliards de plus qu’il y a un an. Ce dernier se révèle aussi supérieur de plus de 600 millions de dollars aux attentes des analystes.

— Agence France-Presse

Justice

La Cour suprême accroît la protection des travailleurs accidentés

La Cour suprême du Canada vient de rendre une décision qui se trouve à accroître la protection des travailleurs accidentés. Elle étend ainsi la portée de l’obligation qui est faite à un employeur de trouver un accommodement raisonnable au sein de l’entreprise pour son travailleur accidenté.

Le plus haut tribunal du pays a jugé que la Charte des droits et libertés de la personne du Québec impose une obligation d’accommodement raisonnable à l’employeur qui va au-delà de la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles.

La loi prévoit déjà divers types d’accommodements pour les travailleurs accidentés, comme la réintégration dans l’emploi, dans un emploi équivalent ou dans l’emploi qui convient le mieux, mais elle « n’impose pas expressément l’obligation de les accommoder », écrit la Cour suprême dans son arrêt, rendu hier.

La Cour suprême a jugé que la Loi sur les accidents du travail doit être interprétée conformément à la Charte québécoise des droits, qui va plus loin en matière de protection de la personne.

Dans les faits, la Cour suprême du Canada devait se prononcer sur le cas d’un travailleur accidenté, Alain Caron, éducateur dans un centre, qui voulait garder un « emploi convenable » chez son employeur, malgré la blessure à un coude qu’il avait subie.

Finalement, son dossier sera renvoyé au Tribunal administratif du travail, qui devra voir si son employeur s’est correctement acquitté de son obligation d’accommodement.

Syndicats heureux

Du côté syndical, on voit là une grande victoire pour les travailleurs, qu’ils soient syndiqués ou non.

Au cours d’une entrevue, Carolle Dubé, présidente de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), a applaudi à la décision. L’APTS a défendu M. Caron, l’un de ses membres, dans cette cause. Il avait subi sa lésion professionnelle en 2004.

Patrons déçus

Pour le Conseil du patronat du Québec, qui était intervenant dans cette cause, il s’agit là d’« un fardeau supplémentaire » pour les employeurs, a déploré son président, Yves-Thomas Dorval.

« Nous avions la prétention qu’au Québec, la loi était déjà plus généreuse que dans toute autre situation. Mais la Cour suprême a jugé qu’il devait y avoir une obligation de processus, par lequel un employeur doit faire la démonstration de la possibilité ou non d’avoir un accommodement pour le travailleur », a résumé M. Dorval.

ÉTATS-UNIS

La production de pétrole remonte au niveau de 1970

Les États-Unis ont pour la première fois depuis 1970 dépassé en novembre le cap symbolique des 10 millions de barils de pétrole extraits chaque jour, selon l’Agence américaine d’information sur l’Énergie (EIA). La production de brut a atteint en moyenne 10,038 millions de barils par jour (mbj) ce mois, 4 % de plus qu’en octobre. C’est tout juste sous le pic de novembre 1970 (10,44 mbj), avant que la production américaine ne se replie progressivement pour descendre sous les 4 mbj en 2008. Les États-Unis rivalisent désormais avec la Russie, qui selon l’EIA a produit 10,55 mbj en 2016, et l’Arabie saoudite qui la même année a extrait en moyenne 10,46 mbj. Les producteurs américains, qui depuis 10 ans utilisent les nouvelles techniques de fracturation hydraulique et de forage horizontal pour exploiter de nouveaux bassins de schiste, en ont largement profité pour accélérer leur activité. Le pétrole de schiste représente désormais 51 % de la production américaine, contre seulement 7 % en 2008. — Agence France-Presse

Rectificatif

Northern Pass

Dans le texte sur le coût comparé du projet Northern Pass au Québec et aux États-Unis, il aurait fallu lire que le coût de construction estimé par Eversource est de 3,2 millions US par mille (et non par kilomètre), ce qui équivaut à 2,4 millions CAN par kilomètre. Nos excuses.

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