NOËL TECHNO JOUETS CONNECTÉS

Un grand défi pour les boîtes technos

Les jouets connectés sont arrivés sur les tablettes. Pour les boîtes technos du Québec, comme Frima, c’est un monde d’occasions qui s’ouvre, ce qui crée de nouveaux défis en matière de fabrication et de design.

« La genèse des jouets connectés remonte à 2011 », raconte Luc Beaulieu, chef de la direction technologique chez Frima. C’est le moment où la société de jeu vidéo Activision a lancé Skylanders.

Il s’agit d’un jeu vidéo dans lequel le joueur peut lire l’identité de vraies figurines au moyen d’un portail, un petit appareil qui lit une puce à radiofréquence intégrée dans la figurine pour téléporter le personnage à l’écran.

Depuis, Skylanders a engrangé 3 milliards de dollars en ventes.

« Les entreprises de jouets se sont dit : “Oh boy, ça nous rentre dedans.” Ça a brassé leur monde », dit Luc Beaulieu.

Le succès de la franchise est une bonne nouvelle pour Frima, qui a travaillé en 2010 sur le monde virtuel de la série. Ce défi créatif a été leur premier grand projet dans le domaine des jouets connectés.

Au total, l’entreprise a travaillé sur plus d’une dizaine de jouets connectés, comme le nouveau View-Master, de Mattel, pour lequel elle a conçu le module spatial. Elle a aussi créé Monster Maker, une imprimante contrôlée par une application mobile qui permet de dessiner des visages sur des poupées.

« Nos clients et partenaires potentiels nous demandent de plus en plus de travailler sur des mandats de jouets connectés parce que l’industrie du jouet et les consommateurs sont de plus en plus intéressés par ces produits », dit Luc Beaulieu.

NOUVEAUX PRODUITS, NOUVEAUX DÉFIS

Créer un jouet connecté étonnant n’est pas un jeu d’enfant. Il s’agit d’un défi créatif et technique important, explique Luc Beaulieu.

« Il faut imaginer un concept que les jeunes aimeront. Il faut aussi trouver les bons composants, à bon prix, de la bonne taille. Un enfant ne voudra pas d’un jouet laid, avec des fils qui dépassent et une pile qui dure cinq minutes. »

Frima doit donc réfléchir aux contraintes matérielles, même si elle ne fabrique pas les jouets qu’elle conçoit.

D’où l’idée de créer Frima Lab, division de l’entreprise fondée il y a deux ans et responsable de la R & D en jouets connectés.

« Ça nous permet de comprendre les défis associés aux aspects matériels d’un jouet. On y fabrique des prototypes pour présenter des concepts à nos partenaires », dit Luc Beaulieu.

Pour construire les prototypes de jouets connectés, les créateurs travaillent donc, eux, avec des jouets pour adulte : imprimantes 3D, machine CNC pour couper des matériaux et appareils à engraver le bois et le métal.

« Tout le monde cherche le prochain Skylanders, dit Luc Beaulieu. C’est garanti que les jouets vont continuer d’évoluer. Nous, on y travaille. »

UN JOUET CONNECTÉ, C’EST QUOI EXACTEMENT ?

Pour certains, il s’agit d’un jouet muni de composants électroniques lui permettant d’interagir de façon intelligente avec le monde, mais avec lequel on peut jouer sans appareils additionnels.

On pense à Hello Barbie, la poupée qui peut répondre à l’enfant qui lui parle.

Pour d’autres, le terme englobe les jouets reliés et connectés à une autre expérience numérique, comme les jouets contrôlés par tablette ou téléphone intelligent. Cela comprend les produits « toys-to-life », comme Skylanders, dans lesquels des figurines interagissent avec un jeu vidéo.

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