RÉACTIONS CONFLIT ISRAÉLO-PALESTINIEN

À qui la faute?

«Il n'y aura jamais de paix entre Israël et la Palestine. Leurs dirigeants ont maintes fois démontré au fil des ans qu'ils ne voulaient pas faire les compromis nécessaires.»

L'éditorial d'André Pratte d'hier, « Ils préfèrent la guerre », a suscité de très vives réactions parmi nos lecteurs. En voici quelques-unes.

Aucune équivalence morale possible

Il est troublant de constater que de fausses équivalences morales sont établies entre Israël et ses ennemis islamistes. Car c’est bien de cela qu’il s’agit lorsqu’on renvoie expéditivement dos à dos les djihadistes palestiniens et Israël. Le Hamas et autres groupes terroristes ciblent délibérément depuis des années les civils israéliens tout en prenant leur propre population en otage, voire en la transformant en boucliers humains.

Face à l’escalade des attaques palestiniennes, Israël a offert en vain au Hamas de reconduire la trêve conclue en 2012. Preuve de sa retenue, Israël a toléré que quelque 250 roquettes soient lancées contre ses villes avant de monter une contre-offensive qui cible exclusivement les auteurs des agressions palestiniennes.

C’est le choix cynique des islamistes palestiniens de provoquer une confrontation armée sur fond d’offensives djihadistes au Moyen-Orient qui assure à Israël le soutien de la communauté internationale pour son droit et son devoir de protéger sa population, à l’instar du président français François Hollande qui a exprimé hier sa « solidarité » avec Israël et enjoint le gouvernement israélien « de prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces » des roquettes palestiniennes.

Aucune équivalence morale n’est possible entre la société israélienne, qui condamne et punit les rares actes terroristes commis par des extrémistes issus de ses marges, et une société palestinienne qui non seulement célèbre le terrorisme, mais élève ses auteurs au rang de héros nationaux et de modèles pour sa jeunesse. Israël, une démocratie libérale, certes imparfaite comme toute autre démocratie, et qui plus est, confrontée depuis sa naissance par des ennemis déterminés à la liquider, n’est pas au-dessus de la critique. Mais c’est lui faire un bien mauvais procès que ne pas reconnaître que des gouvernements successifs, de gauche, de centre et de droite, ont présenté des plans de paix soutenus par la communauté internationale que les dirigeants palestiniens ont rejetés d'un revers de main pour ensuite embrasser l’escalade de la violence. Il y a, toutefois, un point sur lequel l’éditorial de La Presse ne se trompe pas. En lançant des accusations de génocide aussi creuses qu’offensantes et en maintenant son accord d’unité avec le Hamas, Mahmoud Abbas invite le monde à questionner sa réputation de modéré et de partenaire pour la paix.

— David Ouellette, directeur associé, affaires publiques, au Centre consultatif des relations juives et israéliennes

Qu’y a-t-il de « juste » ?

« La cause juive, pourtant juste », écrivez-vous. Qu'y a-t-il de juste lorsqu'un pays voisin vous prend tout le territoire consenti par l'ONU dès la fin de la Seconde Guerre mondiale ?

— André Bernard

Et les chrétiens en Afrique ?

Pourquoi ne dénoncez-vous pas le génocide de chrétiens en Afrique ? Il n’y a pas une semaine depuis 10 ans que la presse internationale ne nous rapporte pas des massacres, des enlèvements, des viols et autres exactions au Soudan, en Centrafrique, au Mali et au Kenya . Pourtant, cela ne semble pas vous émouvoir. Je comprends que vous avez pris comme position éditoriale que l’islam radical n’existe pas, même si pour cela il faut cacher la vérité aux gens. Mais je croyais que votre mission était d’informer et non pas de filtrer les nouvelles.

— Paul Dion

Les Palestiniens n’ont rien

Vous avez bien raison. Avec le temps, je me suis rangé du côté des Palestiniens. Je sais qu'ils ne sont pas sans reproches. Dans l'autre camp, la riposte est tellement exagérée ! J'ai honte de notre gouvernement qui appuie Israël sans réserve. Personne n'a compris que les Palestiniens n'ont rien à perdre. Ils n'ont tout simplement rien.

— Luc Beaulé

Que fait-on quand des missiles tombent ?

Votre éditorial n'est pas sans intérêt. Mais vous semblez dire qu'une nation démocratique comme Israël ne peut pas prendre ses responsabilités et assurer la sécurité de tous ses citoyens, juifs et arabes. Il faudrait laisser tomber les missiles sur la population civile…

Il est très facile de parler du conflit israélo-palestinien à partir de la perspective québécoise, qui n’a pas de tradition militaire. Mais qu'est-ce qu'on fait, concrètement – en dehors de tenter de négocier un cessez-le-feu –, quand des missiles arrivent dans des zones peuplées ?

Il faut être pragmatique, M. Pratte. Le rejectionnisme des pays arabes depuis la création d'Israël n'aide pas à faire vivre ce petit pays, et vous le savez.

— Pierre Brassard

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