De la bédé dans HoMa !
Une nouvelle librairie spécialisée dans la vente de bandes dessinées a été inaugurée la semaine dernière dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve. La librairie Z, clin d’œil au personnage Zorglub créé par Franquin dans , a élu domicile dans le quartier. s’est entretenue avec son cofondateur Jean-Dominic Leduc.
« Chaque fois que je voulais m’acheter une bédé, il fallait que j’aille sur le Plateau, raconte le comédien Jean-Dominic Leduc, en se référant aux librairies Planète BD et Millenium. J’habite le quartier Hochelaga-Maisonneuve où il y a plein d’auteurs et plein de nouvelles familles, mais aucune offre. Je me suis demandé : pourquoi il n’y a pas de librairie ici ? ! »
Mais quelle mouche a piqué le comédien qui a joué dans pendant près de 10 ans pour qu’il ouvre lui-même cette librairie ?
« C’est un vieux fantasme, avoue-t-il. Le jour où mon père m’a offert un album de Tintin, ma vie a changé ! J’ai été passionné de bédés. Depuis le début des années 2000, en plus de mon travail d’acteur, je fais des chroniques là-dessus, j’ai écrit l’histoire du magazine (chez Québec Amérique) et j’ai publié sept albums depuis trois ans avec ma maison d’édition Mem9ire, qui est spécialisée dans l’histoire de la bande dessinée.
« Quand j’ai eu 40 ans, je me suis dit : la bédé occupe une place importante dans ma vie. Ce serait quoi, la prochaine étape logique ? La réponse a été claire : une librairie ! »
— Jean-Dominic Leduc
Avec le réalisateur Christian Viel (, la websérie), lui aussi passionné de bédés, il a trouvé un local assez grand pour qu’en plus de la vente d’albums, la librairie puisse organiser des expos, des rencontres avec des auteurs, des causeries et des lancements. La semaine dernière, par exemple, le huitième album de Red Ketchup, , de Réal Godbout et Pierre Fournier, a été lancé chez Z.
« Il y a dans le quartier une librairie jeunesse [Bric-à-brac], une librairie anarchique qui fait dans l’usagé [La Flèche rouge], mais rien en bédé… Je crois qu’il y a un tissu social qui permet ce genre de boutique en ce moment et je vois depuis l’ouverture beaucoup de familles », détaille le comédien qui veut continuer à jouer, même s’il consacre beaucoup de temps à son nouveau bébé.
Jean-Dominic Leduc a l’intention de faire connaître les auteurs québécois – on peut voir sur les étagères les albums de Samuel Cantin, Jimmy Beaulieu, Jean-Paul Eid, Bach, Cab ou les albums américains illustrés par Yannick Paquette – qui vient de HoMa et qui vient d’illustrer le plus récent Wonder Woman. Nul doute, la bédé québécoise est en pleine effervescence, et Z s’est donné le mandat de répandre la bonne nouvelle.
« J’ai été choyé de côtoyer ces gens-là depuis quelques années, et avec Z, j’espère maintenant créer des rencontres avec les résidants du quartier. »
— Jean-Dominic Leduc
Mais ayant lui-même des goûts éclectiques – même s’il jure qu’il revient toujours aux bédés de son héros Franquin –, il voulait aussi avoir des américains (incluant les petits fascicules qui se vendent à faible coût tous les mois), des mangas et des albums européens – les classiques autant que les albums de la nouvelle vague dont font partie un fort contingent de bédéistes français et belges.
« On est quand même obligés de faire des choix, mais on voulait que l’offre soit complète », insiste Jean-Dominic Leduc.
Chaque semaine, les deux propriétaires de Z comptent produire des capsules vidéo où Jean-Dominic Leduc parlera de ses albums coups de cœur. « Je suis quand même habitué à travailler devant la caméra, l’occasion est trop belle pour ne pas s’en servir. On va aussi profiter du passage de certains auteurs pour diffuser des entrevues avec eux. Comme ça, si on organise une causerie et que vous n’avez pas pu y assister, vous pourrez quand même en voir une partie ! »