Les réactions du milieu de la santé
Santé : des attentes...
et des réserves
La Presse
Dans sa première entrevue accordée depuis son élection le 20 mars dernier, la successeure du D
Barrette à la tête de la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ), la D Diane Francœur, a dit ne pas croire qu’elle serait privilégiée si jamais son ancien président était nommé ministre de la Santé. « Le D Barrette a toujours défendu les causes du rôle qu’il occupait, que ce soit à la tête des radiologistes ou des médecins spécialistes. S’il est nommé ministre, il va jouer ce rôle et ne nous favorisera pas », prévoit la D Francoeur, qui a occupé le poste de vice-présidente de la FMSQ aux côtés du D Barrette durant trois ans et qui est devenue la première femme à occuper le poste de présidente. Peu importe qui sera nommé ministre, la D Francoeur souhaite que puisque le gouvernement est majoritaire, les dossiers « avancent plus rapidement ». Elle veut « améliorer l’accès aux soins spécialisés » et « atteindre la parité salariale avec le reste du Canada, car contrairement à ce qui s’est dit, ce n’est pas encore fait ».Le président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), le D
Louis Godin, reconnaît que le D Gaétan Barrette a eu des « propos difficiles » au sujet des médecins de famille au cours des dernières années. Le D Barrette a notamment déjà mentionné que la pénurie d’omnipraticiens n’existait pas dans la province. Mais malgré ces paroles, le D Godin joue de prudence. « Nous allons attendre de voir qui est nommé ministre de la Santé avant de commenter », dit-il. La FMOQ espère que le nouveau gouvernement appuiera la FMOQ dans sa mission d’améliorer l’accès aux médecins de famille au Québec. « On a un plan d’action là-dessus. On l’a déjà présenté à Philippe Couillard et à Yves Bolduc, et l’écoute était bonne », affirme le D Godin. Ce dernier joue aussi de prudence devant la promesse des libéraux de créer des « super cliniques ». « On verra ce que ça va donner dans le concret », dit-il.« Très inquiet. » C’est ainsi que le vice-président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Jean Lacharité, résume la réaction de son syndicat à l’élection des libéraux. « Ils sont les instigateurs des partenariats public-privé en santé. On voit les débordements de coûts et les problèmes de gestion à travers le monde avec ces projets. Je crains que le nouveau gouvernement ne relance d’autres PPP », dit M. Lacharité. Ce dernier redoute aussi que le gouvernement de Philippe Couillard ne développe encore plus les centres médicaux spécialisés. «
parlait justement en fin de semaine d’une entente avec l’Institut de l’œil des Laurentides. On assiste à la mise sur pied d’un système de santé à deux vitesses et ça m’inquiète », dit-il.La Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) avoue avoir « émis des réserves et des critiques à l’égard de certaines promesses formulées par le Parti libéral en campagne ». Mais même si l’organisation, qui représente 62 000 professionnels en soins infirmiers et cardiorespiratoires, avoue ne « pas partager le point de vue [des libéraux] sur des aspects relatifs à l’avenir du système de santé », elle souhaite « établir un dialogue constructif » avec le nouveau gouvernement.
Le président du Conseil pour la protection des malades, Paul Brunet, espère que l’arrivée d’un gouvernement majoritaire permette de remanier plus rapidement le réseau de la santé, qui a besoin, selon lui, d’une révision « en profondeur ». Quant à l’élection du D
Gaétan Barrette, M. Brunet a dit espérer que si le candidat occupe un poste important en santé, « il défende aussi fort les patients qu’il a défendu les médecins ».En campagne électorale, l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires avait décrié le fait que les négociations avec le gouvernement aient été suspendues pour la durée des élections. L’AQPP demande depuis plusieurs mois que sept nouveaux actes puissent être réalisés en pharmacie, comme le prolongement de certaines ordonnances de médecins. Qu’arrivera-t-il maintenant ? Hier, l’AQPP s’est contentée de dire que « dans l’attente de la nomination du Conseil des ministres, nous réservons nos commentaires ».