Personnalité de la semaine
Isabelle Courville
Collaboration spéciale
En s’inscrivant au baccalauréat en génie physique, Isabelle Courville avait déjà un plan de carrière bien précis en tête. « Ça fait rire les gens chaque fois que je le répète, affirme la présidente du C.A. de la Banque Laurentienne. Je souhaitais devenir astronaute. »
Comme quoi Isabelle Courville ne s’est jamais imposé de limites. Même si son rêve ne s’est pas réalisé, la dame a eu une carrière bien remplie, et elle affirme que ce n’est pas fini. « J’ai encore énormément de choses à accomplir. Je crois qu’il faut saisir toutes les opportunités qui s’offrent à nous », précise-t-elle.
Ingénieure et avocate, M
Courville a occupé d’importantes fonctions dans plusieurs grandes institutions canadiennes. Elle était chez Bell au début des années 2000. Elle y a présidé, entre autres, le Groupe Grande Entreprise entre 2003 et 2006. Isabelle Courville s’est ensuite retrouvée chez Hydro-Québec, où elle a dirigé les divisions TransÉnergie et Distribution.C’est au mois de mars dernier que l’ancien président du C.A., Denis Desautels, lui a passé le flambeau après dix ans à la tête du conseil. « Un honneur et un autre beau défi », souligne la principale intéressée, qui compte se concentrer sur la croissance de l’institution bancaire.
Isabelle Courville est actuellement la seule femme à présider le C.A. d’une grande banque dans tout le pays, et elle est la deuxième femme à cette fonction. Jeannine Guillevin Wood a occupé ce même poste de 1997 à 2001.
Questionnée sur la place des femmes dans le monde de la finance et des affaires, M
Courville dit sentir que la table est mise pour le développement du plein potentiel des femmes dans ces milieux. « Plusieurs efforts ont été faits dans les dernières années par les divers intervenants, et ce, dans plusieurs secteurs d’activité. Et la situation s’améliore d’année en année. À la Banque Laurentienne, plus de 50 % de nos gestionnaires sont maintenant des femmes. Et l’on compte cinq membres féminins sur la douzaine qui forment le conseil d’administration. »Et quand on se compare, on se console, ajoute-t-elle du même souffle. Très active au sein du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (APEC), la dirigeante a même aidé à la mise sur pied d’un regroupement de femmes basé à Taïwan. Le ABAC (APEC Business Advisory Council) Women’s Forum regroupe des femmes cadres supérieurs qui travaillent à améliorer les possibilités d’accès pour les femmes d’affaires asiatiques et à inspirer une prochaine génération d’entrepreneures.
« Leur place dans le monde du travail – et dans la société en général – n’a rien à voir avec ce que l’on vit ici. Là-bas, il y a effectivement encore beaucoup de travail à faire. Il faut voir toutes ses femmes talentueuses dont malheureusement la société ne profite pas pleinement simplement parce qu’elles sont des femmes. »