Opinion : Technoparc Montréal

Pourquoi j’ai accepté de donner mon nom à un Éco-campus

Occasionnellement, je reçois des invitations à associer mon nom à des projets variés. Je suis conscient du fait que, étant connu comme un défenseur de la nature, mon nom peut donner une caution à ces projets. Il importe donc, bien sûr, de soigneusement étudier le dossier pour en vérifier le sérieux et éviter ce qu’on appelle le greenwashing.

Il y a déjà quelques années, en 2010, un groupe chargé du développement économique de Montréal m’a proposé d’appeler Éco-campus Hubert Reeves un futur centre consacré à des établissements de recherche de technologies et énergies propres, situé près de l’aéroport Dorval, dans l’ouest de l’île de Montréal.

Conscients des perturbations à l’environnement qu’une telle entreprise allait forcément causer, les auteurs du projet avaient la ferme intention de les minimiser dans ces territoires, en particulier les milieux humides ou boisés. Et même de rétablir une coulée verte…

J’ai pu, quelque temps après, me rendre sur les lieux, rencontrer les concepteurs, m’assurer du fait que leurs plans avaient été soigneusement étudiés par des biologistes spécialisés dans la protection de la nature.

INTÉGRER LES ACTIVITÉS HUMAINES

Puisque, enfin, un projet économique et social prenait en compte l’environnement, j’ai vu dans la démarche écologiste de ces promoteurs une étape importante favorable à la protection de la nature. Elle se place dans un contexte plus général, celui d’intégrer les activités humaines, forcément en expansion, dans une zone qui leur soit propice et qui soit le moins possible artificialisée.

Ce projet a fait beaucoup parler de lui depuis quelques semaines. Des écologistes s’y sont opposés parce que le territoire en question s’est enrichi, et comprend maintenant une centaine d’espèces d’oiseaux, dont des espèces rares qu’il convient de protéger.

Cette évolution remet en question le problème de la coexistence des humains avec les autres espèces vivantes.

Entre l’attitude radicale niant tout droit de présence aux humains et celle qui leur donnerait le droit de s’accaparer les lieux sans aucune restriction, il y a de la place pour une attitude plus réaliste veillant à concilier les activités humaines avec la préservation de la nature.

Se soucier de la biodiversité autant que de l’économie et du social est un critère déterminant dans la sélection des dossiers qui me sont proposés. Tel était le cas de celui d’un quartier du Technoparc de Montréal. Voilà pourquoi il m’a paru important de saluer ce projet et d’y associer mon nom.

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