Portfolio Infonuagique

L’INFONUAGIQUE « FABRIQUÉE
AU CANADA »

Simple tendance au tournant de la décennie, l’infonuagique pourrait bien devenir la norme d’ici quelques années. Entreprises et gouvernements se tournent vers cette solution informatique qui, par l’entremise de serveurs distants, permet un accès réseau à nos données, à la demande et en libre service, peu importent l’endroit où nous nous trouvons et l’appareil que nous utilisons.

Le stockage de données du gouvernement du Québec se fera sur des serveurs situés ici même au pays. Voilà un aspect des orientations que Québec devrait communiquer sous peu quant à son utilisation de l’infonuagique.

Ces orientations découlent de travaux entrepris au cours de la dernière année et qui visent la mise en place d’une stratégie relative à l’infonuagique. Une étude qui examine les incidences juridiques de cette solution informatique, réalisée par des chercheurs de l’Université de Montréal, a été déposée à cet effet en mars dernier.

« Selon la Loi sur l’accès à l’information, pour qu’un tiers héberge des données, il faut s’assurer qu’il est encadré par des lois qui offrent une protection équivalente aux lois québécoises », a expliqué à La Presse le responsable de l’étude, Me Nicolas Vermeys, directeur adjoint du Laboratoire de cyberjustice de l’Université de Montréal.

Au printemps 2013, le dirigeant principal de l’information du gouvernement, Jean-Marie Lévesque, a mandaté des chercheurs de l’Université de Montréal afin d’étudier les incidences juridiques de cette solution informatique qui aura inévitablement des répercussions sur la gestion des ressources informationnelles du gouvernement du Québec.

Le Québec suit ainsi une route tracée par les gouvernements des États-Unis, du Japon, du Royaume-Uni et de l’Australie qui ont tous développé une stratégie du genre.

Si aucun avis légal n’a jusqu’à présent été publié, force est de constater que les différents ministères et ordres gouvernementaux canadiens privilégient déjà le stockage de leurs données dans des serveurs canadien.

Ils le font à la fois pour des raisons politiques et de sécurité, car un serveur situé en sol canadien se trouve de facto sous juridiction canadienne

UN LEVIER ÉCONOMIQUE

Cette tendance aurait pour effet de stimuler la croissance d’un marché québécois et canadien de l’infonuagique.

« Le marché canadien va se développer de plus en plus pour répondre aux besoins des gouvernements qui vont soit se tourner vers des fournisseurs, soit constituer leur propre infonuagique. »

— Christian Boulet, directeur-conseil chez Multiforce, firme de consultants en gestion

Il s’agirait d’un « bon levier pour le marché d’ici », note Jean Lavoie, chef des opérations au Centre de recherche informatique de Montréal (CRIM). Il précise que cela
« forcerait les fournisseurs, ici et d’ailleurs, à certifier canadienne leur offre de services ».

Plusieurs ministères considèrent déjà l’emplacement géographique des serveurs. Jean Lavoie cite l’exemple du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec qui stipule que toutes les données relatives aux dossiers des patients doivent être conservées dans des serveurs canadiens.

Sans préciser lesquelles, Jean Lavoie assure que « la plupart des grandes entreprises privées » sont déjà, pour des raisons de sécurité, sensibilisées au fait de stocker certains types d’informations.

Des PME exigent également que leurs données soient stockées dans des serveurs canadiens. « Les notaires et des compagnies d’assurances ne peuvent pas envoyer leurs données à l’extérieur du Canada. Du coup, ça leur parle lorsque nous leur disons que nos serveurs se trouvent ici », explique Gabriel Gervais, directeur marketing chez MS Solutions, entreprise québécoise qui fournit des solutions infonuagiques.

Les entreprises québécoises et canadiennes ne seront pas les seules à convoiter ce segment de marché. Déjà, les géants de l’infonuagique adaptent leur offre de services en fonction de l’emplacement de leurs serveurs.

« Lorsqu’on signe un contrat avec Google ou Microsoft, on peut leur demander de stocker nos données dans des centres spécifiques », explique Christian Boulet.

Rappelons que la firme américaine IDC prévoit que d’ici les trois prochaines années, 45 % des livraisons de serveurs seront envoyées à des fournisseurs de services d’infonuagique. En 2013, ce pourcentage oscillait entre
25 à 30 %.

L’INFONUAGIQUE CANADIENNE
EN CHIFFRES

81 %

Pourcentage des entreprises canadiennes déclarant avoir réduit le coût de leurs activités TI grâce à l’adoption de l’infonuagique.

68 %

Pourcentage des répondants qui utilisent les services d’hébergement considèrant l’infonuagique comme la prochaine étape dans l’évolution de leur stratégie d’impartition des TI.

73 %

Pourcentage des utilisateurs d’infonuagique publique affirmant que cette solution répond à leurs attentes financières.

Environ

65 % 

des utilisateurs des solutions infonuagiques croient qu’ils réussissent beaucoup mieux que leurs concurrents en ce qui a trait à la croissance des revenus et à la rentabilité.

Source  : IDC Canada pour le compte de TELUS, étude publiée : juin 2013

Méthodologie : L’étude a été menée auprès de 250 dirigeants d’affaires et de TI travaillant dans de grandes entreprises canadiennes (de 500 employés et plus) dans plusieurs secteurs.

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Connaissez-vous bien l'infonuagique?

L’infonuagique est avant tout une solution de stockage d’informations – données, logiciels, images – sur plusieurs machines.
Ces informations peuvent être reconstituées indépendamment de la localisation de l’utilisateur et de l’appareil utilisé.

VRAI

Quoique plusieurs définitions aient été proposées au cours des années, les spécialistes s’entendent généralement pour dire qu’un « nuage informatique »

1 › est toujours un espace virtuel
2 › qui contient des données

préalablement fragmentées

3 › réparties sur plusieurs serveurs
4 › et qui, grâce à une application,

peuvent être reconstituées, peu importe où se trouve l’utilisateur.

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Les données

Il est possible de savoir où se trouve très précisément les données ?

FAUX

Avant d’être stockées, les données sont fragmentées. Ces fragments sont répartis sur plusieurs serveurs et machines. Ce sont ces serveurs, très souvent situés à des endroits géographiques différents, qui constituent la nébuleuse qu’est l’infonuagique. Seule une « application de restitution » peut localiser les données afin de les reconstituer et former une information complète.

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Sécurité

Plus les informations sont fragmentées, meilleure est la sécurité.

VRAI

Lorsque les données ne sont pas assez fragmentées, il est plus facile de les reconstituer et, du coup, d’en lire le contenu. Par ailleurs, lorsque les fragments sont trop petits – au-delà du nécessaire pour la sécurité – leur agrégation devient plus difficile, ce qui a pour effet de freiner la performance.

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Serveurs

La perte de serveurs n’aura pas d’effet sur
les informations stockées.

VRAI

En infonuagique, les données sont dupliquées et réparties sur plusieurs machines. Cette duplication permet une forme de sauvegarde automatique. Note : comme les serveurs ne détiennent que des fragments de données, il est pour ainsi dire impossible de reconstituer des informations lors du vol d’un serveur.

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Types de nuages

Une organisation ne peut pas constituer un « nuage informatique » réservé exclusivement à l’usage de ses membres.

FAUX

Au royaume de l’infonuagique, tous les types de nuages sont possibles. Certaines solutions offrent de répartir les fragments de données sur des sites externes, gérés par des entreprises externes. Toutefois, une organisation peut se doter d’un « nuage informatique » interne et privé. Plus dispendieuse, cette option est normalement prise en considération par de grandes organisations – gouvernements et multinationales – prêtes à en assurer la gestion.

Source : CIGREF

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