Opinion : Formation de la main-d'œuvre

Découvrir les métiers à travers une expérience immersive

La difficulté de recruter de la main-d’oeuvre qualifiée réside dans le fait qu’il manque 20 000 inscriptions dans les filières professionnelle et technique.

Dans la section économique des journaux de la fin de semaine, un sondage patronal indiquait que 70 % des entreprises ont de la difficulté à recruter de la main-d’œuvre, et ce, tant pour des emplois qui exigent une scolarité de niveau secondaire (37 %) qu’une scolarité de niveau collégial (29 %).

Pour Yves-Thomas Dorval, président-directeur général du Conseil du patronat du Québec, « on a un gros défi de valorisation des métiers au Québec », de la valorisation de la formation professionnelle et technique. « On est de plus en plus enclins à favoriser le parcours jusqu’à l’université, ce qui est très bien, mais, en même temps, on crée une plus grande rareté au niveau des métiers. »

Nous partageons ce constat. Et découlant de celui-ci, il faut prendre acte que les mesures prises jusqu’à maintenant pour valoriser les formations professionnelle et technique ne donnent pas les résultats escomptés puisque pour combler les besoins en main-d’œuvre qualifiée, les effectifs en formation professionnelle et technique dans nos commissions scolaires et nos cégeps sont insuffisants.

En effet, nous estimons qu’il faudrait 20 000 inscrits de plus dans les filières professionnelle et technique pour satisfaire les besoins du marché du travail.

Une réflexion collective s’impose quant à nos façons de promouvoir les filières de formation professionnelle et technique et, surtout, quant aux moyens qu’il faudrait mettre en place pour combler ce déficit d’inscriptions dans ces filières.

Quant à nous, nous avons réfléchi à ce problème depuis quelques années. Et, à l’instar d’une dizaine de pays industrialisés, nous sommes d’avis qu’il faut investir dans des solutions structurantes. Le modèle des Cités des métiers en est un.

Découvrir les métiers

Celui-ci est basé sur l’orientation par l’expérimentation, et la variante que nous proposons pour le Québec fait appel aux nouvelles technologies afin de rendre le service accessible partout sur le territoire du Québec. Sa mise en œuvre permettrait au visiteur de découvrir les métiers et de tester ses habiletés dans un milieu de travail recréé dans un environnement technologique permettant une expérience immersive des métiers dans des parcours expérientiels par secteur industriel. Au terme de cette expérience immersive et de son choix de métier, le visiteur poursuivrait sa démarche en s’informant sur les parcours de formation menant à son choix de métier.

Les pays qui ont fait le choix d’investir dans une solution structurante comme celle des Cités des métiers ont des performances nettement supérieures à celles du Québec. En effet, au Québec, la proportion de jeunes qui choisissent les filières de formation professionnelle et technique est de moitié inférieure à celle de la moyenne des pays de l’OCDE.

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