Aliments préparés au Québec

Une certification qui suscite des questions

Pepsi-Cola, 7up et Mountain Dew ne sont pas des boissons gazeuses québécoises, mais on leur accole le logo Aliments préparés au Québec, au même titre que le soda 1647, produit par une entreprise d’ici. Devrait-on revoir les critères de sélection ? 

Aliments du Québec, un organisme à but non lucratif qui fait la promotion de l’industrie agroalimentaire québécoise, a lancé cette semaine un tout nouveau logo, histoire de rajeunir son image. Au supermarché, les consommateurs peuvent donc voir sur certains produits des autocollants où l’on peut lire « Aliments du Québec » et « Aliments préparés au Québec ». « On veut faciliter le repérage de produits du Québec, explique Isabelle Roy, directrice adjointe de l’organisme. Nous avons un processus de certification rigoureux. »

Or, parmi la liste des produits certifiés « Aliments préparés au Québec » se trouvent notamment des boissons gazeuses de marque Pepsi, ainsi que des barres de céréales Quaker, des produits de PepsiCo, une multinationale dont le siège social canadien est en Ontario. « Un “Aliment préparé au Québec”, c’est tout produit entièrement transformé et préparé au Québec », peut-on lire sur le site internet de l’organisme. Questionnée à ce sujet, Mme Roy souligne que bien qu’il s’agisse d’une multinationale, PepsiCo fait préparer et embouteiller ses boissons dans la Belle Province. « Il faut vraiment qu’il y ait une transformation faite ici. [L’entreprise] a des usines qui font travailler des gens ici. Elle paie des taxes ici », tient-elle à souligner.

« Le conseil d’administration considère que le produit correspond aux critères. Il n’est pas dit qu’on ne va pas réévaluer. Mais pour l’instant, ils correspondent à notre certification », dit-elle, ajoutant dans la foulée que c’est au consommateur de faire un choix.

Une question de confiance

Le président fondateur de 1642, Bastien Poulin, dont le produit sur les tablettes côtoie notamment les bouteilles de 7up, croit pour sa part qu’Aliments du Québec devrait resserrer ses règles. Son soda a droit au même autocollant que les boissons de la multinationale. « Pourtant, le produit est fabriqué en Montérégie, précise-t-il. L’entreprise est basée à Montréal avec des intérêts québécois. Nous, on est une petite compagnie. »

Une telle situation pourrait nuire à la confiance du consommateur envers ce genre de logo, observe de son côté Laure Saulais, professeure agrégée au département d’économie agroalimentaire et des sciences de la consommation de l’Université Laval. « Les consommateurs font face à beaucoup d’informations, rappelle-t-elle. Peut-être que les gens vont moins s’appuyer sur ce logo-là pour faire leur choix. On va se raccrocher à une règle qui est autre. »

Du côté d’Aliments du Québec, Isabelle Roy tient à souligner que parmi les 12 000 entreprises qui ont des produits certifiés, près de 80 % sont de petites entreprises québécoises. « On compte à peine 5 % de multinationales. »

C.A. des entreprises canadiennes inscrites en Bourse

La parité progresse... lentement

La proportion des femmes dans les conseils d’administration des entreprises inscrites en Bourse augmente au Canada, mais lentement. Le nombre de postes d’administrateurs occupés par des femmes est passé de 11 % en 2015 à 17 % en 2018, indique le dernier relevé des autorités en valeurs mobilières.

Au Québec, la représentation des femmes au sein des conseils d’administration est un peu plus grande, à 23 % en 2018, en légère hausse par rapport à 21 % l’année précédente.

Les entreprises inscrites à la cote du TSX ont l’obligation de fournir tous les ans aux organismes de réglementation cette information sur leur gouvernance. Les autorités en valeurs mobilières du Canada examinent chaque année les rapports d’un échantillon de ces entreprises (641 en 2018).

Depuis le premier examen, en 2015, le nombre d’entreprises ayant au moins une femme à leur conseil d’administration est passé de 49 % à 73 %. Au Québec, cette proportion a augmenté de 80 % en 2015 à 92 % en 2018.

Là où le progrès est plus lent, c’est au sein de la haute direction des entreprises. En cinq ans, la proportion des entreprises comptant au moins une femme au sein de leur haute direction est passée de 60 à 64 %. Et la part des entreprises qui ont une femme à leur tête reste inchangée, à 4 %.

Par contre, l’intention d’inclure plus de femmes est manifeste. Le nombre d’entreprises qui se sont dotées d’une politique pour augmenter la représentation des femmes constitue maintenant 50 % de l’échantillon, comparativement à 15 % il y a cinq ans.

Les entreprises qui ont la plus grande capitalisation boursière sont aussi celles qui ont le plus grand nombre de femmes à leur conseil d’administration, observe le rapport. Les entreprises du secteur des mines, du pétrole et du gaz et de la technologie sont celles où la présence des femmes au conseil d’administration est la plus faible.

Achats en ligne

Les détaillants québécois « écrasés » par Amazon

D’un côté, un géant américain, Amazon, qui accapare à lui seul 17 % du montant des achats en ligne des Québécois et qui a séduit 44 % des cyberacheteurs. De l’autre, des détaillants québécois généralement hors du coup, un seul, Simons, figurant au top 10 des sites les plus populaires.

C’est le constat sans pitié de l’enquête du Centre facilitant la recherche et l’innovation dans les organisations (CEFRIO), dont les résultats ont été rendus publics hier. Entre avril 2018 et mars 2019, on a analysé 13 150 achats et suivi 6000 répondants pour établir les habitudes des Québécois en matière de commerce électronique.

Globalement, 64 % des Québécois ont effectué un achat en ligne durant cette enquête, dépensant en moyenne 234 $ par transaction. C’est la catégorie « vêtements, chaussures, bijoux et accessoires » qui est la plus populaire et de loin, alors que 38 % des cyberacheteurs y ont effectué au moins un achat, en moyenne de 125 $.

Il s’agit d’une hausse de 6 points pour cette catégorie depuis l’enquête précédente, tenue en 2017. Les deux autres catégories vedettes sont « alimentation, santé et beauté » et « électronique », les deux ayant fait l’objet d’au moins un achat pour 21 % des cyberacheteurs québécois.

Dans ces trois catégories, « Amazon éclipse ses rivales », précise-t-on dans le communiqué publié par le CEFRIO. À titre d’exemple, l’entreprise américaine a été choisie par 34 % des acheteurs de produits électroniques et 21 % quand venait le temps de commander des vêtements, chaussures, bijoux et accessoires.

Dans cette dernière catégorie, la plus importante, Simons a été choisie au moins une fois par 3 % des cyberacheteurs, ce qui en fait l’entreprise québécoise qui a le plus de succès en ligne, toutes catégories combinées. Précisons toutefois que dans une catégorie moins importante, « voyages et transports », Air Canada et Air Transat tirent également leur épingle du jeu, leur site ayant été utilisé par 14 % et 6 % des cyberacheteurs.

L’exemple Altitude Sports

La conclusion qui s’impose, estime Claire Bourget, directrice principale recherche marketing au CEFRIO, c’est que « les sites québécois sont vraiment écrasés ». La première raison, établie par une étude de son organisme l’an dernier, c’est qu’à peine 14 % des entreprises québécoises vendent en ligne. « Elles ont été en retard pour faire le saut, explique-t-elle. Ça prend des capitaux, des systèmes connectés, que la gestion des stocks soit intégrée. »

Elle relève tout de même quelques succès québécois intéressants, notamment Altitude Sports, qui a fermé sa boutique de la rue Saint-Denis en 2016 pour se consacrer uniquement à la vente en ligne. Selon l’enquête du CEFRIO, l’entreprise occupe le cinquième rang de sa catégorie, avec 3 % des cyberacheteurs qui l’ont choisie au moins une fois.

Les entreprises québécoises, estime Mme Bourget, font face à un énorme défi logistique pour affronter les géants du commerce électronique. « La concurrence est tellement forte, ça prend des marques fortes. Ce qu’on voit dans le marché, c’est que ce sont les fabricants qui vont vendre directement, c’est le profil de ceux qui réussissent le mieux. Et comme on n’a pas de volume important au Québec, il faut viser l’exportation pour avoir des économies d’échelle. »

Découverte de « fissures » sur certains Boeing 737 NG

L’agence fédérale de l’aviation (FAA) a annoncé hier avoir ordonné une inspection de certains Boeing 737 NG, le prédécesseur du monocouloir 737 MAX, après la découverte de « fissures structurelles » sur un exemplaire en Chine. Environ 1911 appareils sont concernés aux États-Unis, indique le régulateur aérien américain, précisant que les opérateurs ont sept jours pour se conformer à cette demande. « Boeing a notifié l’agence du problème après avoir découvert des fissures structurelles dans un appareil qui était en train d’être modifié en Chine. Des inspections ont révélé des fissures similaires sur un petit nombre d’avions supplémentaires », détaille la FAA, dans un communiqué. À la fin de juillet 2018, il y avait 6343 appareils 737 NG en exploitation.

— Agence France-Presse

Accord Canada– États-Unis–Mexique

Une ratification sur la bonne voie à Washington

La chef des démocrates au Congrès Nancy Pelosi a estimé que la ratification du nouvel accord de libre-échange nord-américain liant les États-Unis, le Canada et le Mexique était sur la bonne voie. « Nous sommes sur la voie du oui », a-t-elle déclaré hier lors d’une conférence de presse, espérant que l’approbation de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) interviendrait « bientôt ». « Nous allons de l’avant, nous en sommes très satisfaits, car encore une fois, nous essayons de trouver un terrain d’entente avec le président » Donald Trump, a-t-elle précisé. Elle a aussi rappelé que l’hôte de la Maison-Blanche « a toujours voulu » un compromis. « Nous aussi », a-t-elle ajouté, soulignant qu’il fallait « simplement » trouver un consensus. Pour autant, elle a indiqué qu’il n’y avait pas d’échéance pour un aval final.

— Agence France-Presse

Actualités

Un premier « café cannabis » ouvre aux États-Unis

Un café bien spécial vient d’ouvrir ses portes à West Hollywood, en Californie, le premier du genre aux États-Unis où les clients peuvent manger, siroter une boisson… et consommer de la marijuana. Dans ce café de 240 places assises réservé aux plus de 21 ans, les clients découvrent un menu de cannabis comme un catalogue des vins. Le « Lowell Farms : A Cannabis Cafe » offre des joints préroulés, à partir de 18 $ pièce, des concentrés très puissants, quelques produits comestibles au cannabis et des accessoires, comme des bangs ou des pipes. Premier marché de marijuana légale au monde, la Californie a légalisé la consommation récréative du cannabis en 2018 et provoqué une ruée vers l’or vert, avec une industrie qui pèse des milliards de dollars. Sept autres bistrots similaires devraient bientôt ouvrir à West Hollywood.

— Agence France-Presse

Rectificatif

Desjardins

Dans la Grande Entrevue avec le PDG de Desjardins Guy Cormier, publiée dans notre édition du 1er octobre, quelques passages faisaient état du vol d'identité massif chez Desjardins. Il aurait plutôt fallu lire « vol de données ». Nos excuses.

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