Commission scolaire de Montréal
Moisissures et enseignants malades à l’école des Nations
La Presse
Une autre école s’ajoute à la liste des établissements de la Commission scolaire de Montréal aux prises avec des moisissures, où le personnel se plaint de problèmes de santé.
Malgré des travaux effectués pour enrayer les infiltrations d’eau à l’école des Nations, dans Côte-des-Neiges, les problèmes de moisissures persistent, constate la Direction de la santé publique (DSP) dans un rapport dont a obtenu copie.
Une proportion importante des enseignants est malade. « Tous les éléments confirment la persistance de contaminants causés par les infiltrations d’eau chroniques qui sont responsables d’effets sur la santé d’une proportion importante du personnel », conclut la DSP dans ce rapport qui a été présenté au personnel de l’école le 29 avril dernier.
À la suite de ces conclusions, la commission scolaire poursuit son investigation pour tenter de trouver la source du problème, explique le porte-parole de la CSDM, Alain Perron.
Des trous seront percés à l’intérieur des murs. « Des tests négatifs (sur la qualité de l’air) ne veulent pas dire qu’il n’y a rien. Nous allons continuer nos expertises puisque des gens continuent de se plaindre de problèmes de santé », indique M. Perron.
Il affirme que le personnel et les élèves de l’école seront fixés d’ici la fin de l’année scolaire quant à la suite des choses.
Pour le syndicat, la situation est inquiétante. « Cela pave la voie vers la fermeture. C’est un scénario qui ressemble assez aux autres scénarios », craint le président de l’Alliance des professeurs, Alain Marois.
La CSDM a déjà fermé cinq écoles en raison de problèmes de qualité de l’air. Les élèves et le personnel ont été déplacés dans des écoles secondaires.
« Lors de la rencontre du 29 avril, on a posé des questions et on s’est vite rendu compte qu’il n’y a pas d’endroits de transfert. C’est un problème majeur », note M. Marois.
L’école des Nations figure sur la liste des écoles prioritaires ciblées par la CSDM en ce qui a trait à son Programme de qualité de l’air. La Direction de la santé publique s’y implique depuis mars 2012.
Au printemps dernier, une enquête sur la santé du personnel a révélé que 84 % des répondants (soit 27 personnes) présentaient des problèmes de santé « probablement » ou « possiblement » liés à la qualité de l’air, indique le rapport de la DSP.
Ce taux était similaire en octobre 2012, lorsqu’un nouveau questionnaire de santé a été réalisé auprès du personnel. Seulement chez les enseignants, ce sont les deux tiers qui éprouveraient des problèmes de nature respiratoire probablement ou possiblement reliés à l’école.
Par ailleurs, le rapport souligne que l’évaluation environnementale menée par la DSP a démontré des signes d’infiltration d’eau et d’humidité excessives sur les murs et les planchers de plusieurs locaux inspectés.
Selon la littérature scientifique, les signes observés sur les bâtiments et l’historique d’infiltration constituent « l’élément le plus prédictif des impacts sur la santé », souligne la DSP dans son rapport.
Au cours des derniers mois, deux entreprises spécialisées dans les analyses de qualité de l’air sont intervenues à l’école des Nations. Les tests ont révélé « une présence assez généralisée d’une contamination de l’air » en février 2012, tandis qu’en janvier 2013, aucune moisissure n’a été détectée « dans cinq des six locaux évalués ».
À ce moment, il n’y a pas eu d’inspection de l’extérieur du bâtiment, ni d’évaluation de l’humidité des structures ni d’inspections intrusives, précise le rapport de la DSP.