Charte des valeurs québécoises
Insultée par une femme voilée
La Presse
« Les Québécoises, vous êtes toutes des chiennes. »
Carole Laflamme se souviendra longtemps de cette journée de septembre. Ce jour-là, il y a tout juste un mois, elle a vécu exactement l’inverse de la situation qu’on a beaucoup décriée dans les médias : c’est elle qui s’est fait insulter – et cracher dessus – par une femme voilée.
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Laflamme se trouvait dans un magasin à grande surface. Elle suivait une vieille dame dans une allée. Les deux femmes ont croisé deux musulmanes voilées, une jeune et une autre, plus âgée. La vieille dame leur a demandé, tout à fait civilement, note M Laflamme, pourquoi elles portaient le voile. « C’était une remarque tout à fait candide, faite par une personne qui, manifestement, ne comprenait pas. Ça n’était pas agressif », assure-t-elle.La réponse de la jeune musulmane a aussitôt fusé : « Je me fous de vous », a-t-elle lancé à la vieille dame en lui faisant un doigt d’honneur. Carole Laflamme a été choquée par cette réponse. À ce moment, elle s’en est mêlée, soulignant à la jeune femme que la vieille dame « ne méritait pas ça ».
Son intervention a mis le feu aux poudres. La jeune femme lui a craché dessus. « Vous n’êtes rien à mes yeux, s’est-elle mise à crier. Vous n’avez aucune importance. De toute façon, les Québécoises, vous êtes toutes des chiennes. Dans une génération, vos enfants seront élevés selon les principes du Coran. »
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Laflamme n’en revenait pas. Elle a amené la vieille dame à l’écart en soulignant haut et fort à la jeune femme que son comportement était inacceptable. « Il y avait beaucoup de rage chez cette femme-là. C’est grave de dire ça. » D’autres gens dans le magasin, dont un couple d’origine asiatique, ont applaudi pour soutenir l’intervention de M Laflamme.Carole Laflamme a choisi de raconter son histoire à l’animateur Sylvain Bouchard, il y a quelques semaines. Pourquoi ? « C’est la première fois que je vis une chose comme ça. Il fallait que ça soit dénoncé. Les gens sont mal à l’aise de parler. Ils ont peur d’être traités de racistes. »
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Laflamme, qui travaille comme professeure de conditionnement physique, n’a rien contre les immigrants. Elle fréquente avec bonheur des gens de plusieurs communautés culturelles. « J’ai de très bons amis marocains qui ont immigré au Québec pour fuir la montée de l’islamisme », dit-elle.L’incident qu’elle a vécu à la mi-septembre a modifié sa perception des musulmans, dit-elle. « Cet épisode-là m’a fouettée. Avant, j’avais une confiance totale. Maintenant, je suis plus sur mes gardes. »