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L'Impact a du mal à accumuler les victoires, cette saison, et recruter un autre joueur désigné ne semble pas faire partie des plans de l’équipe. Le président Joey Saputo veut gagner, mais pas à n’importe quel prix. Des propos qui ont été mal accueillis par une frange de partisans.

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Une vérité qui fait mal

En voulant jouer la carte de la transparence devant quelques centaines de ses plus fidèles partisans, mardi soir, le président de l’Impact Joey Saputo a déchaîné une petite tempête sur Twitter, où l’on a durement encaissé ce qui a été perçu comme un manque d’ambition de l’équipe.

Dans le cadre d’un exercice annuel de transparence très rare dans le sport professionnel nord-américain, la haute direction de l’équipe s’est rendue disponible mardi pour répondre aux questions de ses détenteurs d’abonnements.

À la question de savoir si l’Impact comptait exploiter son troisième poste de joueur désigné en ajoutant un autre haut salarié, M. Saputo a rappelé, comme il l’avait déjà fait maintes fois, que l’atteinte de la rentabilité est un objectif important pour l’Impact et que l’ajout d’un autre joueur désigné l’éloignerait de cet objectif.

« J’ai toujours été très transparent et, financièrement, ça devient très difficile d’avoir un troisième joueur du calibre de [Ignacio] Piatti ou de [Blerim] Dzemaili, a-t-il déclaré selon les propos rapportés par TVA Sports. […] C’est difficile d’investir un autre cinq millions de dollars. Je suis désolé de le dire, mais c’est la vérité. »

Donnée au milieu d’une saison où l’Impact peine au classement et où des clubs comme Atlanta et Orlando ont ajouté leur nom à ceux de Toronto, Seattle, Los Angeles et New York City dans la liste des grands dépensiers, la réponse de M. Saputo a été très mal accueillie par une frange de partisans qui ont passé le reste de la soirée de mardi et une partie de la journée d’hier à la critiquer sur Twitter.

« On peut comprendre ça un peu, parce que les partisans en veulent toujours plus, surtout que nos résultats présentement ne sont pas comme on voudrait », a réagi hier le vice-président exécutif, développement stratégique et communications de l’équipe, Richard Legendre.

Le mouvement a un peu étonné la direction de l’équipe, qui, sur place, avait plutôt perçu un bon accueil pour cette réponse du président.

« Je pense que la majorité de nos membres apprécient et reconnaissent que l’Impact en est à sa 6e année dans la ligue et que nous avons fait ce qu’il fallait faire », poursuit M. Legendre, évoquant notamment les trois participations aux séries éliminatoires en cinq ans, la finale de conférence de l’an dernier et la finale de la Ligue des champions de la saison précédente, ce dont ne pouvait s’enorgueillir le rival torontois à la même période de son développement.

« Nous avons aussi deux joueurs désignés de haut niveau en Ignacio Piatti et Blerim Dzemaili, et Laurent Ciman qui est l’équivalent d’un joueur désigné. Il y a aussi d’autres joueurs de niveau international comme Mancosu, Oyongo et Donadel. »

« Historiquement, depuis le début, on a eu des joueurs de top niveau comme [Marco] Di Vaio, [Alessandro] Nesta et [Didier] Drogba. »

— Richard Legendre, vice-président exécutif, développement stratégique et communications de l’Impact

Pas rentable

Pour l’Impact, le nœud du problème tient dans sa rentabilité, ou plutôt l’absence de celle-ci, à l’heure actuelle.

« Joey a simplement rappelé ce qu’il avait dit en début de saison devant le Cercle canadien, ajoute M. Legendre. Sur cinq ans, les deux objectifs sont l’atteinte de la rentabilité et l’obtention de la coupe MLS. »

L’Impact a obtenu de TVA Sports un contrat de diffusion télé de cinq ans dont la valeur a été remarquée dans la MLS. Mais ses revenus dépendent encore beaucoup des ventes de billets. Selon Soccer Stadium Digest, Montréal se classe au 10e rang de la ligue pour les assistances jusqu’à présent cette saison, avec une moyenne de 20 293 spectateurs. Sauf que, a fait valoir M. Saputo mardi, la moyenne du prix de ses billets est la plus faible de la ligue.

Même si un lot d’équipes semble se détacher du peloton en matière de masse salariale, M. Legendre ne s’inquiète pas de voir la MLS perdre sa parité.

« Les gens qui suivent la ligue de près savent qu’il y a plusieurs façons d’arriver au sommet. Si on regarde le classement dans l’Ouest, il y a Dallas, puis Kansas City… Je ne serais pas capable de nommer trois joueurs désignés dans ces équipes-là. »

Houston, qui arrive au troisième rang de cette conférence, est la seule équipe de la MLS dont la masse salariale est inférieure à celle de l’Impact, selon les données disponibles, qui ne sont pas toujours très précises. La situation est toutefois différente dans l’Est, où évolue l’Impact. Les quatre premières positions y sont occupées par Toronto, Chicago, New York City FC et Atlanta, qui occupent les positions 1, 2, 4 et 8 sur la liste des plus grandes masses salariales du circuit.

Malgré tout, l’Impact ne se voit pas condamné au milieu de classement, comme l’en ont accusé certains amateurs après cette rencontre.

« M. Saputo a clairement dit à la réponse suivante qu’il ne serait pas dans cette industrie s’il ne pensait pas pouvoir gagner un championnat. »

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