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L’économie du partage

Pendant longtemps, être marchand était un métier, voire une profession ou une vocation. Des géants comme Walmart ont transformé la société en abaissant les prix payés par les consommateurs grâce à leur taille et leur modèle d’affaires innovateur. Mais les pas de géant de l’informatique vont chambarder l’économie et transformer chaque citoyen en marchand potentiel.

C’est du moins la thèse de plusieurs économistes spécialistes de l’« économie du partage ». Arun Sundarajan, de l’Université de New York, est l’un d’eux. « Nous avons maintenant des centaines de millions de consommateurs qui ont dans leur poche des ordinateurs puissants connectés à des réseaux à haute vitesse, dit-il en entrevue téléphonique. Il suffit qu’un intermédiaire comme Airbnb mette au point une plateforme de transactions et on pourra, à un coût très abordable par transaction et avec une facilité impensable auparavant, avoir des dizaines de fournisseurs potentiels à quelques pâtés de maisons. Ou alors, avoir des clients pour louer un objet dispendieux dont on n’a pas besoin tout le temps. On le voit chez les jeunes Américains, qui sont beaucoup moins susceptibles d’acheter une voiture : le concept de la location, du partage moyennant rémunération, a la cote. »

Alain Laberge, fondateur de l’entreprise de location de tablettes informatiques Stayconnected, est bien placé pour en parler : lancé il y a huit mois, son service fait un malheur au Canada et aux États-Unis, notamment dans les bibliothèques publiques, au point qu’il prévoit une expansion en Europe. « Il y a des gens qui ne peuvent se permettre ça, qui y ont accès grâce à notre service, dit M. Laberge. D’autres qui ne veulent pas dépenser autant pour un objet qu’ils utilisent somme toute peu. Ou encore, des entreprises qui ne veulent pas faire les investissements ponctuels pour un parc et, surtout, qui ne veulent pas avoir de problèmes d’entretien et de mise à jour technologique. »

Le contrôle à distance fait des miracles, dit M. Laberge. « On n’a eu aucun bris, aucun vol. Mais on a des alertes pour les problèmes informatiques, pour les bris et pour les vols. Alors avec un service continu, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, on peut s’assurer qu’il n’y ait pas de problèmes. »

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Netflix

Un club vidéo à la maison, pour 10 $ par mois, à volonté. On commence à y voir des séries québécoises.

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SnapGoods ou Zilok

Les « eBay de la location » : des intermédiaires qui font le lien entre des gens qui ont un bien à louer (machine à coudre, perceuse, Xbox et on en passe) et ceux qui ont besoin de quelque chose, mais ne veulent pas l’acheter. Aucune offre à Montréal.

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Spotify

Une version numérique des clubs « audio » qui permettaient d’emprunter des CD. Ses équivalents canadiens sont Zik et Rdio.

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Über

Un service américain de réservation de taxis sans permis, offert par application téléphonique, mais interdit dans certaines villes. Ce groupe a annoncé un projet pour Toronto et un investissement de plus de 200 millions US de Google.

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Airbnb

Plus de 300 000 personnes sur les cinq continents annoncent la location d’une chambre dans leur appartement, ou l’appartement au complet, sur ce site intermédiaire.

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RelayRides ou Getaround

Deux intermédiaires permettant d’emprunter, moyennant compensation, la voiture d’un quidam. Aucun plan pour le Canada pour le moment.

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BIXI

Un succès, avec 50 000 abonnés, mais un déficit d’exploitation – ou un coût pour les Montréalais, selon la perspective – d’un peu plus de 1 million par année.

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Communauto et Car2go

La compétition est féroce à Montréal dans le domaine de la location de voitures à très court terme.

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Desktime

Un intermédiaire qui permet aux travailleurs autonomes d’offrir leur espace de bureau excédentaire à ceux qui cherchent un endroit où travailler. Aucun plan pour le Canada pour le moment.

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ParkatmyHouse

Le nom dit tout. Encore un intermédiaire original, qui affichait huit annonces montréalaises à la mi-décembre.

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