Jardiner

Petits miracles sur sol ingrat

L’accès à l’extérieur se résume à un petit balcon… ensoleillé ? Votre cour est en béton ? Le terrain est pollué ? Voilà autant de bonnes raisons de cultiver hors terre.

Le choix des méthodes est vaste : pots en géotextile, bacs avec réserve d’eau, systèmes « bioponiques » si on est techno, anciens seaux à cornichons si on est « récup »… et même des tables potagères, « la prochaine tendance », prédit l’agronome Claude Vallée, professeur à l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA), campus de Saint-Hyacinthe.

À preuve : le « jardin debout » de Veseys, dans son catalogue en ligne. L’ITA de Saint-Hyacinthe ouvrira au public deux jardins d’agriculture urbaine, cet été.

Chez Éco Gaïa, on aménage des cultures comestibles sur les petits balcons, les terrasses ou les toits. « Dans un minimum d’espace, on peut produire plusieurs vivaces de peu d’entretien et d’une bonne production », affirme Natachat Danis, présidente. Un exemple : le plant de houblon, dont les grandes feuilles protègent un appartement contre la surchauffe, alors que ses fleurs servent pour la tisane.

PELOUSE ARTIFICIELLE

Dans sa cour, Nancy Vallée a dû composer avec un gazon synthétique. « Ça ne me ressemble pas, dit-elle, mais je suis locataire, ce n’est pas moi qui décide. » La Montréalaise s’est tournée vers les Smart Pots, ces contenants de jardinage en géotextile, un matériau poreux qui optimise le développement des racines, donc du plant. « Ils sont abordables, ils ne laissent pas de marque au sol, et si je déménage, je les emporte avec moi », explique Mme Vallée.

GÉOTEXTILE

Distribués par les Urbainculteurs, les Smart Pots sont légers, durables (7 à 10 ans) et incassables et se déclinent dans bon nombre de formats. Un exemple de prix : 11,95 $ pour un sac de 26 L, avec poignées, de 35 cm de diamètre et 24 cm de hauteur. « L’erreur fréquente est de prendre un pot trop petit », affirme Marie Eisemann, cofondatrice des Urbainculteurs. Pour être à l’aise, un plant de tomate ou de concombre a besoin d’un pot de 60 L (15,95 $). Pour les carottes, radis daïkon, patates et betteraves, on prendra un pot d’au moins 45 cm de profondeur.

RÉSERVE D’EAU

Les jardinières Alternatives, fabriquées de bacs récupérés, sont dotées d’un double fond dissimulant une réserve d’eau de 14 L, soit jusqu’à cinq jours d’autonomie en eau pour les plantes. Alternatives les vend 40 $, dans des trousses « prêt-à-pousser » qui comportent aussi les fertilisants. L’organisme tient sur le web des fiches horticoles qui indiquent comment reprendre ce concept avec des seaux alimentaires. Alternatives donne également des ateliers d’« horticulture 101 » pour apprendre à fabriquer un bac avec réserve d’eau.

BIOPONIQUE

Le bac de culture de Biotop Canada est constitué de deux paniers qu’on installe au-dessus d’un réservoir d’eau de 10 L. De nombreuses fentes facilitent l’aération et le drainage du contenu du panier. Ce système s’inspire de l’hydroponie, mais comme il est pensé pour qu’on puisse y ajouter du compost et des micro-organismes bénéfiques (les mycorhizes), ses concepteurs parlent plutôt de « culture bioponique ». Le bac Biotop mesure, à l’extérieur, 72 cm de longueur sur 23 cm de profondeur et 25 cm de hauteur. Il coûte 45 $ l’unité, ou 65 $ pour l’unité avec une trousse d’engrais pour un an.

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