Humour  P-A Méthot

Le Gaspésien au grand cœur

P-A Méthot est humoriste depuis 18 ans. Plus connu à Québec, où il réside, qu’à Montréal, il a joué dans des bars et dans bien des galas. Mais Peter MacLeod a suggéré au Gaspésien de viser plus haut. À l’orée de la quarantaine, Paul-André présentera donc son premier solo, Plus gros que nature, le 30 octobre au Théâtre St-Denis.

« Je viens d’un petit milieu en Gaspésie et j’ai besoin d’être un peu materné. » Toujours fascinants, les humoristes, quand ils parlent d’eux-mêmes. On a souvent devant soi des êtres à fleur de peau.

C’est le cas de P-A Méthot, que le public montréalais est en train de découvrir. Le 13 août, lors du spectacle-bénéfice Avenir Lac-Mégantic, au Centre Bell, il a fait rire aux éclats l’assistance, dont la première ministre Pauline Marois. Humoriste terre à terre et attachant à la manière d’un Jean-Marc Parent, P-A est un raconteur comme JMP, simple comme JMP. Les valeurs à la bonne place.

P-A Méthot est descendu de son Chandler natal en 1991 pour étudier à Québec. Ses talents de communicateur et son goût pour l’humour l’ont fait remarquer par l’animateur Mario Grenier en 1996, lors des Soirées Juste pour rire. « Un accident de parcours », dit celui qui aurait bien pu travailler toute sa vie à la Gaspésia, comme son père, si l’usine n’avait pas fermé ses portes en 1999. « J’aurais très bien pu retourner en Gaspésie, avoir une femme là-bas, quatre enfants, un chien, une clôture et une tondeuse à gazon, j’aurais été bien dans ça », dit-il en entrevue.

Mais il a choisi l’humour. Maxim Martin l’a convaincu de persévérer dans son style convivial de raconteur. Il s’est produit dans les bars, pour des entreprises, au festival Grand rire (chaque année depuis 2003) et dans des galas Juste pour rire depuis 2009.

Vie difficile

Pourtant, la vie n’a pas toujours été facile pour lui. Il a dû lutter pour s’extraire d’un mal de vivre qui l’avait envahi de 1999 à 2001. « J’ai commencé à aller mieux quand j’ai appris que j’étais bipolaire, dit-il. Mais avant, j’ai eu des pas bonnes idées. Je suis allé très près de faire ma ‘‘switch’’ et c’est ma blonde d’alors et mon gérant, Steeve Godbout, qui m’ont sauvé la vie à l’époque où je restais chez nous, sans prendre de douche, sans manger. J’avais fermé la lumière. Maintenant, je suis sous médication et je le serai toute ma vie. »

Retrouvant une ardeur de vivre, il s’est remis sur les rails. Peter MacLeod l’a convaincu de passer à la vitesse supérieure en lui faisant faire les premières de ses spectacles. Il a ensuite fait de même avec Jean-Michel Anctil puis a signé avec leur producteur, Entourage, pour deux spectacles solos.

Son premier, Plus gros que nature, est un menu d’anecdotes sur lui, notamment sur son embonpoint. « Je n’ai pas le choix d’effleurer le sujet, mais je parle aussi de ma voix bizarre, on dirait qu’un canard s’est échoué dans ma gorge », dit celui qui ne boit jamais d’alcool. Comme JMP…

La scène

Autant il est calme dans la vie, autant il explose sur scène, ajoute-t-il, précisant que son show mis en scène par Peter MacLeod et Marc Gélinas ne contient ni méchancetés ni vulgarité gratuite. « J’ai compris que j’étais capable de raconter des affaires en usant d’images ou d’expressions et d’être croquant plutôt que vulgaire. J’ose croire que je le fais sans prétention. »

Son show comprend un numéro sur le deuil qui est un hommage à son père, mort l’an dernier. Un décès dont il ne s’est pas remis. « La perte de mon père a été comme une fin du monde pour moi. Une perte incalculable dans ma vie. Comme moi, il était plus gros que nature. » Ils étaient très proches l’un de l’autre, s’appelant tous les jours. Il tire son côté farceur et sa sensibilité de son père. « Je suis ému à rien, dit-il. Je vois un nœud dans une planche et ça me tire les larmes ! », dit-il, en éclatant de rire.

Il faut croire que le bouche-à-oreille fonctionne bien puisque 30 000 billets de Plus gros que nature ont déjà été vendus en l’espace de quatre mois. Et pour sa première année, il a déjà 125 dates de spectacle à son agenda. « Je vis un conte de fées », dit-il.

Humour  P-A Méthot

Bio express

Âge :  40 ans le 11 décembre

Origine : Chandler, en Gaspésie

Résidence : Québec

Famille : Fils unique, il est marié à Véronique et a une fille de deux ans, Zoé.

Études : Communications et relations industrielles à l’Université Laval. 

Producteur : Entourage

Ses modèles : Pierre Labelle et Jean-Marc Parent

Ses bonnes fées : Peter MacLeod et Jean-Michel Anctil

Son étoile : son père

Sa meilleure amie : sa mère

Sa meilleure chum : « ma blonde ! »

Sa cuisine préférée : la cuisine asiatique

Sa meilleure recette : sa lasagne au veau et aux épinards. « À s’jeter à terre ! »

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